La sainte Église Catholique a toujours été parcourue par les plus beaux élans de l’amour pour honorer, exalter et célébrer la sainte Vierge Marie. Les plus beaux siècles de son histoire sont ceux qui ont vu les arts rivaliser rentre eux et concourir pour toujours honorer les grandeurs et les excellences de Marie. L’amour qu’on eut pour elle suscita les recherches les plus passionnées afin de la connaître et de la faire connaître toujours davantage, afin de l’aimer et de la faire aimer toujours davantage.
Au cours des siècles, l’Église eut la joie de mettre dans la lumière et de faire scintiller de mille feux tous les joyaux de ses privilèges pour le plus grand bonheur de ses enfants qui ne rêvent que de la contempler éternellement dans les cieux. Les papes Pie IX et Pie XII ont exulté d’avoir eu à proclamer les dogmes, l’un de l’Immaculée Conception et l’autre de l’Assomption.
De fait, que peut-on espérer de plus fécond que de manifester à l’admiration et à l’amour des enfants des hommes les célestes beautés de leur mère ? Et, à l’inverse, qu’y a‑t-il de plus cruel que de laisser les hommes dans l’ignorance de l’admirable mère qui est la leur ? Nous avons la même mère que Dieu et nous sommes si peu à le savoir !
Puisse cette saison où se réchauffent les températures extérieures ne pas voir se refroidir celles de nos âmes, de notre vie intérieure, de notre amour de Dieu et de la très sainte Vierge Marie ! Puisqu’une souplesse s’introduit davantage dans notre emploi du temps et que nous en disposons davantage qu’au cours de mois plus laborieux, soyons généreux à l’égard de celle grâce à qui nous recevons tout ce que nous recevons : la très sainte Vierge Marie. Certes, elle n’est pas Dieu mais il est impossible d’aller à Dieu sans passer par le canal obligé qu’elle forme.
Si les messes de semaine se trouvent trop éloignées pour qu’on puisse s’y rendre, si les tabernacles des églises se trouvent vidés, l’âme conserve toujours cette merveilleuse aptitude surnaturelle, à n’importe quel instant de son choix, à entrer dans la prière ou à la prolonger, à s’habituer à vivre les heures qui passent dans la présence de Dieu. Quelle belle existence que celle que nous pouvons alors passer sur la terre, en dépit de toutes les peines et de toutes les épreuves d’ici-bas !
En réponse à cette grande croisade du rosaire à laquelle nous a conviés encore une fois Mgr Fellay, égrenons nos chapelets et nos rosaires et aimons la prière familiale qui rassemble les petits et les grands. Apprenons, à chaque fois que se trouvent énoncés les noms des mystères qui se succèdent, à nous plonger dans une véritable contemplation de la vie de notre divin Sauveur en compagnie de celle qui, ayant conservé tout ce qu’elle a vu dans son cœur, nous aide à y pénétrer dans une toujours plus grande intimité.
Abbé Régis de Cacqueray †, Supérieur du District de France
Source : Fideliter n° 202