Pie XII

260ᵉ pape ; de 1939 à 1958

9 décembre 1941

Discours à l’occasion de la béatification de Madeleine de Canossa

Table des matières

Dans ce dis­cours le Saint-​Père célèbre les ver­tus de la bien­heu­reuse Madeleine de Canossa, fon­da­trice des Fils et des Filles de la Charité :

L’exemple donné par la bienheureuse Madeleine de Canossa

Reconnaissons, chères filles, avec de grandes- actions de grâces le des­sein par­ti­cu­lier de la divine Providence, qui gou­verne le monde et l’Eglise, dans la glo­ri­fi­ca­tion de votre bien­heu­reuse fon­da­trice, Madeleine, fille du mar­quis de Canossa, douce et admi­rable figure de femme qui vécut autant de temps dans le monde que dans la vie reli­gieuse et qui est éle­vée aujourd’hui aux hon­neurs des autels. La voi­là pré­sen­tée à la véné­ra­tion publique du peuple chré­tien en ce dou­lou­reux moment où une si grande par­tie de l’humanité, angois­sée, déchi­rée, secouée, plus que jamais mise à l’épreuve, subit les afflic­tions d’une ter­rible guerre qui se pro­longe et s’étend tou­jours davan­tage, sans que per­sonne soit capable d’en pré­voir la fin pro­chaine. N’ignorant pas les maux des conflits guer­riers, la nou­velle bienheu­reuse connut la pitié qu’il y a à por­ter secours aux mal­heu­reux ; intré­pide et géné­reuse, elle tra­ver­sa toute la crise poli­tique et sociale qui, du début de la Révolution fran­çaise en 1789 jusqu’à la chute finale de Napoléon en 1815, bou­le­ver­sa l’Europe pen­dant vingt-​cinq ans de convul­sions des peuples et de guerres conti­nuelles. Ces années tra­giques, elle les vécut, non pas en sécu­ri­té loin des com­bats et des inva­sions des armées, mais dans sa Vérone natale, cité dont la des­tinée fut alors de pas­ser de main en main aux vain­queurs ; en 1796, à l’âge de 22 ans, elle éprou­va aus­si, loin du pays natal, les tris­tesses des exi­lés et dut cher­cher avec les siens un refuge dans la Venise hos­pi­ta­lière ; de même, dans la cam­pagne de 1800, elle devait faire l’expérience des angoisses du siège, des bom­bar­de­ments et de l’occupation ennemie.

