Benoît XVI parle des entretiens théologiques entre la Congrégation de la foi et la Fraternité Saint-​Pie X

Le 15 jan­vier, en rece­vant les membres de la Congrégation pour la doc­trine de la foi réunis au Vatican en assem­blée plé­nière, Benoît XVI a jus­ti­fié ses récents gestes d’ouverture en direc­tion de la Fraternité Saint-​Pie X et de cer­tains groupes de fidèles angli­cans. Le pape a éga­le­ment réaf­fir­mé les prises de posi­tion de l’Eglise en matière de bioé­thique, indi­quant qu´elle enten­dait for­mer les consciences des croyants comme celles des incroyants.

Dans son allo­cu­tion, Benoît XVI a sou­li­gné com­bien, par la pro­mo­tion de la fidé­li­té doc­tri­nale, la Congrégation de la foi col­la­bore au minis­tère d’unité de l’Eglise, confié en pre­mier lieu au pape. Cette uni­té, qui est avant tout uni­té de foi, « est d’abord sou­te­nue par le dépôt sacré dont le Successeur de Pierre est le pre­mier défen­seur (…). Il s’agit d’un ser­vice incon­tour­nable, dont dépend l’efficacité de l’action évan­gé­li­sa­trice de l’Eglise jusqu’à la fin des temps. L’Evêque de Rome… doit sans cesse pro­cla­mer que Jésus est le Seigneur. Sa Potestas docen­di (pou­voir d’enseigner) implique l’obéissance à la foi pour que la véri­té, qui est le Christ, conti­nue de briller dans toute sa gran­deur (…), et qu’il n’y ait qu’un seul trou­peau grou­pé autour du Pasteur unique ». L’objectif du témoi­gnage com­mun de la foi des chré­tiens « est donc prio­ri­taire pour l’Eglise de tou­jours. (…) Dans cet esprit je compte tout par­ti­cu­liè­re­ment sur ce dicas­tère pour sur­mon­ter les ques­tions doc­tri­nales qui freinent encore la pleine com­mu­nion de la Fraternité Saint-​Pie X avec l’Eglise ».

Puis le Pape a remer­cié la Congrégation de la foi pour son action en faveur « de l’intégration de groupes et de fidèles angli­cans à la vie de l’Eglise catho­lique », telle que pré­vue par la consti­tu­tion apos­to­lique Anglicanorum Coetibus. […]

Benoît XVI a ensuite évo­qué l’instruction bioé­thique Dignitas Personae de 2008, qui repré­sente « une nou­velle étape de l’annonce évan­gé­lique », dans le sillage de Donum Vitae de 1987. « Sur des sujets déli­cats que sont la pro­créa­tion et les nou­velles pro­po­si­tions thé­ra­peu­tiques impli­quant la mani­pu­la­tion de l’embryon et du patri­moine géné­tique (…) le magis­tère de l’Eglise entend contri­buer à la for­ma­tion des consciences, et pas seule­ment de la conscience des croyants, mais aus­si de qui cherche la véri­té et accepte d’écouter les argu­ments décou­lant de la foi comme de la rai­son. (…) La foi chré­tienne offre une contri­bu­tion de véri­té éga­le­ment en matière phi­lo­so­phique et morale, sans four­nir de solu­tions pré­fa­bri­quées à des pro­blèmes concrets. Elle pro­pose des pers­pec­tives morales sûres dans les­quelles la rai­son peut pui­ser des solu­tions justes.

« Certains aspects de la révé­la­tion chré­tienne, ins­crits dans le cœur de l’homme, éclairent cer­taines ques­tions bioé­thiques… Ils sont com­pré­hen­sibles par la rai­son éga­le­ment en tant qu’éléments de la loi morale natu­relle, et peuvent être admis par qui ne se recon­naît pas dans la foi chré­tienne. (…) La loi morale natu­relle, ins­crite dans la nature humaine et acces­sible à toute créa­ture ration­nelle, est une clef d’accès au dia­logue entre tous ceux qui cherchent la véri­té. (…) Elle regarde aus­si l’un des nœuds essen­tiels de la réflexion sur le droit et inter­pelle la conscience et la res­pon­sa­bi­li­té du législateur ». 

: DICI n°208 du 23/​01/​10/​VIS