« Demeurez fermes dans la foi de vos pères, car il se lèvera une grande révolte dans la chrétienté. A ce moment prenez garde à ne pas être trompés par les nouveautés et les ruses du diable. Soyez unis, restez dans les pas de vos pieux ancêtres, gardez et suivez leur doctrine. Alors, assauts et tempêtes ne peuvent nous nuire », (Saint Nicolas de Flüe, + 1487)
Chers Amis et Bienfaiteurs,
endant qu’à Rome et dans les palais épiscopaux, sous le signe d’un faux œcuménisme, de faux droits de l’homme et d’une fausse liberté religieuse, les responsables conduisent toujours davantage l’Eglise à sa perte, alors que la foi catholique disparait et que la charité du Christ se refroidit) en dépit de toute résistance et de toute opposition, se lève, à travers de bien humbles débuts, une nouvelle génération de prêtres, animés de deux seuls intérêts : glorifier Dieu Trinité et préserver les âmes immortelles de la communion éternelle avec le diable !
1. Nous refusons tout compromis entre le dogme catholique et le protestantisme libéral, de quelque nuance qu’il soit. Radoucir, diluer, ou encore falsifier la doctrine du Christ, c’est blasphémer contre Dieu, c’est humilier l’Eglise et causer aux âmes un dommage incalculable. Pour nous, catholiques, le Dieu que nous vénérons n’est pas le même que celui des juifs ou des musulmans, notre Rédemption ne consiste pas, comme celle des Francs-Maçons, en une fraternité universelle, notre conception de l’Eglise et de la grâce n’est pas celle des protestants. Au nom de la charité, nous devons opérer cette clarification des positions et nous écrier avec Lactance : « Seule l’Eglise Catholique conserve le culte véritable. Là est la source de vérité, la demeure de la foi, le temple de Dieu. Qui n’y entre pas ou en sort perd tout espoir de vie et de salut. Que personne ne se fasse illusion par d’opiniâtres contestations : il s’agit de la vie et du salut : ce serait les perdre ou les éteindre que de n’y pas réfléchir attentivement et diligemment ». Or l’entrée du Pape dans un temple bouddhiste en Thaïlande, son inclination devant le bonze bouddhiste, expriment toute l’humiliation de l’Eglise : on lui a arraché son sceptre et sa couronne. Dès lors le Christ n’est plus qu’une voie parmi d’autres, qu’une vérité entre beaucoup d’autres, qu’une vie laissée au libre choix.
2. La proclamation incessante des droits de l’homme fait oublier que ceux-ci ont pour fondement des devoirs correspondants, et de façon ultime les droits de Dieu : c’est dans le décalogue qu’ils trouvent leur norme et leur règle. Tout d’abord le premier commandement de Dieu : Reconnaissance de son autorité, sans « si » ni « mais », adoration et service en silence dans son Royaume ; ensuite le quatrième commandement : rejet déterminé de tout égalitarisme et du travail de sape de l’autorité instituée par Dieu ; enfin le sixième : pureté, chasteté et pudeur, refus clair de la morale permissive. Alors dans les conditions spirituelles d’aujourd’hui, prôner les droits de l’homme « n’aboutit qu’à flatter l’orgueil, l’habitude d’une critique égoïste, les tendances révolutionnaires, les mouvements d’émancipation destructeurs et la mentalité revendicatrice de nos contemporains, jusqu’à ce que, dans une adoration luciférienne de soi-même,
ils jettent à la face de Dieu et de son Eglise le non serviam (je ne servirai pas l),
3. La fausse liberté religieuse produit partout ses fruits délétères : le nombre des avortements augmente sans cesse (actuellement cinquante millions par an I}, le divorce devient une mode, la libre cohabitation : l’état normal. A Rome va être établi à proximité du Forum une « Love City » pour attirer au péché et au vice. Les sectes se répandent comme des sauterelles sur le pays. le culte du diable, la magie noire, la sorcellerie prennent des dimensions inimaginables. Ces jours-ci justement, la télévision allemande présentait un film sur la sorcellerie et le culte de Satan, pour livrer manifestement tout un peuple au pouvoir du Malin. Le déicide social de l’ère conciliaire et post-conciliaire
va coûter la vie éternelle à encore beaucoup de générations.
Nous disons ouvertement ce que nous pensons : Vatican II est le plus grand désastre de notre siècle ! Alors qu’il y a vingt-cinq ans, dans chaque église, du Nord au Sud, et de l’Est à l’Ouest, le Saint Sacrement recevait l’hommage de l’adoration amoureuse des clercs et des fidèles, voici maintenant cette adoration détruite jusque dans le dernier village, la plus petite chapelle de mission en brousse, par la réforme liturgique et l’activité progressiste ! L’indifférence, la profanation et le sacrilège ont pris sa place.