… d’une vie entièrement dominée par la charité pour les malheureux

Les vicis­si­tudes de la vie des saints sont le ter­rain de lutte de leurs ver­tus, elles sont pour nous un ensei­gne­ment et un avertisse­ment : Dieu les sus­cite afin que leur exemple res­plen­disse comme une lumière et épe­ronne nos pas. Dans les évé­ne­ments et les cir­cons­tances de sa vie ter­restre qui res­semblent à ceux de notre temps, votre bien­heu­reuse Mère fut envoyée par Dieu pour être le modèle, si néces­saire alors comme à pré­sent, d’une vie entiè­re­ment domi­née par la cha­ri­té, d’une cha­ri­té tendre sans doute, mais aus­si forte, solide, entre­pre­nante, ne recu­lant devant rien ni per­sonne. On se fai­sait alors un devoir de remettre en hon­neur la vraie cha­ri­té sur­na­tu­relle, de l’entourer d’une lumière can­dide et douce en face de la philan­thropie orgueilleuse, marque de cette sen­si­bi­li­té du phi­lo­so­phisme incré­dule qui, dans tant d’esprits révo­lu­tion­naires de l’époque, s’alliait étran­ge­ment aux pires cruau­tés, comme elle s’était unie aupa­ravant au plus dur des­po­tisme. Aujourd’hui encore, il en est qui tolèrent mal le nom de cha­ri­té chré­tienne ; on l’estime une humi­liation de l’homme ; ils ne sont pas rares ceux qui ont la préten­tion de la ban­nir comme une fai­blesse. La cha­ri­té chré­tienne, une fai­blesse ? Oui, une fai­blesse, la fai­blesse de Dieu (i Cor., i, 25), parce qu’il est cha­ri­té : « Dieu est cha­ri­té » (i Jean, iv, 8). Cette cha­ri­té n’est-elle pas large comme le Cœur du Christ, immense comme l’étendue de la mer, qui n’exclut de son sein et de son amour aucun de ceux qui sont aimés et recher­chés par ce divin Cœur, lequel embrasse tout le genre humain ? Cette cha­ri­té n’est-elle pas éle­vée comme le regard de Dieu qui domine de son élé­va­tion toutes les divi­sions et tous les égoïsmes humains ? N’est-elle pas cette cha­ri­té qui, por­tant l’empreinte de l’ordre et des dis­po­si­tions de la Pro­vidence, sait sans res­tric­tion mon­trer de l’affection et un dévoue­ment par­ti­cu­lier à ceux à qui la même Providence nous a plus étroi­tement unis dans une même famille, dans une même patrie, dans la même sainte Eglise ? Cette cha­ri­té n’est-elle pas forte comme la mort et comme la mort de la Croix, capable de vaincre dans l’apparente fai­blesse de sa bon­té les plus fortes ini­mi­tiés et les plus pro­fondes ran­cœurs que l’orgueil humain vou­drait don­ner comme seules capa­bles d’engendrer force et grandeur ?

O vous, fiers bien­fai­teurs de l’humanité, ne ban­nis­sez pas la cha­ri­té chré­tienne. Elle est la force du Christ et de son Epouse, l’Eglise, la voie la plus excel­lente par laquelle elle se fait toute à tous et arrive là où vous ne pou­vez arri­ver, au cœur des hommes ; aux enfants et aux vieillards, aux aban­don­nés et aux per­dus de la socié­té, aux affli­gés et aux mou­rants, elle offre à leurs bles­sures un baume et un récon­fort que ne sait et ne peut don­ner toute la méde­cine et la chi­rur­gie des savants du siècle.

Et vous, chères filles, vous savez bien que ce n’est pas par hasard ni par l’effet d’une étin­celle pas­sa­gère de dévo­tion que votre bien­heu­reuse Mère choi­sit pour l’institut qu’elle fon­da le nom de Filles de la Charité. Elle avait rêvé d’avoir la cha­ri­té comme mère, elle la vit per­son­ni­fiée en Marie, la « Mère du bel amour » dont on ne peut vivre sans dou­leur, et c’est filles de cette cha­ri­té qu’elle vou­lut appe­ler ses filles, les met­tant sous la spé­ciale pro­tection de la Mère des dou­leurs, debout au pied de la Croix, avec le cœur trans­per­cé, magna­nime et forte dans l’amour en qui elle unis­sait son divin Fils et tous ceux dont Jésus dans Jean son dis­ciple bien-​aimé la fit mère. Le Golgotha, dans la contem­pla­tion de la mère d’un Dieu cru­ci­fié pour l’amour des âmes, voi­là le secret de la vie de Madeleine de Canossa, de cette vie vibrante de cha­ri­té ardente et cou­ra­geuse qu’elle vou­lut ter­mi­ner debout, comme autre­fois les vierges mar­tyres du Christ dans les amphi­théâtres, et pour finir tom­bant à genoux dans les bras de ses filles, au jour consa­cré aux dou­leurs de Marie.

… dès son enfance en dépit de tout.

