Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.
Monsieur le Curé,
Bien chers Monsieur et Madame Brunet,
Chers frères et soeurs de François,
Chères familles et amis du défunt,
Il n’est pas chose facile pour moi de trouver les paroles justes pour élever vos coeurs dans un total abandon et une sainte résignation à la volonté de Dieu.
Cher Monsieur, chère Madame, chers frères et soeurs, il faut pourtant, comme nous le rappelle l’Épitre et l’Évangile, élever nos coeurs et nos regards bien haut. Il y a encore dans la sainte Écriture beaucoup de phrases d’Espérance, beaucoup de phrases remplies de consolation sur la mort prématurée de ces âmes justes. Le livre de la Sagesse nous dit : « les Âmes des justes sont dans les mains de Dieu. Leur sortie de ce monde semble un malheur et leur départ du milieu de nous un anéantissement, mais ils sont dans la paix. Le juste lorsqu’il meurt avant l’âge trouve le repos. Étant agréable à Dieu, il a été aimé de Lui, et comme il vivait parmi les pécheurs, il a été transféré. Il a été enlevé de peur que la malice n’altérât son intelligence ou que la ruse ne pervertît son âme. Son âme était agréable à Dieu, c’est pourquoi le Seigneur s’est hâté de le retirer du milieu de l’iniquité. Les peuples le voient, sans comprendre les desseins de Dieu sur lui, ni pourquoi le Seigneur l’a mis en sureté. Ils oublient que la grâce de Dieu et sa miséricorde sont avec ses élus et qu’Il a souci de ses saints ».
! Pour trouver des paroles de réconfort, je ne peux que me tourner vers François et vous raconter ce que j’ai vu et ce que j’ai entendu ; vous faire le compte rendu, donner le témoignage de ce qu’il m’a confié. Je voudrais rendre compte de mes entretiens de prêtre avec cette âme sainte. Et pour cela je commencerai par ces derniers instants, cette dernière semaine où l’oblation de lui-même fut la plus totale et la plus parfaite.
Les principales étapes de la maladie de François.
Le 24 janvier 2012, François apprend qu’il est atteint d’une maladie mortelle : une leucémie aigüe. Quelques jours plus tard j’ai la grâce de lui donner l’extrême-onction. Puis à l’hôpital de Toulouse, il suivit de nombreuses séances de chimios. !
En juillet 2012, les médecins essayent une greffe de moelle osseuse. C’est une période très difficile. Pendant 60 jours il sera reclus dans une toute petite salle. Il me dira que ce fut si difficile que s’il devait recommencer, il pense ne pas en avoir le courage. Les années 2012 et 2013 sont des années difficiles. Il y a des hauts et des bas dans sa maladie.
Début novembre 2013, il est hospitalisé à Montauban pour une infection des poumons puis transporté à l’hôpital Larrey de Toulouse, où il arrive le 20 novembre. Les antibiotiques essayés par les médecins, à trois reprises, ne montrent aucun effet. Aussi le vendredi 6 décembre, les médecins convoquent les parents pour leur annoncer que la maladie fera son chemin, qu’ils ne peuvent plus rien faire et qu’il reste à François 15 jours à vivre.
Deux jours plus tard, le dimanche 8 décembre, je me rends auprès de Francois, lui apporte la communion, je lui parle de la gravité de son état, je lui parle de la possibilité de la mort et je l’invite à s’abandonner totalement à la volonté de Dieu. Dieu peut le guérir, Dieu peut le rappeler à Lui, que sa volonté soit faite. En lui parlant de la gravité de son état je lui propose de recevoir l’extrême-onction, comme il l’avait reçu une première fois et qui lui avait alors apporté tant de grâces.
Le 10 décembre, François fait une confession générale, reçoit la communion, l’extrême-onction, et fait en présence de ses parents l’acte d’acceptation de la mort.
Le jeudi 12 décembre débute une neuvaine de prières et de messe à l’Enfant Jésus de Prague pour demander, s’il plait à Dieu, la guérison de François, ou s’il plait plus encore à Dieu, qu’il meure saintement.
Le 13 puis 14 décembre, je passe le voir et lui apporte la communion.
Dans la dernière semaine, le lundi 16 il recevra la visite des Capucins d’Aurenque qui le confesseront pour la dernière fois. Puis le mercredi 18, l’abbé Espi le visite, lui apporte la communion. Il est frappé de sa paix et de sa grande simplicité. Ce même jour la respiration de François devient plus difficile ; il faut encore augmenter l’oxygène.