Quelle n’est donc pas notre joie de voir, sur ce sombre arrière-plan, se dégager le beau nombre d’ordinations sacerdotales de cette année (vingt cinq pour la Fraternité et huit pour les communautés amies !). Elles nous permettent d’étendre et de fortifier considérablement notre œuvre : nous avons fondé dix nouvelles maisons dans les derniers mois, dont une dans chacun de cinq pays : Hollande, Portugal, Mexique, Colombie et Afrique du Sud, où nous n’avions pas de fondation jusqu’ici. Avec la grâce de Dieu, un chiffre d’ordinations sensiblement équivalent l’année prochaine nous fait prévoir un accroissement semblable. Je ne puis vous donner ici tous les événements et développements des derniers mois concernant notre œuvre, la liste en serait trop longue. Toutefois le nombre d’entrées croissant dans nos quatre séminaires (cette année soixante en tout) nous pousse à chercher des possibilités de fonder de nouveaux séminaires. La formation de bons prêtres – porteurs et prédicateurs de la doctrine des Apôtres, dispensateurs fidèles des mystères de Dieu, médiateurs entre Dieu et les hommes – voici l’œuvre la plus importante, l’œuvre primordiale de la miséricorde pour les jours actuels. Nous nous préparons intérieurement à rétablir la mission universelle, et dans une première étape nous voulons fonder nos prieurés de façon disséminée, comme des avant-postes, des points de référence et des foyers ardents. Les libéraux veulent rendre le monde libéral, les socialistes, le faire socialiste, nous voulons le conquérir à la foi catholique.
Vous, chers amis, nous vous appelons à une action catholique véritable et résolue. Dans la grande bataille des esprits et des cœurs, ne laissez pas tomber le glaive ! Levez-vous pour la défense des droits de Dieu. Priez, jeûnez, faites des sacrifices, expiez, donnez l’aumône et faites le bien sans cesse. Si d’autres abandonnent et trahissent la foi, nous devons pour eux croire doublement ! Si d’autres se refroidissent dans la charité, nous devons nous substituer à eux par un triple amour ! Si d’autres quittent le front, nous devons tenir à leur place. C’est pourquoi aidez-nous à former partout une élite spirituelle et à sauver de la ruine totale les institutions chrétiennes rachetées par le sang du Sauveur : séminaires et monastères, mariage et famille, Eglise et Cité catholique. Mais avant tout, en rendant ce service de bon samaritain, sauvez votre propre âme ! Sauvez votre âme et celle de vos parents, amis, collègues et voisins. N’oubliez pas ceci : notre croissance en force est la faiblesse des libéraux ; nos succès sont leurs défaites. Peut-être, grâce à vos prières incessantes, quelques évêques se décideront-ils malgré tout à rejoindre notre chemin. Ainsi l’un d’eux écrivait à Monseigneur en la fête de Saint Pie X, le 3 septembre : « Je pense très humblement que vous auriez votre parole à dire dans cette Collégialité Episcopale qui m’a inspiré le besoin de m’adresser à votre cœur et à votre intelligence pour vous prier de nous aider à vivre toujours davantage dans l’orthodoxie de la foi et des mœurs… Permettez-moi de vous dire toute mon affection fraternelle et mes sentiments d’estime et de considération ».
Un deuxième évêque veut nous aider à implanter notre œuvre dans son pays ; un troisième est d’accord, sinon en tout du moins en grande partie, avec la lettre ouverte adressée au Pape en la fête de la Présentation 1983.
En la fête prochaine de l’Immaculée Conception, toute notre Fraternité, avec la branche de ses Soeurs, avec ses Frères et ses Oblates et les membres de son Tiers Ordre, veut se consacrer à la Très Sainte Vierge : qu’Elle nous remplisse désormais de sa pensée et de ses vouloirs ; qu’Elle soit la vraie propriétaire de nos biens matériels, qu’Elle soit la Domina dans notre Maison, qu’Elle nous garde fidèles dans notre mission et ne nous permette pas de dévier du droit chemin. L’Immaculée Conception nous aidera à garder pur le dépôt de la Foi et à l’exposer saintement, la Mère des douleurs nous enseignera à comprendre davantage le Saint Sacrifice de la Messe et à le vivre, la Reine du Ciel et
de la terre mènera pour nous le combat pour la construction du Royaume de son Fils, le Roi Jésus.
Soyez assurés de notre profonde et cordiale reconnaissance pour votre aide précieuse. Nos communautés récitent chaque jour le chapelet pour vous, vos intentions, soucis et nécessités. Et que le Dieu de bonté dirige vos jours dans sa paix, qu’il vous préserve de la damnation éternelle et vous réunisse, après la consommation de votre pèlerinage, au
nombre des élus.
Rickenbach, en la fête de Saint Nicolas de Flüe,
le 25 septembre 1984
Avec ma bénédiction sacerdotale
Abbé Franz Schmidberger,
Supérieur Général.
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