Pie XII

260ᵉ pape ; de 1939 à 1958

2 novembre 1954

Discours Magnificate Dominum mecum

Au Sacré Collège et à l’épiscopat, sur le sacerdoce et le gouvernement pastoral

Table des matières

Un grand nombre d’évêques étant venus à Rome pour assis­ter le jour de la Toussaint à la pro­cla­ma­tion de la Royauté de Marie [1], le Pape les ras­sem­bla pour leur faire entendre le dis­cours que voici :

« Magnifiez le Seigneur avec moi ; unissons-​nous pour exal­ter son nom » [2], parce que, au moment où Nos dési­rs sont com­blés par un nou­veau bien­fait d’en-haut, Nous avons le grand bon­heur, chers Fils et Vénérables Frères, de jouir aujourd’hui de votre pré­sence et de vous voir si nom­breux assem­blés devant Nous. La rai­son même de la nou­velle fête litur­gique de Marie Mère de Dieu et Reine du ciel et de la terre, que Nous venons d’instituer solen­nel­le­ment, aug­mente Notre sainte joie, car il est sou­ve­rai­ne­ment conve­nable que les fils mani­festent leur bon­heur en voyant aug­men­ter les hon­neurs de leur mère.

Si la Bienheureuse Vierge Marie est la Reine de tous, elle pré­side assu­ré­ment de façon pri­vi­lé­giée et d’une manière plus atten­tive à vos des­seins et à vos entre­prises, puisqu’on l’honore du glo­rieux titre de Reine des Apôtres. Elle est en effet la mère du pur amour, de la crainte de Dieu, de la science et de la sainte espé­rance [3], et que désire-​t-​elle plus for­te­ment, que cherche-​t-​elle plus ardem­ment sinon de voir le culte authen­tique du vrai Dieu s’enraciner tou­jours plus pro­fon­dé­ment dans les âmes, la cha­ri­té brû­ler de façon tou­jours plus intense, la crainte filiale de Dieu gui­der les volon­tés, l’espérance qui a les pro­messes de l’éternité conso­ler le triste exil de la terre ? Tous ces bien­faits, l’ardeur et le zèle que vous met­tez à rem­plir votre charge apos­to­lique les pro­curent aux hommes, pour que vivant avec sagesse, jus­tice et pié­té cette vie mor­telle, ils obtiennent au ciel un bon­heur sans fin. C’est donc sous la conduite et sous les aus­pices de Marie tou­jours Vierge, notre Mère et notre Souveraine, que Nous allons vous par­ler de cer­tains points qui, Nous en avons la pleine assu­rance, vous seront utiles, et dont pro­fi­te­ra l’effort indus­trieux avec lequel vous culti­vez le champ de Dieu.

Pie XII désire parler aux évêques du sacerdoce

Au début du mois de juin de cette année aux nom­breux évêques qui, de tout l’univers, étaient venus à Rome pour mani­fes­ter envers le Pape Pie X que Nous éle­vions alors aux hon­neurs des saints, leur véné­ra­tion et leur amour, Nous avons tenu un dis­cours sur le magis­tère qui, par ins­ti­tu­tion divine, appar­tient aux suc­ces­seurs des Apôtres sous l’autorité du Pontife romain [4]. Aujourd’hui, conti­nuant en quelque sorte l’entretien com­men­cé, Nous aimons à pro­fi­ter de l’occasion pour vous par­ler des deux autres offices de votre charge qui, étroi­te­ment unis au pre­mier, réclament votre atten­tion et vos soins, Nous vou­lons dire le sacer­doce et le gouvernement.

Le saint Pape Pie X, modèle du prêtre et de l’évêque

Tournons de nou­veau notre esprit et notre cœur vers le saint pape Pie X. Nous savons par sa vie ce que furent pour lui l’autel et le Sacrifice eucha­ris­tique, et cela dès le jour où il offrit au Dieu très haut les pré­mices de son sacer­doce, lorsque nou­veau prêtre il dit pour la pre­mière fois avec émo­tion au pied de l’autel « Je m’approcherai de l’autel de Dieu » [5] ; et de même durant toute sa vie sacer­do­tale : lorsqu’il fut curé, lorsqu’il fut direc­teur spi­ri­tuel au sémi­naire, lorsqu’il fut sacré Évêque, lorsqu’il fut nom­mé Patriarche et Cardinal, lorsque enfin il fut élu Souverain Pontife. Pour lui, l’autel et le Sacrifice eucha­ris­tique furent l’essentiel et comme le centre de sa pié­té, son refuge et sa force dans les peines et les dif­fi­cul­tés. Ils furent sa source de lumière et de cou­rage, la source du zèle infa­ti­gable qu’il avait pour la gloire de Dieu et le salut des âmes. Ce Pontife, de même qu’il fut et demeure le modèle du Maître, fut et demeure le modèle du Prêtre.