Le jeudi 19 décembre au soir, je me rends à son chevet pour une conversation longue, surement la plus importante et la plus marquante pour lui. Je passe trois heures avec lui de 19h30 à 22h30. Il me dit constater que sa maladie progresse. Je lui dis que les médecins lui cacheront qu’il n’y a plus d’espoir. Il doit le comprendre par lui-même. Je lui dis qu’il faut qu’il puisse parler de la mort ; la mort n’est pas un anéantissement pour le chrétien, mais c’est une nouvelle vie. Je l’invite surtout à ne pas se laisser mourir, à ne pas laisser le bon Dieu prendre sa vie, mais à la Lui donner, à la Lui offrir. Il me dit ne pas avoir peur de la mort. Alors suit toute une discussion qu’il serait trop long de rappeler ici. Nous parlons du ciel, de Dieu, de la beauté de Dieu, de la Foi, de cette parole du Christ en Croix qui le frappera particulièrement : Père entre vos mains je remets mon esprit. Nous parlons du courage des martyrs pour affronter la mort et je lui dis qu’il faut que, lui aussi, il ait le même courage qu’eux et que finalement sur son lit d’hôpital c’est un peu un petit martyr. Il me répond que non, il n’est pas martyr car il n’en a pas les souffrances. Avant de le quitter je lui recommande de prendre et de serrer son chapelet dans ses mains s’il se sent angoissé. Enfin après lui avoir donné la bénédiction des malades, je le quitte vers 22h30.
Le lendemain matin, la respiration de Francois a encore baissé. L’assistance respiratoire est à son maximum. Mme Brunet avertie par les médecins de l’état de son fils quitte l’école et se rend à son chevet. Je célèbre tout de suite la messe pour François puis je me rends à l’hôpital avec le Saint Sacrement. Je lui donne la communion sous la forme du Viatique. Ce sera sa dernière communion. Je lui donne ensuite la bénédiction avec indulgence plénière à l’article de la mort et je reste là seul environ une heure avec lui. Il est calme mais semble plus songeur que la veille au soir. Il me dit ne pas avoir dormi, il n’a pas faim et dit ne pas être angoissé. Je lui demande si les médecins sont venus le voir. Il me répond que oui et qu’il a compris qu’il n’y avait plus rien à faire : « je n’ai plus qu’à attendre ». Je l’invite alors à se confier à la très Sainte Vierge Marie et à saint Joseph. Je lui propose de se consacrer tout entier à Jésus par les mains de Marie selon la formule de saint Louis-Marie Grignon de Montfort, consécration qu’il n’avait pas faite (mise à part la consécration que ses parents avait faite à Marie le jour de son saint Baptême). Il me dit être très paisible, espérer rentrer chez lui pour Noël. Je le quitte le laissant dans une grande paix et un grand abandon à la volonté de Dieu.
Le dernier jour…
Pendant la nuit, François est veillé par sa soeur Angèle jusqu’au matin où il se réveille toujours aussi paisible. Dans l’après-midi il commence à être agité et demande lui-même qu’on récite le chapelet. C’est alors que deux rosaires seront récités à ses côtés. Ils lui apporteront une grande paix. Vers 16h30 je suis averti par la famille que François est au plus mal. Je me rends à son chevet avec le Saint Sacrement. Sa famille l’entoure. Je me place à sa droite, sa maman est à sa gauche et il tient nos deux mains respectives. Il est calme et résigné. Sa respiration est rapide. Nous prions autour de lui et récitons un chapelet, les litanies de la Sainte-Vierge et quelques autres prières que François aiment particulièrement.
Vers 17h30 il demande le silence. Je profite alors de ce moment pour réciter les prières de recommandation de l’âme à Dieu. François nous dit souffrir. Il est tout en sueur. Sa bouche est sèche mais il ne peut pas boire. Il ne supporte plus la lumière et garde les yeux fermés. Je lui indique que j’ai apporté le Saint Sacrement mais il me répond qu’il ne peut recevoir Jésus car il ne peut avaler. Je l’invite alors à se confier à son Dieu qui est si près de lui et à poser sa main sur la bourse que je porte sur moi. Il parle peu, prie avec nous des lèvres.
Vers 17h45 il appelle ses parents et dans un acte magnifique d’humilité il leur demande pardon de toutes les offenses qu’il a pu leur faire. Puis il demande qu’on appelle le médecin. À ce moment-là aussi il offre sa vie pour sa famille, ses parents, ses frères et soeurs, ses oncles et tantes, cousins et cousines, il dit aussi l’offrir pour les prêtres, le Pape et pour son école bien aimée, l’école Saint Joseph des Carmes.