Madeleine était née avec un cœur de mère pour les mal­heu­reux. Encore petite fille, la cha­ri­té du Christ qui presse les âmes bien nées l’avait conquise. Durant les trente-​trois ans de sa vie dans le monde, jeune fille, dame d’une dis­tinc­tion exquise, elle dirige son regard, sa main et ses pas vers les bonnes œuvres. Intelligente, gra­cieuse, cou­ra­geuse, maî­tresse de mai­son dis­tin­guée par son antique noblesse, elle ne se refuse pas à faire les hon­neurs du palais du mar­quis de Canossa fût-​ce même à Napoléon ; mais son cœur est insen­sible aux plai­sirs mon­dains et ne bat que pour Dieu, tou­jours unie à Lui par la prière et – chose rare à l’époque – la com­mu­nion quo­ti­dienne. Au milieu d’une foule si mélan­gée d’officiers, de diplo­mates, d’hom­mes d’Etat qui, en ces jours, passe et repasse par son palais de Vérone, elle sait conser­ver son intran­si­geante fidé­li­té au Christ, impo­sant le res­pect et la réserve aux plus har­dis par sa fran­chise juvé­nile et sa digni­té, grâce au rayon­ne­ment de son angé­lique pure­té, ce qui émer­veille­ra même le tout puis­sant vain­queur de Marengo et l’engagera à lui céder par achat un monas­tère en faveur de ses œuvres. La har­diesse de sa cha­ri­té, pui­sant son cou­rage et sa vigueur dans sa condi­tion de grande dame, la pous­se­ra à entre­prendre contre les modes extra­va­gantes et sans pudeur de la fin du XVIIIe siècle une habile et vive cam­pagne pour la modes­tie fémi­nine. « Je ne veux, écrivait-​elle, ni choses indé­centes ni sans goût, mais des choses char­mantes et gen­tilles… La réforme de la mode, je la retiens comme une œuvre des plus essen­tielles pour atti­rer les béné­dic­tions divines sur nos Etats et évi­ter tant d’offenses à Dieu. » Ce zèle pour l’honneur de Dieu, qui se déga­geait de la flamme de sa large et active cha­ri­té, se trans­for­me­ra en Madeleine en un géné­reux et indus­trieux amour du pro­chain ; en effet, une fois accom­plis tous ses devoirs de famille, elle sor­ti­ra de ses appar­tements confor­tables pour don­ner sans comp­ter son temps, ses forces, ses biens, son cœur, aux pauvres, aux jeunes filles aban­données, aux bles­sés, aux malades, à toutes les misères et à toutes les afflic­tions que la guerre et l’invasion mul­ti­pliaient autour d’elle.

