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Écrit
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, ainsi soit-il.
Chers confrères, chers frères, chers séminaristes, chers fidèles,
Nous voici donc réunis aujourd’hui pour cette belle cérémonie des prises d’habits de trois frères de la Fraternité.
Si vous voulez connaître un petit peu la spécificité de cet engagement qu’ils vont prendre non pas uniquement en tant que frères mais de frères de la Fraternité Saint-Pie‑X, il faut savoir quelle est la fin de notre œuvre, quelle est la fin de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie‑X. Et pour cela il suffit d’ouvrir les statuts et donc de regarder au début des statuts quelle est la fin donc de notre société. Cela est écrit d’une façon très claire que la Fraternité a pour objet « le sacerdoce et tout ce qui s’y rapporte et rien que ce qui le concerne ». Ensuite, il est précisé, « orienter et réaliser la vie du prêtre vers ce qui est essentiellement sa raison d’être, à savoir le Saint Sacrifice de la Messe ». Voyez, la Fraternité est donc une fraternité sacerdotale et en tant que fraternité sacerdotale, elle est orientée vers le Saint Sacrifice de la Messe.
Vous allez me dire : on parle du prêtre, mais là il s’agit de frères. Alors, quelle est la mission du frère au sein de la Fraternité Saint-Pie‑X ? Eh bien, puisque l’action principale du prêtre, c’est justement le Saint Sacrifice de la Messe, les frères en rentrant dans cette société sacerdotale, doivent faire eux-mêmes aussi de la Messe le soleil de leur journée, le centre de leurs préoccupations mais également la source de leur apostolat. Et donc pour accomplir votre mission, chers frères, vous devez faire en sorte que jour après jour, mois après mois, année après année, les messes auxquelles vous allez assister soient toujours plus dignes de Dieu. Et comment le faire alors ? Eh bien, en restant à votre place de frère, c’est-à-dire en ayant soin du lieu de culte, en soignant les objets liturgiques, en faisant en sorte que les offices soient les plus beaux possibles, par le service de la Messe, par les chants, par l’orgue, par tout ce qui entoure la Messe. Et c’est vrai que si l’on regarde cela avec un regard, je dirai superficiel, profane peut-être, ça pourrait paraître peut-être secondaire. Mais en réalité, tout ce qui peut contribuer à embellir une Messe a une valeur infinie. Il n’y a rien de plus grand sur la terre que la Messe. Il n’y a rien de plus grand sur la terre que le Sacrifice rédempteur. Il n’y a rien de plus grand dans toute l’histoire de l’humanité que le fait que Dieu Lui-même ait accepté de prendre une nature humaine comme la nôtre. Et ensuite de mourir pour nous sur la Croix.
Il faut se dire que chaque fois que j’assiste à la Messe, c’est ce même acte rédempteur qui se retrouve à la Messe, cette fois-ci pour répandre sur le monde entier les Grâces que Notre-Seigneur a méritées une fois pour toutes en mourant pour nous sur la Croix. Et c’est bien le même acte qui est présent à la Messe. La Messe réactualise l’unique sacrifice par lequel nous avons été sauvés. Alors bien sûr que tout ce qui pourra permettre, je dirai, de manifester la grandeur du sacrifice qui se réalise, tout cela a une importance capitale parce qu’en plus comme le dit l’adage, « telle manière de prier, telle manière de croire ». Donc, pour pouvoir rentrer dans le mystère, on a besoin de vivre dans une certaine atmosphère, d’où le latin, d’où les périodes de silence, d’où l’importance des beaux chants, des beaux ornements, eh bien, les frères, à cette place, en tant que religieux, ils contribuent en dirigeant la chorale, en tenant l’orgue, en préparant la sacristie, ils soulagent les prêtres bien sûr, c’est le côté matériel, mais par rapport à Dieu, ils honorent Dieu et en même temps aussi, ils aident les fidèles à s’élever vers Dieu.