Il est dans une grande paix intérieure. Il nous demande de lui donner son chapelet, le chapelet de Terre Sainte qui a touché tous les lieux où Notre-Seigneur a tant souffert. De lui-même il lâche ma main et celle de sa maman, et il joint ses mains sur sa poitrine tenant son chapelet. Puis il demande qu’on dépose dans ses mains les reliques des saints qui lui avaient été confiées. Il est parfaitement conscient et dans une grande paix. Il sait ce qu’il veut et il sait ce qu’il fait. Il nous demande alors de lui lire les paroles de Notre Dame de Guadalupe à Juan Diego. Prière magnifique qu’il n’a cessé de relire les deux jours qui ont précédé sa mort.
« Mon cher petit, dit la Sainte-Vierge, écoute ce que je vais te dire et laisse le pénétrer dans ton cœur : ne laisse jamais quoique ce soit te décourager, te déprimer. Que rien n’altère ton cœur, ni ton comportement. Ne redoute, non plus, ni la maladie, ni les contrariétés, ni l’inquiétude, ni la douleur. Ne suis-je pas ici, moi, ta Mère ? N’es-tu pas sous mon ombre et ma protection ? Ne suis-je pas ta fontaine de vie ? N’es-tu pas dans les plis de mon manteau, au creux de mes bras ? Que te faut-il de plus ?»
Quand le médecin arrive, François, à la stupéfaction de tous, demande qu’on donne la statue de l’Enfant-Jésus de Prague qu’il a tant aimé et tant prié au cours de sa vie, au médecin non croyant qui a eu soin de son corps pendant sa maladie et les derniers instants de sa vie.
Voyant que sa fin est proche, je dépose le Saint Sacrement sur son cœur, et je lui indique de s’offrir tout entier à Jésus par les mains de Marie, ce Jésus qu’il a tant aimé et qui repose sur lui. C’est alors que de lui-même, il commence cette première parole : « Mon Dieu, je remets mon âme entre vos mains. » Puis cette seconde parole : « Jésus, Marie, Joseph, je vous aime » en insistant sur ces derniers mots « de tout mon cœur ». Et il continue : « Jésus, Marie, Joseph faites que je meure en paix en votre sainte compagnie ». C’est alors que tout doucement sa tête s’inclinant, comme Notre-Seigneur en croix, il dit un dernier mot que je pourrai lire sur ses lèvres « Jésus », et remet sa belle âme à Dieu.
Comment François en est arrivé là ?
Chers parents, chères familles, chers fidèles, c’est une grâce de pouvoir être témoin d’une si belle scène. C’est encore plus une grâce, que de compter cette âme si belle parmi notre famille ou notre connaissance.
Vous le savez comme moi, la mort est la signature d’une vie. Et si François est arrivé si haut, ce n’est nullement un hasard. Aussi je voudrais pour terminer vous montrer comment, dans la vie de François, le bon Dieu a tout préparé pour permettre à ce garçon de 19 ans de faire le don total de lui-même à Dieu par les mains de Marie.
Si nous cherchons dans la vie de François quelque chose d’extraordinaire, c’est en vain que nous chercherons. Car d’extraordinaire dans sa vie il n’y a peut-être que sa mort. Cependant, trois choses ressortent, trois choses qui ont forgé mon admiration pour cette âme. Trois choses dont le bon Dieu va se servir pour conduire François jusqu’à ce sommet de sainteté par l’offrande de sa vie.
Une grande simplicité, source de sa joie continuelle.
La première c’est une grande simplicité. Ceux qui ont côtoyé cette âme ont comme moi été très frappé par cette âme si simple. La simplicité de François fut la source de sa joie continuelle même pendant sa maladie. François était une âme simple en ce sens qu’il n’y avait en lui aucune duplicité. Il allait droit au but et quelques fois, comme il le disait luimême d’ailleurs, bien maladroitement. Il était sans complication. Dans sa maladie, il a espéré la guérison tant qu’il pouvait l’espérer ; il s’est montré résigné quand la volonté de Dieu lui a manifesté qu’il devait mourir. C’était aussi une âme simple au sens moral, une âme humble. Il savait reconnaître ses imperfections, ses limites et il m’en parlait avec une grande simplicité. Il me disait ainsi qu’il n’était pas intellectuel, qu’il serait plutôt manuel mais en même temps très maladroit de ses mains. Qu’il était très impatient et colérique avant sa maladie. Nous avons une âme d’enfant en ce garçon, nous avons une candeur. C’est cette simplicité enfantine, qui donne tout son éclat à son humilité et toute sa pureté à sa charité. Nous pouvons rendre grâce à Dieu d’avoir fait de cette âme un véritable miroir de sa grâce. François fut une âme si simple que Dieu pu se refléter, refléter la beauté de sa grâce dans son âme enfantine.
Un abandon à la volonté de Dieu, source de sa paix profonde.