La fondatrice des Filles de la Charité

Mais l’amour qui est l’âme de son âme est comme un feu enva­hissant qui, loin de pous­ser à la sépa­ra­tion, porte au contraire à l’union, à la vie com­mune, aux réunions ami­cales et ne sait pas res­ter éloi­gné de ceux qu’il aime ; ren­tré en lui-​même, il s’enflamme, se fait plus impé­rieux et s’étend davan­tage ; cet amour pousse Madeleine de Canossa à fran­chir le seuil du somp­tueux palais de ses ancêtres et à le quit­ter pour aller rejoindre les pre­mières com­pagnes de son œuvre et demeu­rer avec elles dans l’humble mai­son de Saint- Joseph où, envi­ron trente ans après, vierge héroïque aux entre­prises bien­fai­santes et mère d’un flo­ris­sant ins­ti­tut reli­gieux, elle mour­ra, réci­tant la salu­ta­tion angé­lique d’un léger mou­ve­ment des lèvres, mais avec l’éclair de la joie des saints dans les yeux. Dans cet aus­tère asile, ber­ceau et refuge de sa cha­ri­té envers les pauvres, elle se sen­tit leur sœur et leur ser­vante, jouit du renon­ce­ment aux riches­ses, aux gran­deurs et aux plai­sirs du monde, et, dans la clair­voyance de son esprit cha­ri­table, recon­nut la valeur splen­dide de la perle pré­cieuse de la vie reli­gieuse qu’elle avait déjà cher­chée auprès des filles de sainte Thérèse et que la Providence lui avait réser­vé de trou­ver en tant que fon­da­trice de l’Institut des Filles de la Charité. N’était-elle pas sur­na­tu­rel­le­ment belle, géné­reuse, féconde, la vie qu’elle menait déjà dès lors de dame pro­digue d’elle-même et adon­née aux bonnes œuvres ? Mais la grâce, qui dis­po­sait tou­jours de nou­velles ascen­sions en son cœur, lui fit com­prendre et embras­ser tout ce qu’il y aurait de mieux à joindre à cette vie comme don plus entier, sacri­fice plus agréable, triomphe plus sublime et plus com­plet de l’amour, l’holocauste des trois vœux de reli­gion. C’est de ce point de départ pour­tant déjà si beau de vie chré­tienne que le Saint-​Esprit appe­la à un plus haut som­met encore de per­fec­tion une âme déjà si éle­vée et si forte et lui fit pré­fé­rer à toute autre, chères filles, votre modeste vie com­mune de reli­gieuses, telle qu’elle est ins­crite dans vos règles et qu’elle aimait. Ne voyez-​vous pas de qui vous tenez et ne sentez-​vous pas toute la valeur et la sain­te­té de votre voca­tion ? Aux regards du monde, qui ne pénètrent pas au fond des choses, la vie reli­gieuse peut appa­raître plus spé­cia­le­ment comme un refuge dans les tem­pêtes, un repos spi­ri­tuel dans une calme retraite, un ermi­tage où les âmes moins fortes cherchent un abri loin des dan­gers et des pré­oc­cu­pa­tions du monde ; mais le monde est aveugle. Pour un cœur ferme, impas­sible devant les vicis­si­tudes ter­restres, comme l’é­tait le cœur de votre bien­heu­reuse Mère, la vie reli­gieuse c’est la reli­gion vécue devant Dieu et devant les hommes ; si elle est une retraite, elle est aus­si un ter­rain d’abnégation et de prière, d’action et de tra­vail, d’où l’on sort plus ferme, plus prêt, plus prompt pour de plus grands sacri­fices et pour une plus grande acti­vi­té au ser­vice de Dieu et des âmes, sous d’empire total d’une cha­ri­té plus intense, plus har­die, intré­pide même devant la mort. Un jour, Madeleine de Canossa vit, sans sour­ciller, le canon d’un pis­to­let poin­té contre elle par un homme qui était venu en vain lui récla­mer la vic­time de sa pas­sion désor­don­née, que sa cha­ri­té avait eu la joie de sau­ver du péril du péché. Par l’héroïsme de son carac­tère en cette épreuve elle mon­tra une fois de plus cette force supé­rieure qui fut sa qua­li­té maî­tresse dans tout le long et dif­fi­cile tra­vail de fon­da­tion, d’organisation et de for­ma­tion par lequel, à tra­vers joies et dou­leurs, contra­dic­tions et défiances, voyages et arrêts, elle assu­ra si sage­ment et si soli­de­ment l’avenir de sa nou­velle famille reli­gieuse, telle que nous l’admirons main­te­nant avec ses nom­breuses mai­sons, écoles, asiles, hôpi­taux et refuges, en Italie, dans les mis­sions étran­gères et dans le monde entier,

… et des Fils de la Charité.