Alors pour pouvoir bien accomplir ce rôle de frère de la Fraternité, il faut non seulement accomplir ces actes d’une façon matérielle, mais ensuite vous avez encore un pouvoir qui est bien plus grand. A chaque messe, seul le prêtre fait descendre Notre-Seigneur Jésus-Christ sur l’autel. Mais une fois que Notre-Seigneur est sur l’autel, eh bien les fidèles et à plus forte raison les frères, unis au prêtre, ont le pouvoir d’offrir Notre-Seigneur à Dieu pour que justement Dieu le Père nous fasse miséricorde. Lisez la prière qui suit immédiatement la consécration du Précieux Sang. Dans cette prière il est dit nous votre serviteur – donc nous les prêtres – et avec nous votre peuple saint, nous offrons à votre divine majesté l’hostie sainte, l’hostie immaculée. C’est un pouvoir magnifique que de pouvoir offrir Notre-Seigneur Jésus-Christ à Dieu le Père pour que Dieu le Père répande sur nous toutes les grâces. Et non seulement les frères ont ce pouvoir mais également – et là je dirai que c’est encore extérieur, offrir Notre-Seigneur à Dieu le Père pour qu’Il nous fasse miséricorde, c’est très très beau, il n’y a rien de plus beau sur la terre – mais vous avez aussi ce pouvoir et ce devoir d’unir votre propre vie à la Divine Victime. Et c’est pour vous une grâce extraordinaire de pouvoir être si proche de l’autel. En étant proche de l’autel, vous êtes tout proche de Notre-Seigneur, prêtre et victime à l’autel. Vous avez bien sûr ce désir en voyant Notre-Seigneur qui s’offre à Dieu son Père pour qu’Il nous fasse miséricorde de vous unir vous-même aussi à ce sacrifice. En voyant tout ce que le Bon Dieu a fait pour nous, bien sûr on a le désir de faire ce qui dépend de nous aussi pour que nous puissions manifester notre amour de Dieu. L’amour appelle l’amour. Aujourd’hui c’est la fête de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus. Elle-même a bien manifesté la place de l’amour dans la vie spirituelle.
Et donc c’est à cette lumière qu’il faut comprendre, et l’habit que vous allez prendre, cet habit qui est noir, qui peut paraître un petit peu négatif aux yeux de certaines personnes du monde, même si le noir est aujourd’hui un peu à la mode, je crois, donc cet aspect noir peut paraître un peu rigide, mais il s’agit en fait pour vous de manifester extérieurement ce renoncement au monde et votre attachement à Notre-Seigneur Jésus-Christ. Bien sûr, vous ne vous détachez pas pour vous détacher, vous vous détachez du monde pour vous attacher à Notre-Seigneur. Et les trois vœux que vous allez faire l’année prochaine sont à comprendre également selon la même ligne, à savoir que dans le vœu de pauvreté, de chasteté et d’obéissance, il y a un aspect bien sûr de sacrifice, vous voulez sacrifier la possibilité que vous auriez eue dans le monde d’avoir des biens matériels ou bien de jouir de certains biens matériels, donc vous faites ce sacrifice. Vous sacrifiez aussi la possibilité que vous auriez eue de fonder une famille, donc par ce vœu de chasteté. Et enfin, vous sacrifiez ce qu’il y a de plus dur, vous sacrifiez votre volonté propre. Si vous le faites, ce n’est pas bien sûr par un esprit masochiste. Si vous le faites, c’est dans le but d’être tout à Dieu. Vous avez compris la place que Dieu doit occuper dans la vie, dans toute vie chrétienne mais encore plus bien sûr dans la vie religieuse, et vous avez ce désir d’enlever tous les obstacles à cette union à Dieu. Et en ce sens, la messe va vous aider beaucoup à pratiquer les vertus des trois vœux de religion que vous ferez l’an prochain.
