Allons à Joseph !

A l’approche de la fête de saint Joseph, et en ce mois qui lui est consa­cré, voi­ci quelques beaux textes qui nour­ri­ront notre dévo­tion envers lui.

« Josué jeta le monde entier dans l’ad­mi­ra­tion, quand il com­man­da au soleil de s’ar­rê­ter, afin de lui lais­ser le temps de com­plé­ter la déroute des enne­mis, et le soleil obéit à sa voix. Mais quel paral­lèle peut-​on faire entre Josué qui se voit obéi du soleil, créa­ture inani­mée, et Joseph qui se voit obéi de Jésus-​Christ fils de Dieu ? Tant que Joseph vécut, c’est-​à-​dire pen­dant trente années, Jésus-​Christ le res­pec­ta comme un père, lui obéit comme à un père. En sorte que pen­dant ces trente années l’oc­cu­pa­tion conti­nuelle du Sauveur fut d’o­béir à Joseph. 

Pendant tout ce temps-​là ce fut à Joseph de com­man­der comme le chef de cette famille, et à Jésus-​Christ d’o­béir comme subor­don­né à Joseph qui lui avait été don­né de Dieu pour lui ser­vir de père. Ainsi toutes les actions de Jésus-​Christ, ses démarches, sa nour­ri­ture, son repos, tout était réglé par les ordres de Joseph ; et d’ailleurs Jésus-​Christ était on ne peut plus atten­tif à écou­ter et à exé­cu­ter ce qui lui était com­man­dé par Joseph. D’après saint Bernard, Dieu n’a pas choi­si seule­ment saint Joseph pour être le conso­la­teur de sa mère qui eut tant de tri­bu­la­tions sur la terre ; il ne l’a pas seule­ment choi­si pour être le père nour­ri­cier de Jésus-​Christ ; mais il a vou­lu encore qu’il fût en quelque sorte son coopé­ra­teur dans la rédemp­tion du monde, qui fut l’œuvre du grand conseil des trois per­sonnes divines – Bossuet, Panégyrique de saint Joseph.

Protecteur et défen­seur de la Sainte Église, « son action est évi­dem­ment sur­tout d’ordre spi­ri­tuel, mais elle s’é­tend aus­si aux choses tem­po­relles ; il est « le sou­tien des familles, des com­mu­nau­tés, la conso­la­tion des mal­heu­reux, l’es­poir des malades ». Il veille sur les chré­tiens, de toutes condi­tions, de tous pays, sur les pères de famille, les époux, comme sur les vierges consa­crées ; sur les riches, pour leur ins­pi­rer une cha­ri­table dis­tri­bu­tion de leurs biens, comme sur les pauvres pour les secou­rir. Il est atten­tif aux plus grands pécheurs et aux âmes les plus avan­cées. Il est le patron de la bonne mort, celui des causes déses­pé­rées, il est ter­rible au démon qui sem­ble triom­pher, et il est aus­si, dit sainte Thérèse, le guide des âmes inté­rieures dans les voies de l’o­rai­son. Il y a dans son influence un reflet mer­veilleux de « la divine Sagesse qui atteint avec force d’une extré­mi­té du monde à l’autre et dis­pose tout avec dou­ceur » (Sagesse, VIII, 1 – R.P. Garrigou-​Lagrange, La Mère du Sauveur et notre vie inté­rieure.

Approchons-​nous de saint Joseph avec res­pect et une grande confiance, celle de sainte Thérèse qui n’hésita pas à écrire : « Depuis plu­sieurs années, ce me semble, je lui demande une grâce le jour de sa fête et je l’ai tou­jours obte­nue et lorsque ma sup­plique est quelque peu de tra­vers, il la redresse pour le plus grand bien de mon âme » – Autobiographie, cha­pitre VI.

Allons à saint Joseph, deman­dons et nous recevrons !