Le pape François propose ce que Grégoire XVI condamnait déjà en 1832

Crédit : Antoine Mekary / Godong

Chaque mois, pen­dant « l’année jubi­laire de la Miséricorde », le Vatican a déci­dé de publier une vidéo don­nant les inten­tions de prière du pape François.

Pour le mois de jan­vier 2016, la pre­mière de ces vidéos ne peut que scan­da­li­ser un esprit catho­lique. Elle consiste en une sorte de célé­bra­tion inter­re­li­gieuse au cours de laquelle le pape appelle à plus de dia­logue, et pro­clame que « nous – les membres de chaque reli­gion – sommes tous des enfants de Dieu ».

Il n’y a aucun appel de sa part à une conver­sion des non-​catholiques à la seule vraie Foi. Bien au contraire, cette vidéo, à la suite des acti­vi­tés inter­con­fes­sion­nelles de plus en plus répan­dues, conti­nue d’accréditer l’idée que n’importe quelle reli­gion suf­fit à pro­cu­rer le salut. Beaucoup avaient déjà vu des pho­to­gra­phies de Jean-​Paul II ou Benoît XVI par­ti­ci­pant à des réunions de prières inter­con­fes­sion­nelles à Assise, se tenant au côté de repré­sen­tants des fausses reli­gions ; ils pou­vaient en conclure que n’importe quelle reli­gion est plus ou moins accep­table pour Dieu. Cette vidéo, la pre­mière d’une série, est une nou­velle expres­sion, visuelle et plus faci­le­ment assi­mi­lable par les esprits, de l’indifférentisme reli­gieux qui entraîne les âmes dans l’erreur au risque de se perdre pour l’éternité.

Ce que le pape François pro­pose au monde entier, c’est ce que l’un de ses pré­dé­ces­seurs, Grégoire XVI, condam­nait déjà en 1832 [1] :

« Nous venons main­te­nant à une cause, hélas ! trop féconde des maux déplo­rables qui affligent à pré­sent l’Eglise. Nous vou­lons dire l’indifférentisme, ou cette opi­nion funeste répan­due par­tout par la fourbe des méchants, qu’on peut, par une pro­fes­sion de foi quel­conque, obte­nir le salut éter­nel de l’âme, pour­vu qu’on ait des mœurs conformes à la jus­tice et à la pro­bi­té. Mais dans une ques­tion si claire et si évi­dente, il vous sera sans doute facile d’arracher du milieu des peuples confiés à vos soins une erreur si per­ni­cieuse. L’Apôtre nous en aver­tit : « Il n’y a qu’un Dieu, qu’une foi, qu’un bap­tême » (Ep. 4, 5) ; qu’ils tremblent donc ceux qui s’imaginent que toute reli­gion conduit par une voie facile au port de la féli­ci­té ; qu’ils réflé­chissent sérieu­se­ment sur le témoi­gnage du Sauveur lui-​même : « qu’ils sont contre le Christ dès lors qu’ils ne sont pas avec le Christ » (Lc 11, 23) ; qu’ils dis­sipent misé­ra­ble­ment par là même qu’ils n’amassent point avec lui, et que par consé­quent, « ils péri­ront éter­nel­le­ment, sans aucun doute, s’ils ne gardent pas la foi catho­lique et s’ils ne la conservent entière et sans alté­ra­tion » (Symbole de saint Athanase). »

Aussi, c’est à la péni­tence et à la prière, bien chers fidèles, que nous vous appe­lons en cette nou­velle année. C’est à cette condi­tion qu’elle sera une sainte nou­velle année. En rai­son de tout ce qui se passe dans l’Eglise actuel­le­ment, nous ne pou­vons que deman­der par­don pour tant de fausses doc­trines et de scan­dales qui égarent les âmes et offensent gran­de­ment le seul vrai Dieu.

Prions et fai­sons péni­tence pour que l’Esprit Saint éclaire le pape François et n’oublions pas, dans ces ter­ribles cir­cons­tances, que les portes de l’enfer ne pré­vau­dront jamais contre l’Eglise catho­lique qui a les pro­messes de la vie éternelle.

Abbé Thierry Legrand, prêtre de la Fraternité Sacerdotale Saint-​Pie X, Supérieur du District du Bénélux.

Le 16 jan­vier 2016, en la fête de saint Marcel, pape et martyr.

Notes de bas de page
  1. Mirari Vos du 15 août 1832[]