En effet, on peut dire que les trois vœux sont comme les trois clous qui vont vous river à la Croix. Donc il y a un aspect crucifiant mais vous le ferez par amour comme Notre-Seigneur qui a donné sa vie par amour. Il me semble qu’aujourd’hui, c’est dans cette perspective que vous devez avoir cette joie au fond de votre âme de franchir cette première étape qui est déjà très noble qui consistera à prendre, à revêtir cet habit religieux. Alors, le prêtre, au nom de l’Eglise, va au moment de vous remettre cet habit vous demander de pratiquer certaines vertus. Quelles sont les vertus qui sont nécessaires pour pouvoir être un bon frère novice de la Fraternité ? Il y a bien sûr les trois vertus de religion, donc vertu qui se rattache à la pauvreté, détachement des biens de ce monde, vertu de chasteté, vertu d’obéissance et Monseigneur Lefebvre a voulu ajouter dans nos statuts l’humilité et la charité. En effet, le terme d’obéissance est un terme qui nous montre déjà le sacrifice de notre volonté, mais le moyen de pratiquer cette obéissance c’est l’humilité. Une personne qui n’est pas humble aura beaucoup de mal à obéir. Et puis si on parle de la charité, c’est parce que la charité est la vertu par excellence. Donc l’humilité est la vertu qui va enlever l’obstacle à la charité. Dieu est charité, Il veut que l’on devienne charité, mais pour devenir charité, il faut enlever l’obstacle à la charité. Et l’obstacle à la charité, c’est précisément l’amour déréglé de nous-même. Amour déréglé des biens de ce monde, amour déréglé des biens sensibles, amour déréglé de notre volonté propre. Là on retrouve l’importance de ces vœux pour pouvoir aimer comme on doit aimer. Il faut bien comprendre que l’histoire de la vie religieuse, comme l’histoire du mariage, c’est une histoire d’amour. Vous avez compris combien Dieu vous aime, vous avez le désir de manifester à Dieu votre amour et comment manifester cet amour ? Eh bien en vous détachant de tout ce qui est un obstacle à cet amour vrai. Et c’est cela le sens déjà de toute vie chrétienne mais encore à un degré plus élevé bien sûr de la vie religieuse.
Maintenant il reste à dire quelques mots de cet habit que vous allez prendre. Ça peut paraître aujourd’hui un petit peu déconnecté de ce monde du XXIème siècle. Comment peut-on encore s’habiller en soutane ? De la soutane aux ors, ça peut paraître en décalage avec la façon de vivre du monde d’aujourd’hui. Pourquoi votre attachement à ce vêtement ? Pour cela je voudrais faire un petit rappel de philosophie, de bons sens en même temps mais aussi de foi parce que ça fait quand même appel à la foi. Sur le rôle du vêtement. A quoi sert un vêtement ? Le vêtement sert à couvrir notre corps. Et cela paraît très clairement dans la Sainte Ecriture. Lisez le livre de la Genèse : après le péché, Adam et Eve se sont revêtus, ont pris des vêtements. Et pourquoi cela ? En raison de la blessure de concupiscence qui est apparu après le péché de nos premiers parents. Avant la chute, il y avait ce don d’intégrité qui assurait une soumission parfaite des passions à la raison et des raisons à Dieu. En raison de cette révolte de la raison contre Dieu, la conséquence a été la révolte des passions contre la raison. D’où l’apparition de cette blessure de concupiscence. En raison de cette blessure de concupiscence, et aujourd’hui plus que jamais c’est important de le comprendre, le Bon Dieu a demandé à Adam et Eve de se vêtir. Ils l’ont même fait spontanément.
Ce vêtement est donc d’abord une protection par rapport à cette blessure de concupiscence. Le vêtement est là pour nous protéger de cette blessure. Et par ailleurs, on peut constater qu’il y a différentes sortes de vêtements. Les vêtements normalement varient selon les sexes – c’est important de le rappeler aujourd’hui ! -, il y a ensuite des vêtements qui manifestent notre fonction dans la société – par exemple, vous reconnaissez un policier, vous reconnaissez un militaire, vous reconnaissez un contrôleur à leur uniforme. Et donc sous ce rapport, on va dire que le vêtement est un signe, un signe distinctif, un signe de reconnaissance. Et ce qui est vrai de la société civile est vrai aussi de la société religieuse. On arrive à distinguer ainsi un dominicain, un capucin, un prêtre séculier à son habit. Donc le vêtement est un signe de reconnaissance. Et en raison de sa spécificité, il est en même temps – surtout pour l’habit religieux – un signe de séparation. La soutane nous met à part du monde. Le prêtre et le frère sont des séparés, et sont des séparés parce que ce sont des âmes consacrées. On se sépare pour se consacrer.
Et quel est l’intérêt encore aujourd’hui de rester attaché à la soutane ? Je voudrais donner comme argument pour peut-être toucher ceux qui sont plus éloignés que d’autres de la religion, je voudrais vous citer des arguments qui viennent de nos ennemis. Ce ne sont pas des catholiques qui parlent, je vais faire parler un texte bien connu de plusieurs d’entre vous et que peut-être d’autres ne connaissent pas. Je vais faire parler Ferdinand Buisson, donc un parlementaire franc-maçon. C’était le 4 mars 1904. C’est intéressant parce que c’était au début du XXème siècle, il n’y avait pas encore de prêtre en civil à l’époque. Eh bien, que disait ce parlementaire franc-maçon ?