Le prêtre doit être sacrificateur

L’office propre et prin­ci­pal du prêtre fut tou­jours et demeure d’offrir le Sacrifice, si bien que là où il n’y a aucun pou­voir de sacri­fier pro­pre­ment dit il n’y a pas non plus de véri­table sacerdoce.

Cela vaut aus­si entiè­re­ment du prêtre de la Nouvelle Loi. Son prin­ci­pal pou­voir et sa fonc­tion offi­cielle est d’offrir l’unique et sublime sacri­fice du Prêtre Éternel et Souverain, le Christ Notre Seigneur. Ce sacri­fice que le Divin Rédempteur offrit sur la croix de manière san­glante, qu’il anti­ci­pa de manière non san­glante à la der­nière Cène, et qu’il vou­lut voir renou­ve­ler de façon conti­nue lorsqu’il com­man­da à ses Apôtres : « Faites ceci en mémoire de moi » [6]. Ce sont donc les Apôtres, et non tous les fidèles, que le Christ lui-​même fit et consti­tua prêtres, et c’est à eux qu’il don­na le pou­voir d’offrir le Sacrifice. Au sujet de cette haute fonc­tion et du Sacrifice du Nouveau Testament, le Concile de Trente a ensei­gné que « dans le sacri­fice divin qui s’accomplit à la messe est conte­nu et immo­lé de façon non san­glante le même Christ qui sur l’autel de la croix s’offrit une fois pour toutes de manière san­glante… C’est en effet une seule et même hos­tie, c’est la même per­sonne qui s’offre actuel­le­ment par le minis­tère des prêtres et qui s’offrit alors sur la croix. Seule la manière de s’offrir est dif­fé­rente. » [7] Aussi le prêtre célé­brant, repré­sen­tant le Christ, sacrifie-​t-​il, et lui seul ; ce n’est pas le peuple, ce ne sont pas les clercs, ce ne sont pas même les prêtres qui assistent pieu­se­ment le célé­brant, bien que tous ceux-​ci puissent et doivent avoir une part active au sacri­fice. « Le fait cepen­dant que les fidèles par­ti­cipent au sacri­fice eucha­ris­tique, ain­si que Nous l’avons noté dans Notre ency­clique Mediator Dei [8], ne leur confère pas pour autant de pou­voir sacerdotal. »

Ce que Nous venons de dire, vous est, Nous le savons, Vénérables Frères, par­fai­te­ment connu ; Nous avons pen­sé tou­te­fois devoir le rap­pe­ler, car c’est en quelque sorte le fon­de­ment et la rai­son de ce que Nous allons dire main­te­nant. Il y a en effet des gens qui per­sistent à reven­di­quer un cer­tain pou­voir réel de sacri­fier pour tous ceux qui assistent pieu­se­ment au sacri­fice de la messe, fussent-​ils laïcs. Il Nous faut contre ceux-​là sépa­rer la véri­té de l’erreur et sup­pri­mer toute ambi­guï­té. Nous avons déjà, il y a sept ans, dans la même Encyclique, condam­né l’erreur de ceux qui n’hésitaient pas à décla­rer que le com­man­de­ment du Christ « Faites ceci en mémoire de moi » « vise direc­te­ment toute l’Église des chré­tiens, et que de là décou­la, mais plus tard seule­ment, le sacer­doce hié­rar­chique. Aussi prétendent-​ils que le peuple jouit d’un véri­table pou­voir sacer­do­tal et que le prêtre agit seule­ment comme délé­gué de la com­mu­nau­té. À cause de cela, ils estiment que le Sacrifice eucha­ris­tique est au sens propre une “concé­lé­bra­tion”, et que les prêtres devraient “concé­lé­brer” avec le peuple pré­sent plu­tôt que d’offrir le sacri­fice en par­ti­cu­lier en l’absence du peuple ». À cette même occa­sion Nous avons éga­le­ment rap­pe­lé en quel sens le célé­brant peut être dit « repré­sen­ter le peuple », à savoir, « parce qu’il repré­sente Notre-​Seigneur Jésus-​Christ en tant qu’il est la Tête de tous ses membres et qu’il s’offre lui-​même pour eux. Quand il s’approche de l’autel, c’est donc en tant que ministre du Christ, infé­rieur au Christ, mais supé­rieur au peuple. Le peuple au contraire, ne jouant nul­le­ment le rôle du Divin Rédempteur et n’étant pas conci­lia­teur entre lui-​même et Dieu ne peut en aucune manière jouir du droit sacer­do­tal. » [9].

