Né à Laon au début du Ve siècle, et mort le 26 janvier 483 soit à Fréjus, soit à Callas.
Saint Ausilius (Ausile, Auxile, Ansile ou Antiole en français, Aussili en provençal) est né à Laon.
Ausile serait devenu cénobite vers 420 au monastère de Lérins. Réputé pour son austérité, il fut nommé évêque de Fréjus vers 460 pour succéder à l’évêque Théodore, en pleine agonie de l’empire romain d’Occident. Evêque, il suivait la discipline de pénitence et de prière de Lérins.
L’empire romain avait dû solliciter le concours des Wisigoths pour battre Attila en 451. Ensuite, les Wisigoths avaient sévi à l’ouest de la vallée du Rhône jusqu’à la Loire, et possédaient presque toute l’Espagne, Toulouse étant leur capitale.
Euric, roi arien[1] des Wisigoths, se tint aux abords du Rhône, aussi l’empereur romain Anthémius envoya des ambassades pour le dissuader d’envahir la Provence. Peine perdue, Euric fit massacrer les légats, traversa le Rhône en 471 et ravagea l’ouest de la Provence au moins jusqu’à Riez. En 474, le nouvel empereur romain d’Occident, Népos, concède l’Auvergne à Euric à la condition de ne plus pénétrer en Provence. Mais, après la chute de l’empire romain d’Occident du 4 septembre 476, Euric en profita pour envahir la Provence ! Il eut d’abord à combattre les Burgondes au nord, puis étendit son territoire en Provence.
Le « roi des Romains » reconnu par Byzance, le général chrétien Afranius Syagrius, est réduit à se cantonner autour de la Seine, et ne pouvait porter secours à la Provence, encerclé qu’il était par les Barbares. Quant au nouveau maître de l’Italie, Odoacre, barbare christianisé, il professe l’arianisme, et se tient solidaire d’Euric…
C’est ainsi qu’en 480, Euric, farouche arien, infligea de cruels traitements à Ausile lequel finira par en succomber le 26 janvier 483. Saint Ausile est considéré comme martyr.
Lors des incursions sarrasines à partir de La Garde-Freinet, on cacha les reliques de saint Ausile à Callas, au nord de Draguignan, dans une chapelle qui avait été donnée par Guillaume II le Jeune à l’Abbaye St-Victor de Marseille au Xème siècle. C’est dans cette chapelle qu’en 1601 on découvrit son corps. En 1639, Pierre de Camelin, évêque de Fréjus depuis 1637, fit placer les reliques dans une châsse de plomb, puis en 1640 la transféra dans une armoire de l’église paroissiale de Callas. En 1642, après la décision de Godeau, évêque de Vence, Pierre de Camelin déclara que d’après les nombreux miracles constatés par les règles du droit, il permettait d’honorer à l’avenir les reliques de saint Ausile, soit en particulier, soir publiquement.
En 1803, M. Cavalier, Curé de Draguignan délégué par l’Archevêque d’Aix, constate l’authenticité des reliques.
Le diocèse de Fréjus-Toulon fête saint Ausile le 26 janvier et adresse à Dieu le Père cette oraison : « Nous vous prions, Seigneur Dieu, de nous donner d’imiter la constance sacerdotale de votre bienheureux Ausile, votre Martyr et Pontife : pour que, affirmés par l’exemple, nous méritions de persévérer jusqu’à la fin, et d’atteindre le salut éternel, par Jésus-Christ, notre Seigneur, qui, avec Vous, vit et règne, dans l’unité du Saint-Esprit, dans les siècles des siècles, Ainsi soit-il ».
La piété populaire associait souvent des saints à ses besoins à la faveur de jeu de mots, en l’occurrence Ausile est proche d’ausculter ou d’auxiliaire, toujours est-il que saint Ausile n’est pas sourd aux prières des malentendants et guérit les maux d’oreille. Quand on en était guéri, on portait à sa chapelle qui domine une colline voisine de Callas une oreille en argent que l’on pendait à son buste.
L’auvent de l’actuelle chapelle, servant d’abri aux pèlerins, est soutenu par des colonnes provenant du premier sanctuaire.
Abbé Laurent Serres-Ponthieu
- Les ariens niaient la divinité du Christ.[↩]