« Je connais le proverbe qui dit : « l’habit ne fait pas le moine », eh bien, moi, je soutiens que l’habit fait le moine. L’habit est en effet pour lui et pour les autres le signe, le symbole perpétuel de sa mise à part, le signe qu’il n’est pas un homme avec tous les hommes. Cet habit, c’est une force ; cet habit, c’est la force et la mainmise d’un maître qui ne lâche jamais son esclave, et notre rêve c’est précisément de lui arracher sa proie. Quand l’homme aura déposé son uniforme du milieu où il est enrôlé, forcément il retrouvera la liberté de s’appartenir. Il n’aura plus une règle qui enserre moment après moment toute sa vie. Il n’aura plus un supérieur à qui demander des ordres pour chaque acte de son existence. Il ne sera plus l’homme de la congrégation. Il deviendra tôt ou tard l’homme de la famille, l’homme de la cité, l’homme de l’humanité. Il faudra bien que le religieux sécularisé se mette à gagner sa vie comme tout le monde. Nous n’en demandons pas plus. Le voilà libre. Longtemps peut-être, il restera attaché à ses idées religieuses et autres. Gardons-nous de nous en plaindre. Laissons-le se laïciser tout seul, la vie aidant. Comptons sur la nature pour reprendre tous ses droits. C’est par la liberté que nous le conduirons à la liberté. »
Donc ce texte, voyez-vous, montre très clairement le désir de nos ennemis de nous voir quitter notre habit et il en donne la raison : l’habit étant un signe extérieur de ce que nous sommes nous aide à rester ce que nous sommes. Et si les mêmes ennemis ont voulu que les femmes s’habillent en hommes, eh bien le motif c’était d’arriver à faire une société unisexe. Parce que le démon, voyez-vous, n’est capable de rien construire. La seule chose qu’il peut faire, c’est démolir. Dieu seul est créateur. La seule chose que le démon veut faire c’est démolir. Il a d’abord voulu s’attaquer à l’ordre surnaturel, donc, par le naturalisme. Il a voulu ensuite s’attaquer à la nature. Et maintenant il cherche à répandre les mœurs contre-nature. Tout cela est dans une logique implacable. Et pour nous, si on est contre la théorie du genre, eh bien en même temps, on doit être aussi contre la société unisexe. On doit faire en sorte que les femmes soient habillées en femmes, les hommes habillés en hommes. Et parce qu’on croit que le péché originel a laissé des traces en nous, on doit faire en sorte, par notre façon de nous habiller, de ne pas exciter la convoitise chez les autres, mais de se respecter soi-même et de respecter les autres justement par un habit conforme à notre état. A la foi notre état d’être affaibli par le péché et, en même temps, ennobli par la grâce. Puisque le Bon Dieu habite dans mon âme, si je suis en état de grâce, eh bien noblesse oblige. Je dois avoir un comportement digne de Celui qui m’habite. Comportement intérieur avant tout – la vertu de modestie est avant tout une qualité intérieure de l’âme – mais ensuite elle doit se manifester à l’extérieur. Et donc obliger les autres à pratiquer la vertu alors qu’on est sans cesse excités par, et parfois même dans notre milieu, il y a quand même un petit problème.
