Abjuration d’un pasteur luthérien à Saint-Nicolas-du-Chardonnet

e pas­teur luthé­rien Sten Sandmark, de l’é­glise d’Oskarshamn sur la côte est de la Suède, en face de l’île pit­to­resque de Gotland, a décla­ré aux média sué­dois et alle­mand sa déci­sion de quit­ter l’é­glise luthé­rienne et de « retour­ner » à l’Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique.

Depuis une dizaine d’an­nées, un che­mi­ne­ment spi­ri­tuel le pousse à recher­cher la Vérité et à s’ap­pro­cher de l’Eglise catholique.

Les auto­ri­tés locales, notam­ment l’é­vêque de Stockholm, le seul évêque offi­ciel­le­ment catho­lique en Suède, l’au­rait accueilli avec peu d’empressement, par­lant du che­mi­ne­ment paral­lèle des Eglises sœurs vers le Christ universel.

Ce sont aus­si – selon le pas­teur – le rite moderne de la messe ain­si que la théo­lo­gie contem­po­raine qui l’au­raient rete­nu de faire le pas. « Je ne pou­vais quit­ter le Luthéranisme pour le retrou­ver de l’autre côté », a‑t-​il décla­ré à la presse et à la télévision.

Il recher­chait la véri­table Eglise Catholique, le rite sacré de l’an­cienne messe, l’a­do­ra­tion du Saint Sacrement, la véné­ra­tion de la Sainte Vierge, la théo­lo­gie tho­miste, bref tout ce que le mal­heu­reux Luther, et de façon plus récente, l’Eglise issue du concile, ont reje­té. Vint le jour où, à l’oc­ca­sion d’un pèle­ri­nage de l’UNEC, le pas­teur Sten a trou­vé, dans sa propre église d’Oskarshamn, ce qu’il cher­chait si ardem­ment : la sainte messe de tou­jours. Il en fut ému jus­qu’aux larmes.

L’abjuration offi­cielle du pas­teur et de son second aura lieu dimanche 30 juillet 2006, à St-​Nicolas-​du-​Chardonnet, au cours de la grand-​messe de 10 h 30.

La situa­tion de l’é­glise luthé­rienne de Suède – encore récem­ment Eglise d’Etat – devient de plus en plus ten­due. En octobre 2005, le mariage litur­gique des couples homo­sexuels fut auto­ri­sé. Par ailleurs, les dévia­tions morales publiques des évêques et « évê­quesses » luthé­riens sont de plus en plus scan­da­leuses (deux des douze évêques luthé­riens de Suède sont des femmes, dont une se pré­tend les­bienne ; un des évêques, celui de Visby sur Gotland, est marié pour la troi­sième fois, etc.).

« Tout cela m’a mora­le­ment obli­gé de sor­tir d’une struc­ture dans laquelle je ne pou­vais plus figu­rer comme un des res­pon­sables ». Sten Sandmark quitte l’Eglise luthé­rienne pour trou­ver la foi catho­lique « dans son inté­gri­té », et sur­tout « pour sau­ver mon âme ». Et il insiste : « Nous vou­lons recom­men­cer là où Luther a fau­té, en repre­nant le che­min à par­tir de là. ».

Selon lui, beau­coup de paroisses du ter­roir seraient res­tées catho­liques, jusque dans maints détails litur­giques, dans l’Eglise Luthérienne de Suède où la « conver­sion » à la nou­velle reli­gion n’au­rait été au XVIe siècle qu’une affaire de poli­tique et d’argent entre les sphères du pouvoir.

Après son abju­ra­tion, le pas­teur Sten sou­haite reprendre des études dans un sémi­naire de la Fraternité St-​Pie X, dans le but de deve­nir prêtre catho­lique et ain­si pou­voir mis­sion­ner la Suède, en com­men­çant par célé­brer la « messe de toujours ».

Que Sainte Brigitte, patronne de Suède et co-​patronne de l’Europe Chrétienne le seconde dans sa cou­ra­geuse démarche et dans son futur apos­to­lat ! Nous nous réjouis­sons de la tenue de cette céré­mo­nie d’ab­ju­ra­tion à St-​Nicolas. Elle est un sym­bole : celui de la foi de l’Eglise catho­lique, foi intègre qui éveille des conver­sions, contrai­re­ment à l’œ­cu­mé­nisme actuel qui lui, sus­cite bien des désertions.

Abbé Xavier Beauvais †