Il n’y a pas, dans le cas pré­sent, à consi­dé­rer seule­ment le fruit que l’on peut reti­rer de la célé­bra­tion ou de l’audition du Sacrifice eucha­ris­tique – il peut fort bien arri­ver en effet que l’on retire plus de fruit de la messe enten­due avec pié­té que de la messe célé­brée avec négli­gence – mais il s’agit d’établir la nature de l’acte qui consiste à écou­ter ou à célé­brer la messe, et dont dérivent les autres fruits du sacri­fice. Ceux-​ci com­prennent – outre le culte divin d’adoration et d’action de grâces – le fruit de par­don et d’impétration pour ceux à l’intention des­quels le sacri­fice est offert, même s’ils n’y assistent pas ; et le fruit qui s’étend « aux péchés, peines, satis­fac­tions et autres besoins des fidèles vivants, ain­si que pour les chré­tiens défunts qui n’ont pas encore plei­ne­ment expié leurs fautes » [10]. De ce point de vue, l’assertion que répandent actuel­le­ment non seule­ment les laïcs, mais même cer­tains théo­lo­giens et cer­tains prêtres : la célé­bra­tion d’une seule sainte messe à laquelle assistent reli­gieu­se­ment cent prêtres équi­vaut à cent messes célé­brées par cent prêtres, doit être reje­tée comme une opi­nion erro­née. En effet la réa­li­té est toute dif­fé­rente. Quant à l’offrande du Sacrifice eucha­ris­tique, il y a autant d’actions du Christ Souverain Prêtre qu’il y a de prêtres à célé­brer, et non à écou­ter pieu­se­ment la messe de l’évêque ou du célé­brant ; ceux-​ci en effet, lorsqu’ils assistent à la messe, ne repré­sentent nul­le­ment le Christ dans l’acte du sacri­fice, mais ils sont à com­pa­rer aux laïcs qui assistent à la messe.

D’autre part il ne faut pas nier ni mettre en doute que les fidèles pos­sèdent un cer­tain « sacer­doce », et il n’est pas per­mis d’en faire peu de cas ni de le mini­mi­ser. Le Prince des Apôtres, dans sa pre­mière épître, s’adresse en effet aux fidèles en ces termes : « Mais vous, vous êtes une race choi­sie, un sacer­doce royal, un peuple que Dieu s’est acquis » [11] ; aupa­ra­vant il affirme dans la même lettre que, c’est le propre des fidèles d’être « un sacer­doce saint et d’offrir des sacri­fices spi­ri­tuels, agréables à Dieu, par Jésus-​Christ. » [12] Cependant, si vrai et si plein que soit le sens de ce titre d’honneur et de la réa­li­té qu’il exprime, il faut tenir fer­me­ment que ce « sacer­doce » com­mun à tous les fidèles, pro­fond assu­ré­ment et mys­té­rieux, ne dif­fère pas seule­ment en degré, mais aus­si en essence du Sacerdoce pro­pre­ment dit. Celui-​ci consiste dans le pou­voir d’accomplir le sacri­fice du Christ lui-​même parce qu’on repré­sente le Christ Souverain Prêtre.

Nous avons remar­qué avec joie que dans beau­coup de dio­cèses des Instituts et des Associations litur­giques ont été consti­tués. On Nous a dit que des res­pon­sables étaient nom­més, des congrès dio­cé­sains et inter­dio­cé­sains orga­ni­sés, et qu’on pré­pa­rait même des congrès litur­giques inter­na­tio­naux. Nous avons appris avec grand plai­sir que çà et là les évêques eux-​mêmes ont pris part ou pré­si­dé à ces congrès. Ces réunions suivent par­fois un règle­ment spé­cial si bien qu’un seul prêtre célèbre la messe et que les autres (ou en tota­li­té ou en très grand nombre) assistent à cette messe unique et y com­mu­nient de la main du célé­brant. Si cela se fait pour une cause juste et rai­son­nable et que l’évêque, pour évi­ter l’étonnement des fidèles, n’en a pas déci­dé autre­ment, il n’y a pas à s’y oppo­ser, pour­vu que l’erreur rap­pe­lée par Nous plus haut ne soit pas à l’origine de cette manière de faire. Enfin, en ce qui concerne les matières trai­tées dans ce congrès, on a dis­cu­té de sujets concer­nant l’histoire, la doc­trine ou des ques­tions pra­tiques ; on a tiré des conclu­sions et for­mu­lé des vœux qui ont sem­blé néces­saires ou conve­nables au pro­grès litur­gique, tout en les sou­met­tant au juge­ment de l’autorité ecclé­sias­tique légi­time. Ce mou­ve­ment pour le déve­lop­pe­ment de la litur­gie n’est pas demeu­ré res­treint au public de ces congrès ; les appli­ca­tions se sont constam­ment mul­ti­pliées et ont pris un déve­lop­pe­ment tou­jours plus consi­dé­rable, en sorte que les fidèles sont inci­tés à s’unir au célé­brant tou­jours plus nom­breux, tou­jours plus fré­quem­ment, et d’une façon active et profonde.