Donc pour revenir à la soutane pour le prêtre, eh bien, la soutane rappelle au prêtre et au frère ce qu’il est. Elle est pour lui aussi une protection contre les tentations. On nous a dit quand nous étions en première année, c’était M. l’abbé André qui à l’époque enseignait la spiritualité, il nous a dit : « là où la soutane ne passe pas, le prêtre ne passe pas, la soutane ne passe pas, le frère ne passe pas ». Il me semble que c’est une règle à suivre. Si je vois que je suis gêné d’aller dans tel milieu en soutane, c’ets peut-être parce que ma place n’y est pas. Donc voyez que cette soutane est pour nous, prêtres, également pour les frères, une protection. Elle nous aide à rester ce que nous devons être. Et puis aussi la soutane a l’avantage d’enlever le respect humain. Parfois peut-être dans le train, dans la rue, on n’oserait pas aborder les questions religieuses. Par le fait qu’on a un habit, les personnes s’ouvrent à nous. Du coup, on est plus amenés nous-mêmes à nous ouvrir également. Et donc la soutane a des effets positifs non seulement sur nous mais aussi sur les autres. Il est bien plus impressionnant par exemple de se faire arrêter par des gendarmes en uniforme que par des gendarmes en civil ! Donc l’uniforme inspire le respect. Ça aide les autres à avoir une attitude juste vis-à-vis de nous. Elle est aussi une prédication. Elle est donc un signe objectif que Dieu existe encore. La soutane pose question. Encore tout récemment, nous étions à Montgardin, et après on est allés au Laus, il y avait des dames qui nous regardaient : « vous avez vu, si jeunes ! Ça existe encore ! ». Et puis une autre qui disait : « moi, je suis vraiment émue ! ». Donc on voit que la soutane ne laisse pas indifférent. Donc il me semble que c’est un encouragement pour les frères aussi. Parce que les frères se disent parfois, voilà, nous on ne prêche pas ! En fait, ils prêchent déjà par leur habit. Leur habit est une prédication.
Et puis enfin, pour terminer, après avoir revêtu, chers frères, votre habit, vous allez lire votre acte d’oblation qui consiste en la première offrande que vous allez faire de vous-mêmes, dans la Fraternité qui va vous accueillir comme frère novice. Pour être dignes de cette grâce, vous allez donc promettre de pratiquer les vertus qui vous seront nécessaires pour être de saints frères. Je vous disais tout-à-l’heure, vertu d’humilité, vertu de pauvreté, d’obéissance, de charité et de chasteté. Et pour Monseigneur Lefebvre alors, il avait une vue de synthèse, une vue de haut. Sa devise c’était « credidimus caritati », donc il réduisait tout à la charité. Pour Monseigneur Lefebvre, tout se résumait dans la charité. Il disait en fait, si vous lisez par exemple dans les statuts, la vertu par excellence du membre de la Fraternité, c’est un amour profond de la Trinité sainte. Et Monseigneur disait que cet amour profond de la Trinité sainte devrait comme spontanément nous inciter à la pauvreté, à la chasteté, à l’obéissance. Parce que cet amour profond de Dieu nous montre que Dieu est tout. Par conséquent, c’est vers Lui que nous devons aller. Par conséquent, cela nous aide à nous détacher de tout ce qui pourrait nous aveugler.
Soyez bien généreux, chers frères, dans cette belle étape que vous allez franchir devant votre famille, devant vos amis qui sont venus vous encourager. Priez aussi l’Esprit-Saint. Ce n’est pas non plus un hasard si juste avant cette prédication il y a eu ce « Veni Creator ». On a imploré la grâce de l’Esprit-Saint, d’abord sur vous, pour que ses lumières que vous avez aujourd’hui, qu’elles puissent être profondément ancrées dans votre âme, non seulement pendant votre noviciat, mais pendant toute votre vie. Il y a parfois des moments plus difficiles à traverser, il me semble que c’est important, les jours comme celui-ci de demander au Bon Dieu toutyes les grâces qui vous seront nécessaires pour être déjà de bons novices, pour ensuite avoir cette grâce de la persévérance. Et puisque sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus est fêtée aujourd’hui, demandons à cette petite Thérèse qui nous a dit qu’elle passerait son ciel à faire du bien sur la terre, qu’elle soit aussi une aide pour vous.
Et puis enfin, confiez-vous aussi à la Très Sainte Vierge Marie qui a mieux que quiconque aimé aussi le Bon Dieu. Mieux que quiconque elle a pratiqué aussi cette pauvreté, cette chasteté, cette obéissance. Elle est votre Mère, elle est notre Mère à tous, mais elle est spécialement votre Mère aujourd’hui. Donc qu’elle puisse être présente tout au long de votre noviciat pour que vous puissiez, dans un an s’il plaît à Dieu, faire vos vœux de pauvreté, de chasteté, d’obéissance dans cette œuvre qu’est la Fraternité Saint-Pie‑X.
Merci à tous de vos bonnes prières. Ainsi soit-il.
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, ainsi soit-il.
Abbé Patrick Troadec, Directeur du séminaire Saint-Curé-d’Ars de Flavigny
Transcription : Y. R‑B pour LPL