Tradition catholique en Afrique n° 14 d’octobre 2014 – Nouvelles de nos missions en Namibie, au Cameroun et au Ghana

Tradition catholique en Afrique n° 14 d’octobre 2014
Nouvelles de nos missions en Namibie, au Cameroun et au Ghana

Sommaire de ce numéro spécial consacré aux missions en Namibie, au Cameroun et au Ghana

- Éditorial abbé Loïc Duverger : voir ci-dessous
– Namibie
– Cameroun
– Ghana
– La Fraternité en Afrique : – Liste des Maisons et Prieurés de la Fraternité en Afrique – Comment nous aider

Editorial de l’abbé Loïc Duverger, Supérieur du District d’Afrique

Chers amis bienfaiteurs,

Nous pré­sen­tons dans ce numé­ro de Tradition en Afrique, trois pays que mes confrères visitent régu­liè­re­ment : le Ghana, le Cameroun et la Namibie. Le numé­ro sui­vant évo­que­ra trois autres pays de l’Est Africain, la Zambie, la Tanzanie et l’Ouganda.

Partout en Afrique des fidèles s’in­ter­rogent sur les chan­ge­ments litur­giques d’a­bord puis doc­tri­naux qui enva­hissent l’Eglise. Les chan­ge­ments litur­giques d’a­bord parce qu’ils sont les plus visibles et mani­festes : l’a­ban­don du latin, l’in­tro­duc­tion d’ins­tru­ments et de musiques pro­fanes dans les céré­mo­nies, la com­mu­nion dans la main, les filles enfants de choeur. La messe devient un ras­sem­ble­ment aux pré­di­ca­tions inter­mi­nables sou­vent peu spi­ri­tuelles. Petit à petit, les exer­cices de pié­té si appré­ciés, la réci­ta­tion publique du cha­pe­let, le salut du Saint Sacrement, les pro­ces­sions dis­pa­raissent, le res­pect de la Sainte Eucharistie s’a­me­nuise. Alors la pié­té s’af­fa­dit et les fidèles aban­donnent l’as­sis­tance à la messe, pour ces­ser fina­le­ment de pratiquer.

Les fausses doc­trines font leur entrée, prin­ci­pa­le­ment l’oe­cu­mé­nisme, avec les sectes pro­tes­tantes et les fausses reli­gions. En 2013, un jour­na­liste Gabonais ren­dant compte d’une céré­mo­nie oecu­mé­nique en pré­sence de l’é­vêque du lieu, consta­tait qu’il n’y avait plus de dif­fé­rence entre les pro­tes­tants et les catho­liques sinon dans les pra­tiques du culte.

On se gar­ga­rise de sta­tis­tiques qui voient le nombre de catho­liques aug­men­ter en Afrique. On compte et on se réjouit, avec rai­son, des nou­veaux bap­ti­sés mais on ne compte pas les mil­lions de catho­liques qui rejoignent les mil­liers de sectes pro­tes­tantes et perdent la foi. Certes, à tra­vers toute l’Afrique de nom­breuses grandes et belles églises, capables de rece­voir des mil­liers de fidèles, sont construites mais plus nom­breux encore sont les temples pro­tes­tants qui pul­lulent, simples cabanes au fond des cam­pagnes, bâtisses de planches dans les quar­tiers pauvres, immenses temples dans les villes les plus riches, avec à leur tête des pas­teurs aux dis­cours les plus divers et hétéroclites.

Lorsque nous visi­tons ces fidèles sou­cieux de pré­ser­ver leur Foi de la révo­lu­tion litur­gique et des nou­velles doc­trines, nous avons l’im­pres­sion de retour­ner dans les années 70 en Europe où, de toute part, s’é­le­vait une forte oppo­si­tion aux réformes issues du Concile : c’est la même volon­té de gar­der la Tradition, celle qui a sanc­ti­fiée leurs pères, le même désir d’a­voir de vrais prêtres en sou­tane et solides dans la Foi, la même soif de la messe, la vraie, celle où l’on parle en latin.

Lorsque, pour la pre­mière fois, les plus agés assistent à la messe de l’an­cien temps, le début est d’un silence assour­dis­sant, quelques anciens essayent d’ac­cro­cher aux prières au bas de l’au­tel et, dès le pre­mier « Dominus vobis­cum », les sou­ve­nirs remontent et le « cum spi­ri­tu tuo » éclate. Le kyriale, le ton 8 natu­rel­le­ment, est chan­té avec force et le Gloria revient en mémoire rapi­de­ment. Le plus beau est le chant du Salve Régina à la fin de la messe. Sans doute est-​il encore chan­té, mais là, il reten­tit avec une force et une pié­té magni­fique. Les plus jeunes sont silen­cieux : les mal­heu­reux ne savent rien ! Ils s’é­tonnent et découvrent avec stu­peur un tré­sor qui leur a été caché.

Bien sûr, avec le temps, les mises en garde des curés et des évêques, cette belle assis­tance va s’é­tio­ler, mais un petit groupe solide demeure, convain­cu, déci­dé à tout pour gar­der la Tradition. Ce sont eux que nous des­ser­vons de temps en temps.

Il faut leur apprendre la vraie rai­son de notre com­bat, la bonne doc­trine, les for­ti­fier contre les erreurs et leur don­ner les sacre­ments qui les ren­dront per­sé­vé­rants dans le com­bat. Nous essayons d’y aller régu­liè­re­ment, ce n’est pas tou­jours pos­sible, le temps manque, les prêtres manquent, l’argent manque aus­si pour payer les coû­teux voyages.

C’est à votre prière et à votre géné­ro­si­té que je recom­mande tous ces pays avec l’as­su­rance de ma prière et celle de tous mes confrères au Cœur Immaculé de Marie.

Abbé Loïc Duverger, Supérieur du District d’Afrique