Cependant, Vénérables Frères, si favo­rables que vous soyez – et à juste titre – à la pra­tique et au pro­grès de la litur­gie, ne lais­sez pas les spé­cia­listes de cette science se sous­traire dans vos dio­cèses à votre conduite et à votre vigi­lance, régler et chan­ger la litur­gie comme bon leur semble, en dépit des lois de l’Église clai­re­ment for­mu­lées : « Il appar­tient exclu­si­ve­ment au Saint-​Siège et de régler la litur­gie et d’approuver les livres litur­giques » [13], spé­cia­le­ment en ce qui concerne la célé­bra­tion de la messe : « Toute cou­tume contraire étant réprou­vée, le célé­brant doit obser­ver avec soin et pié­té les rubriques des rituels et se gar­der d’ajouter selon son goût d’autres céré­mo­nies ou d’autres prières. » [14] Vous non plus, n’accordez pas en cette matière votre appro­ba­tion ou votre per­mis­sion à des ini­tia­tives et à des ten­dances plus auda­cieuses que prudentes.

L’évêque est aussi pasteur d’un troupeau

« En deve­nant les modèles du trou­peau » [15] : ces paroles de saint Pierre visent prin­ci­pa­le­ment l’évêque, en tant qu’il doit rem­plir la charge de Pasteur. La note par­ti­cu­lière et propre du pon­ti­fi­cat de Pie X est vrai­ment l’attitude de « Pasteur ». Lorsqu’il fut éle­vé à la charge suprême, tout le monde se ren­dit rapi­de­ment compte qu’on avait élu à la chaire du Prince des Apôtres un prêtre qui avait gran­di avec le sou­ci des âmes, qui avait été dès le début de son sacer­doce un pas­teur d’âmes et l’était demeu­ré jusqu’au moment où il fut mis à la tête de tout le trou­peau du Christ. La règle immuable qu’il gar­da dans sa conduite, l’idéal de vie qu’il se fixa, fut « le salut des âmes ». S’il dési­ra « tout ins­tau­rer dans le Christ », cela même il le vou­lut pour le salut des âmes ; à cette fin, à cette charge il subor­don­na en quelque sorte toutes ses autres actions. Il fut le bon Pasteur au milieu de son trou­peau, sou­cieux de ses besoins, inquiet des dan­gers qui le mena­çaient, tout entier occu­pé à conduire et à diri­ger le trou­peau du Christ dans la voie du Christ.

Nous n’avons pas tou­te­fois, Vénérables Frères, l’intention de vous dépeindre une fois de plus dans cette allo­cu­tion la figure remar­quable et par­faite du saint Pontife et Pasteur ; Nous vou­lons plu­tôt rap­pe­ler – comme Nous l’avons déjà fait en ce qui concerne le magis­tère et le sacer­doce des évêques – quelques points qui requièrent de nos jours tout spé­cia­le­ment la volon­té, la parole et l’action du pasteur.

On ne peut restreindre le pouvoir du pasteur aux choses religieuses

La pre­mière chose à remar­quer est assu­ré­ment la ten­dance qui ose réduire et limi­ter le pou­voir des évêques (sans en excep­ter le Pontife Romain), en tant qu’ils sont pas­teurs du trou­peau qui leur est confié. Elle res­treint leur auto­ri­té, leur office et leur vigi­lance à des fins pré­cises concer­nant les matières stric­te­ment reli­gieuses, la pro­mul­ga­tion des véri­tés de la foi, la régle­men­ta­tion des pra­tiques de pié­té, l’administration des sacre­ments de l’Église et l’accomplissement des fonc­tions litur­giques. Elle veut écar­ter l’Église de toutes les entre­prises et affaires qui concernent la vie réelle, « la réa­li­té de la vie » comme on dit, parce qu’elle serait en dehors de son pou­voir. Cette men­ta­li­té s’exprime par­fois briè­ve­ment en ces termes dans les dis­cours de cer­tains catho­liques laïques même haut pla­cés : « Les évêques et les prêtres, nous les voyons, les écou­tons et les fré­quen­tons volon­tiers dans les églises, mais sur les places publiques et dans les bâti­ments publics où l’on traite et décide les choses de ce monde, nous ne vou­lons pas les voir ni entendre leur voix. Là, c’est nous les laïcs – et non les clercs de quelque digni­té ou rang que ce soit – qui sommes juges légitimes. »