Nous voyons réunis aus­si autour de Nous, à vos côtés, chères filles, les Fils de la Charité venus de la haute Italie qui vénèrent pareille­ment comme leur mère votre bien­heu­reuse fon­da­trice, accom­pagnés d’un grand nombre de repré­sen­tants des œuvres d’assistance et d’éducation de votre double ins­ti­tut : maîtres et ensei­gnants, élèves d’hier et d’aujourd’hui, diplô­més et dames catho­liques, jeunes de l’Action catho­lique. C’est là la plus belle cou­ronne de louange et de gloire qui orne le front de Madeleine de Canossa, cou­ronne tres­sée de lys, de roses, de vio­lettes et de toutes les caté­go­ries des fleurs choi­sies qui germent et poussent dans les jar­dins. Ils ont reçu d’elle les semences de la cha­ri­té et de la sagesse dont la flamme reli­gieuse fait appa­raître comme un soleil la vie de la ver­tu dans le désert de la socié­té. Il Nous est bien doux de voir joints à vous les des­cen­dants par le sang et la paren­té de la bien­heu­reuse dame dont le nom, ins­crit par­mi les héroïnes de l’Eglise, est un témoi­gnage de la pié­té et de la reli­gion qui se main­tient dans son illustre mai­son, l’illumine et la revêt des splen­deurs de la vertu.

Aux jeunes époux.

A la joie de ce jour, Nous savons que par­ti­cipe un beau groupe de jeunes époux, venus aujourd’hui eux aus­si dans la mai­son du Père com­mun. La joie que pro­cure la gloire de Madeleine de Canossa est une joie sainte et chré­tienne ; si elle a fon­dé dans l’Eglise une famille spi­ri­tuelle, ces jeunes époux, eux, entre­prennent de fon­der de leur sang une famille domes­tique, famille reli­gieuse elle aus­si par l’effet de ce grand sacre­ment qui, aux pieds de l’autel et du prêtre, lie indis­so­lu­ble­ment devant Dieu leurs cœurs et leurs vies. Que leur foyer ait pour feu la cha­ri­té du Christ, l’amour de la concorde, de la ver­tu, du sou­tien et de la confiance réci­proque ; qu’ils n’oublient jamais, pour eux et pour leurs enfants, que la reli­gion, sel de toute jour­née, sans lequel la vie est sans goût, amère et sans espé­rance, est l’unique bien qui récon­forte et fait les âmes grandes devant Dieu, devant les anges et devant les hommes.

Appel à la paix.

Mais les hommes, chers fils et chères filles, ne sont pas en paix. Puisse la nou­velle bien­heu­reuse que, dans ces temps si tristes, le Ciel Nous a fait la faveur et la joie d’élever sur les autels, obte­nir à ce monde de misères qui en a tant besoin, d’effusion de cette divine et forte cha­ri­té seule à même de rap­pro­cher les âmes par-​dessus les abîmes qui les séparent et de leur per­mettre de cette manière de trou­ver dans la jus­tice la véri­table paix à laquelle aspirent les peuples. Qu’elle puisse sur­tout, chères filles, votre bien­heu­reuse Mère obte­nir de Dieu pour vous et pour toutes vos sœurs dis­per­sées en tant de lieux et de pays loin­tains, de res­ter invio­la­ble­ment fidèles à ses exemples, à ses ensei­gne­ments, à son esprit qui demeu­ra intré­pide dans toutes les angoisses de la vie, esprit si bien expri­mé dans le nom qu’elle a vou­lu vous don­ner, esprit de cha­ri­té valeu­reuse et active ; c’est cet esprit qui montre, qui ouvre et qui rem­plit le che­min du ciel, et l’étend à tous ceux qui avec vous se réjouissent de sa gloire céleste et invoquent sa pro­tec­tion auprès de Dieu.

C’est avec ce sou­hait et cette prière que Nous vous accor­dons avec une par­ti­cu­lière affec­tion à tous ceux qui sont pré­sents à cette audience, aux Fils et aux Filles de la Charité, à leurs mai­sons, à leurs œuvres et leurs ins­ti­tu­tions, à leurs élèves, en gage des plus abon­dantes faveurs divines, Notre pater­nelle Bénédiction apostolique.

Source : Document Pontificaux de S. S. Pie XII, Editions Saint-​Augustin Saint Maurice – D’après le texte ita­lien de Discorsi e Radiomessaggi, t. III, p. 291.

12 mars 1948
Action de Grâces suite à la promulgation de la Constitution apostolique Provida Mater Ecclesia
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