L’homme rétréci par les lumières

Puisant aux sources les plus sûres – les œuvres mêmes des pen­seurs des XVIIIème et pre­mière moi­tié du XIXème siècles – l’historien du droit relève et com­pile, ana­lyse et met en pers­pec­tive l’expression mul­ti­forme et per­sis­tante de leur mépris rai­son­né de l’homme et de la femme. Il sou­ligne leurs pos­tu­lats nomi­na­liste et maté­ria­liste qui leur font nier les essences et abais­ser le plus grand nombre des indi­vi­dus au rang d’animaux, pri­vés de l’usage de la rai­son et dénués de liber­té, à l’exception de quelques amis éclai­rés. Les consé­quences d’un tel parti-​pris sont la fin des dis­tinc­tions entre les espèces, la rela­ti­vi­té sub­jec­tive des cri­tères d’humanité por­tés sur les sexes, les races ou même les professions.

Le bilan est impla­cable. Seuls des idéo­logues peuvent refu­ser l’évidence des faits et demeu­rer dans l’idolâtrie aveugle. Aux esprits hon­nêtes qui lisent sans œillères, il appa­raî­tra, face à l’imposante somme de cita­tions qui font revi­si­ter l’ensemble des œuvres pré­cé­dentes de Xavier Martin, que les hommes et les femmes des Lumières furent enne­mis du genre humain, contemp­teurs de l’homme en géné­ral et plus encore de la femme ; que ces idéo­logues ont pré­pa­ré les fon­de­ments du racisme, des théo­ries géno­ci­daires de la Révolution fran­çaise, des tota­li­ta­rismes qu’elle a engen­drés depuis, aux­quels il faut ajou­ter le trans­hu­ma­nisme contemporain.