Contre des erreurs de ce genre, il faut tenir ouver­te­ment et fer­me­ment que la puis­sance de l’Église n’est pas limi­tée « aux choses stric­te­ment reli­gieuses », comme on dit, mais que toute la matière de la loi natu­relle, ses prin­cipes, son inter­pré­ta­tion, son appli­ca­tion, pour autant qu’il s’agit de son aspect moral, relèvent de son pou­voir. Selon le plan de Dieu, il y a, en effet, une rela­tion entre l’observation de la loi natu­relle et le che­min que l’homme doit suivre pour tendre à sa fin sur­na­tu­relle. Or sur la route qui mène à la fin sur­na­tu­relle, l’Église est guide et gar­dienne des hommes. Cette façon d’agir, les Apôtres déjà, puis, dès les ori­gines, l’Église l’ont tou­jours obser­vée et l’observent encore aujourd’hui, et cela non à la manière d’un guide et d’un conseiller pri­vé, mais sur l’ordre du Seigneur et avec son auto­ri­té. Aussi, quand il s’agit des pres­crip­tions et des avis que les Pasteurs légi­times (c’est-à-dire le Souverain Pontife pour toute l’Église, les évêques pour les fidèles com­mis à leurs soins) pro­mulguent en matière de loi natu­relle, les fidèles ne doivent pas invo­quer l’adage : « tant valent les rai­sons, tant vaut l’autorité » que l’on cite habi­tuel­le­ment pour les avis pri­vés. C’est pour­quoi celui que ne convainquent pas les argu­ments appor­tés par une ordon­nance de l’Église, garde mal­gré tout l’obligation d’obéir. Telle fut la pen­sée, telles sont les paroles de saint Pie X dans l’Encyclique Singulari qua­dam, du 24 sep­tembre 1912 [16] : « Quoi que fasse le chré­tien, même dans le domaine des choses ter­restres, il ne lui est pas per­mis de négli­ger les biens sur­na­tu­rels ; bien plus il faut que selon les pré­ceptes de la sagesse chré­tienne, il oriente toute chose vers le sou­ve­rain bien, comme vers sa fin der­nière : toutes ses actions, en tant que bonnes ou mau­vaises mora­le­ment, c’est-à-dire en tant qu’elles sont conformes au droit natu­rel et divin ou qu’elles s’en écartent, sont sou­mises au juge­ment et à la juri­dic­tion de l’Église. » Et aus­si­tôt, il applique cette règle géné­rale au domaine social : « La ques­tion sociale et les contro­verses qui s’y rat­tachent… ne sont pas de nature pure­ment éco­no­mique et par consé­quent telle qu’elles puissent se régler sans tenir compte de l’autorité de l’Église ; au contraire, il est cer­tain que la ques­tion sociale est sur­tout morale et reli­gieuse et doit donc être réso­lue avant tout d’après les prin­cipes de la loi morale et de la reli­gion. »

Les ques­tions sociales, sous leur angle moral, sont de la com­pé­tence de la hiérarchie.

En matière sociale, ce n’est pas seule­ment une, mais plu­sieurs ques­tions très graves, soit pure­ment sociales, soit politico-​sociales, qui engagent l’ordre moral, les consciences, le salut des âmes ; l’on ne peut donc pré­tendre qu’elles ne sont pas du res­sort de l’autorité de l’Église. Bien plus, même hors de l’ordre social, se posent des ques­tions non stric­te­ment reli­gieuses, mais concer­nant des affaires poli­tiques inté­res­sant les nations en par­ti­cu­lier ou dans leur ensemble. Ces ques­tions touchent l’ordre moral, engagent les consciences, peuvent expo­ser, et très sou­vent exposent l’accomplissement de la fin der­nière à de graves dan­gers. Telle par exemple la ques­tion du but et des limites du pou­voir civil ; celle des rela­tions entre les indi­vi­dus et la socié­té ; celle des « États tota­li­taires », quels que soient leur prin­cipe et leur ori­gine ; celle de la « laï­ci­sa­tion totale de l’État » et de la vie publique ; de la « laï­ci­sa­tion » com­plète de l’école ; de la mora­li­té de la guerre, de son carac­tère légi­time ou illé­gi­time dans les condi­tions où on la fait de nos jours, de la pos­si­bi­li­té d’y col­la­bo­rer pour l’homme qui a des prin­cipes reli­gieux ; des enga­ge­ments et Liens moraux qui s’établissent entre les nations et régissent leurs relations.

Il est contraire à la véri­té et à la droite rai­son elle-​même, d’affirmer que les ques­tions rap­pe­lées ici et bien d’autres simi­laires n’appartiennent pas à l’ordre moral et, par consé­quent, échappent, ou du moins peuvent échap­per, au pou­voir de l’Autorité éta­blie par Dieu. Celle-​ci a pour mis­sion de veiller à l’ordre juste, de conduire et diri­ger sur la voie droite les consciences et les actions des hommes ; et cela non seule­ment « dans le secret », à l’intérieur du temple et du sanc­tuaire, mais aus­si, et bien plus encore, en public, en criant « sur les toits » [17] (pour reprendre les paroles du Seigneur), sur le champ de bataille lui-​même, au milieu du com­bat qui se livre entre la véri­té et l’erreur, la ver­tu et le vice, le « monde » et le règne de Dieu, le prince de ce monde et le Sauveur du monde, le Christ.

Les pasteurs sont chefs et doivent être obéis

Il Nous reste quelques mots à ajou­ter sur la dis­ci­pline ecclé­sias­tique. Il faut que les clercs et les laïcs sachent que l’Église est com­pé­tente et légi­ti­me­ment éta­blie, et que les Ordinaires des lieux sont com­pé­tents et légi­ti­me­ment éta­blis, cha­cun pour les fidèles qui lui sont confiés et dans les limites com­munes du droit, pour fixer la dis­ci­pline ecclé­sias­tique et l’imposer. C’est-à-dire pour déter­mi­ner la manière exté­rieure d’agir et de se com­por­ter en ce qui regarde l’ordre exté­rieur, celui qui ne tire son ori­gine ni de la nature des choses ni de l’institution divine immé­diate. Il n’est pas per­mis aux clercs ou aux laïcs de se sous­traire à cette dis­ci­pline, mais tous doivent avoir soin d’observer sin­cè­re­ment la dis­ci­pline ecclé­sias­tique pour que l’action du Pasteur devienne plus facile et plus effi­cace, l’union entre le trou­peau et le pas­teur plus solide, pour que la concorde et la col­la­bo­ra­tion règnent dans le même trou­peau et que cha­cun soit pour les autres un exemple et une aide.

Mais ce que Nous venons de dire du droit des évêques comme pas­teurs des bre­bis de leur trou­peau en tout ce qui concerne la reli­gion, les mœurs et la dis­ci­pline ecclé­sias­tique, fait l’objet d’une cri­tique qui sou­vent mur­mure en cachette et sour­de­ment. Cela ne recueille pas l’assentiment ferme des esprits parce que des mani­fes­ta­tions actuelles d’assurance exces­sive se font jour ici et là à divers degrés, pro­vo­quant un trouble dan­ge­reux. La conscience d’avoir atteint l’âge adulte qui s’affirme plus net­te­ment de jour en jour, pro­voque dans les esprits une sorte d’agitation et d’effervescence de plus en plus vive. Un bon nombre d’hommes et de femmes de ce temps pensent que la direc­tion et la vigi­lance de l’Église offensent la digni­té et l’autonomie qui conviennent à des adultes ; non seule­ment ils répètent cette affir­ma­tion, mais ils en sont pro­fon­dé­ment per­sua­dés. Ils ne veulent pas être « sous la garde des tuteurs » [18] comme des enfants ; ils veulent être jugés et trai­tés comme des adultes qui sont indé­pen­dants et déter­minent eux-​mêmes en toutes cir­cons­tances ce qu’ils ont à faire ou à lais­ser. Que l’Église pro­pose – c’est ain­si qu’ils n’hésitent pas à par­ler – les dogmes de sa doc­trine, qu’elle pro­mulgue des lois pour diri­ger nos actions. Mais lorsqu’il s’agit d’appliquer cela à la vie d’un cha­cun, alors qu’elle s’abstienne et ne s’immisce nul­le­ment en ces ques­tions : qu’elle laisse cha­cun obéir à sa rai­son et à sa conscience. Et cela d’autant plus que l’Église et ses ministres – disent-​ils – ne connaissent pas la situa­tion concrète ni l’ensemble des condi­tions internes ou externes dans les­quelles cha­cun est pla­cé et où il doit prendre ses déci­sions et veiller à ses inté­rêts. En outre ils ne veulent pas qu’un inter­prète ou un inter­ces­seur de quelque nature ou digni­té que ce soit, s’interpose au plus intime de leur volon­té entre eux-​mêmes et Dieu. Nous avons par­lé de ces opi­nions répré­hen­sibles et Nous en avons exa­mi­né les argu­ments, il y a deux ans, dans les allo­cu­tions du 23 mars et du 18 avril 1952 [19]. Sur l’importance attri­buée à la majo­ri­té de la per­sonne, on affirme à bon droit : il est juste que les adultes ne soient pas gou­ver­nés comme des enfants. L’Apôtre dit lui-​même : « Lorsque j’étais enfant, je par­lais en enfant, je pen­sais en enfant, je rai­son­nais en enfant ; une fois deve­nu homme, j’ai fait dis­pa­raître ce qui était de l’enfant. » [20] Le véri­table art d’éduquer ne suit pas une autre méthode ; le vrai pas­teur d’âme ne cherche rien d’autre que de déve­lop­per dans les fidèles qui lui sont confiés : « l’homme par­fait, dans la force de l’âge, qui réa­lise la plé­ni­tude du Christ. » [21] Mais c’est une chose d’être adulte et d’avoir fait dis­pa­raître ce qui est de l’enfant ; c’en est une autre, toute dif­fé­rente, que d’être adulte et de ne pas être sou­mis à la direc­tion et au gou­ver­ne­ment de l’autorité légi­time. Le gou­ver­ne­ment en effet n’est pas une tutelle d’enfants, mais la direc­tion effi­cace des adultes pour le bien de la cité.

Mais puisque c’est à vous, Vénérables Frères, et non aux fidèles que Nous par­lons, lorsque dans votre trou­peau des germes et des indices de ce mal com­mencent à se mon­trer et à se déve­lop­per, aver­tis­sez ain­si les fidèles : 1° Dieu a éta­bli dans l’Église des pas­teurs d’âmes non pour impo­ser une charge au trou­peau, mais pour le faire pro­gres­ser et le pro­té­ger ; 2° sous la conduite et la vigi­lance des pas­teurs, la vraie liber­té des fidèles est sau­ve­gar­dée ; ils sont pré­mu­nis contre l’esclavage des erreurs et des vices, affer­mis contre les ten­ta­tions pro­ve­nant des mau­vais exemples et de la fré­quen­ta­tion des méchants par­mi les­quels ils sont for­cés de vivre ; 3° par consé­quent, ils agissent contre la pru­dence et la cha­ri­té qu’ils se doivent à eux-​mêmes s’ils refusent la main que Dieu leur tend, pour ain­si dire, et le secours très sûr qu’il leur four­nit. Si vous en trou­vez par­mi les clercs et les prêtres qui sont imbus de ce faux zèle, rappelez-​leur les sévères aver­tis­se­ments de Notre Prédécesseur Benoît XV : « Il est cepen­dant une chose qu’il ne faut pas taire : Ceux qui sont prêtres, Nous vou­lons les aver­tir tous comme Nos fils très chers, qu’il leur est néces­saire, tant pour leur salut propre que pour la fécon­di­té du minis­tère sacré, d’être étroi­te­ment unis à leur évêque et très défé­rents à son égard. Certes tous les ministres sacrés ne sont pas exempts de cet orgueil et de la volon­té mau­vaise propre à cette époque et que Nous venons de déplo­rer ; il n’est pas rare non plus que les Pasteurs de l’Église ren­contrent peine et hos­ti­li­té là où ils seraient en droit d’attendre aide et conso­la­tion. » [22]

Pie XII exhorte directement les évêques

Jusqu’ici Nous avons par­lé de l’objet de l’office pas­to­ral, et des per­sonnes en faveur des­quelles il s’exerce. Il ne convien­drait pas de ter­mi­ner Notre dis­cours sans adres­ser aus­si quelques mots aux Pasteurs eux-​mêmes. C’est à Nous et à vous, Pasteurs, que s’adressent les paroles très saintes du Pasteur éter­nel : « Je suis le bon Pasteur, Je suis venu pour qu’ils aient la vie, pour qu’ils l’aient en abon­dance. » [23] À Pierre, le Seigneur dit : « Si tu m’aimes, pais mes agneaux, pais mes bre­bis. » [24] À ces bons Pasteurs, il oppose le mer­ce­naire qui ne cherche que soi-​même et ses inté­rêts, et n’est pas prêt à don­ner sa vie pour le trou­peau [25] ; il oppose les Scribes et les Pharisiens qui, avides de régner et de domi­ner, cher­chaient leur propre gloire, occu­paient la chaire de Moïse, liaient des far­deaux lourds et insup­por­tables et en char­geaient les épaules des hommes [26]. De son joug, le Seigneur dit au contraire : « Chargez-​vous de mon joug ! Car mon joug est doux et mon far­deau léger. » [27]

Pour rem­plir avec fruit et effi­ca­ci­té l’office pas­to­ral, les rela­tions fré­quentes entre les évêques sont de grande uti­li­té. On s’aide ain­si mutuel­le­ment à acqué­rir l’expérience et la pra­tique des affaires ; on réa­lise plus d’uniformité dans la façon de gou­ver­ner ; on évite l’étonnement des fidèles qui sou­vent ne com­prennent pas pour­quoi dans un dio­cèse les choses se font d’une manière et dans un autre, peut-​être voi­sin, tout autre­ment et par­fois même d’une façon contraire. À cette fin, les réunions com­munes qui ont lieu déjà presque par­tout sont très utiles, de même que les Conciles pro­vin­ciaux et plé­niers, célé­brés avec plus de solen­ni­té et qui sont régis par les règles que fixe le Droit Canon.

À cette union et à ces rela­tions entre Frères dans l’Épiscopat doivent s’ajouter l’union et les rela­tions vivantes et fré­quentes avec le Siège Apostolique. Cette habi­tude de se tour­ner vers le Saint-​Siège en ce qui concerne non seule­ment la foi, mais aus­si le gou­ver­ne­ment et la dis­ci­pline est en vigueur depuis les temps les plus anciens de la chré­tien­té. Les sources anciennes de l’histoire en four­nissent de nom­breux exemples. Et lorsque les Pontifes Romains furent inter­ro­gés, ils ne répon­dirent pas comme des théo­lo­giens pri­vés, mais en ver­tu de leur auto­ri­té, conscients du pou­voir qu’ils avaient reçu du Christ Notre-​Seigneur, de diri­ger tout le trou­peau et cha­cune de ses par­ties. La même conclu­sion se déduit des cas dans les­quels les Pontifes Romains, sans avoir été inter­ro­gés, tran­chèrent les dif­fé­rends ou évo­quèrent à leur tri­bu­nal les ques­tions « incer­taines ». Cette union et ces rela­tions de cir­cons­tance avec le Saint-​Siège ne viennent pas d’une cer­taine volon­té de tout réduire à l’unité, mais du droit divin et d’un élé­ment propre de la consti­tu­tion de l’Église du Christ. Et il n’en résulte pas de dom­mage, mais bien un avan­tage pour les évêques à qui est confié le gou­ver­ne­ment des divers trou­peaux par­ti­cu­liers. Les rela­tions avec le Saint-​Siège leur four­nissent en effet dans les ques­tions « incer­taines » lumière et assu­rance, dans les dif­fi­cul­tés conseil et force, dans les épreuves un secours, dans les situa­tions cri­tiques, un sou­la­ge­ment et une conso­la­tion. D’autre part le Siège Apostolique tire des « rela­tions » des évêques, une plus vaste infor­ma­tion sur l’ensemble du trou­peau, une connais­sance plus exacte et plus rapide des dan­gers qui menacent et des remèdes qu’on pour­rait employer pour gué­rir les maux.

Vénérables Frères, la veille de sa Passion, le Christ pria le Père pour ses Apôtres et aus­si pour tous ceux qui devaient leur suc­cé­der dans leur office apos­to­lique : « Père saint, garde en ton nom ceux que tu m’as don­nés, pour qu’ils soient un comme nous. Comme tu m’as envoyé dans le monde, moi aus­si je les ai envoyés dans le monde… afin que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et moi en eux. » [28]

C’est ain­si que Nous, ancien comme vous, Vicaire sur la terre du Pasteur Éternel, Nous Nous sommes adres­sé à vous, Nos Frères, anciens [29] et pas­teurs de vos trou­peaux, près du tom­beau du Prince des Apôtres et du saint Pontife Pie X, et qu’à la fin de Notre dis­cours, Nous revient de nou­veau à la mémoire la Messe « Si dili­gis », où Nous avons pris Notre exorde. Dans la pré­face Nous deman­dons « que, Pasteur Éternel, vous n’abandonniez pas votre trou­peau, mais que, par vos bien­heu­reux Apôtres vous le gar­diez sous votre conti­nuelle pro­tec­tion. Que ce trou­peau ait tou­jours pour le conduire les mêmes chefs que vous avez choi­sis pour conti­nuer votre œuvre » ; et dans la seconde des post­com­mu­nions, Nous ajou­tons : « Augmentez, Seigneur, en votre Église, les souffles de grâce que vous lui avez don­nés, afin que par la prière du Souverain Pontife saint Pie, ne fassent défaut ni l’obéissance du trou­peau à son pas­teur, ni les soins du pas­teur à son trou­peau ! » [30]

Que Dieu vous l’accorde à tous selon la mesure de sa divine largesse !

Notes de bas de page
  1. Pie XII, Encyclique Ad Cœli Reginam, sur la Royauté de Marie, 11 octobre 1954.[]
  2. Ps 33, 41[]
  3. Eccl. 24,24[]
  4. Pie XII, Discours Si dili­gis,… pasce, au Sacré Collège et à l’épiscopat, sur le magis­tère pon­ti­fi­cal (31 mai 1954). – AAS, XXXXVI, 1054, n. 8, pp. 313–317.[]
  5. Ps 42 ; Liturgie, prières au bas de l’autel.[]
  6. Lc 22, 19 ; Liturgie, canon de la messe, paroles de la consé­cra­tion.[]
  7. Concile de Trente, ses­sion XXII, chap. 2. – DS 940, AAS, 39, 1947, p. 553.[]
  8. Pie XII, Encyclique Mediator Dei, 20 novembre 1947, sur la litur­gie et le culte eucha­ris­tique, AAS, 39, 1947. p. 553.[]
  9. Concile de Trente, ses­sion 22, ch. 2. – DS 940.[]
  10. Concile de Trente, ses­sion XXII, chap. 2. – DS 940, AAS, 39, 1947, p. 553.[]
  11. 1 Pe 2, 9.[]
  12. 1 Pe 2, 5.[]
  13. CIC, canon 1257.[]
  14. CIC, canon 818.[]
  15. 1 Pe 5, 3.[]
  16. Saint Pie X, Lettre ency­clique Singulari qua­dam cari­tate, 24 sep­tembre 1912. Controverse sur les asso­cia­tions ouvrières inter­con­fes­sion­nelles. – AAS, 4, 1912, p. 658 ; Ibid., p. 658.[]
  17. Mt 10, 27[]
  18. Gal. 4, 2[]
  19. Pie XII, Discours et radio-​message, 1952.[]
  20. 1 Co 13, 11[]
  21. Eph 4, 13[]
  22. Benoît XV, Lettre ency­clique Ad Beatissimi Apostolorum Principis, 1er novembre 1914. Sur les hor­reurs de la guerre et les exi­gences de la cha­ri­té chré­tienne. – AAS, vol. 6, 1914, pag. 579 ;[]
  23. Jn 10, 10–11[]
  24. Jn 21, 15–17[]
  25. Jn 10, 12–13[]
  26. Mt 23, 1, 4[]
  27. Mt 11, 29–30[]
  28. Jn 17, 11 ; 17, 18 ; 17, 26[]
  29. 1 Pe 5, 1[]
  30. Liturgie, Messe Si dili­gis.[]