Le deuxième moteur de l’ascension de cette âme était un grand abandon aux circonstances de la vie. François n’était pas compliqué, il était même facilement résigné à toutes les circonstances que le bon Dieu avait prévues pour lui. Et c’est là la source d’une deuxième de ses grandes vertus : la paix. C’était une âme joyeuse et paisible du fait de sa continuelle résignation à la volonté de Dieu manifestée dans les évènements de sa vie.
Pour ceux qui l’ont bien connu, cet abandon dans les circonstances était parfois chez lui, il est vrai, un défaut. C’était une sorte de nonchalance, de paresse. Il le disait lui-même. Et nous voyons pourtant comment Dieu va, malgré cette imperfection, faire triompher sa grâce et manifester la force cachée de cette âme.
Cette résignation dans les circonstances de la vie apparait dès sa jeunesse, notamment dans les moqueries qu’il aura à subir à l’école, lui qui est maladroit, lui qui est un peu gros ( on lui donnera d’ailleurs comme surnom, il me le disait en riant et sans amertume, le « petit gros »). Résignation à ces moqueries, patience dans les difficultés de la vie, acceptation des contraintes de la maladie. Quand auprès de lui je m’étonne de le voir toujours si souriant, patient et de bonne humeur, alors que cela fait un mois qu’il est sur son lit d’hôpital, il me répond : « c’est comme çà, que voulez-vous que je fasse sinon accepter ». Les infirmières, les médecins seront frappés de cette joie, de ce calme, de cette résignation.
Cette acceptation totale, cet abandon aux circonstances de la vie, cette résignation à la volonté de Dieu, nous avons vu aussi comment dans les derniers instants de sa vie, elle est devenue une force extraordinaire dans l’âme de cet enfant. Il accepte la mort, il offre sa vie. Dans cette dernière semaine, dans les jours qui ont précédés sa mort, François a écrit une lettre. Cette lettre, il semble l’adresser tout spécialement à une de ses soeurs, qui doit trouver en cela une grande consolation au fait de n’avoir pas été présent aux derniers instants de son frère. Voilà ce que François a écrit quelques jours avant sa mort : « tout a commencé un 24 janvier. Pourquoi cette maladie m’a touché ? Je ne sais pas, mais je sais que c’est pour me rendre plus patient, car maintenant j’ai cette maladie, je l’ai, je l’accepte. » Nous voyons en ces quelques mots écrit de sa main le témoignage de sa grande résignation devant la réalité qui n’est autre que la volonté de Dieu.
Un profond amour de Dieu et des âmes. !
À cette simplicité et à cet abandon vient s’ajouter un très grand amour de Dieu. Je pense que c’est là la raison pour laquelle le Bon Dieu a fait de François un transparent de Sa Sainteté. François était animé d’un très profond amour de Dieu. Nous pouvions le voir un peu quand on parlait avec lui des réalités célestes. Cet amour se manifestait aussi dans la joie qu’il avait à servir la messe tous les dimanches. Il m’a dit combien il aimait la messe, cette même messe dans lesquelles sont célébrées ses funérailles. Il dira son chapelet tous les jours. Quand je lui demandais quelle était sa grande dévotion, quel saint il aimait particulièrement, il répondra : « la Sainte Vierge, et aussi un peu mon saint Patron, saint François ». Il se confessera régulièrement. Il aura soucis de la conversion des âmes, notamment du personnel soignant de l’hôpital. Il n’hésite pas d’ailleurs à leur parler de sa Foi.
Il saura en toutes choses aimer le bon Dieu et se résigner à sa volonté. Nous voyons cela dans les derniers mots de cette même lettre écrite peu avant de mourir : « cela est pareil pour la greffe (je l’accepte) car pendant ma chimio, j’étais avec un jeune garçon qui avait la même maladie que moi et il se posait lui aussi les mêmes questions, pourquoi il a eu cette maladie. Il avait du mal à l’accepter, il n’était pas croyant, donc il n’avait pas de but, que moi je me dis que toutes ces souffrances, toute cette maladie je l’offre pour les autres, pour moi, pour faire plaisir au Bon Dieu…»
Nous avons dans ces derniers mots toute l’attitude d’âme de François. Il accepte tout pour faire plaisir au Bon Dieu. Moi qui ai eu la tâche difficile de lui annoncer que sa maladie le conduirait probablement à la mort, et de lui faire comprendre que sa maladie le conduirait au ciel, j’ai vu aussi sa grande résignation quand il comprit qu’il n’y avait plus d’espoir de guérison. Quant au début il fallait lui parler de la possibilité de la mort, on sentait qu’il ne pouvait s’y résoudre puisqu’il y avait encore de l’espoir. Et jusqu’à l’avant-veille de sa mort il manifestera encore cet espoir. Mais quand viendra la compréhension parfaite du sacrifice que Dieu attend de lui, alors c’est le Fiat le plus total et le plus résigné. Puisqu’il aime Dieu, il aime aussi la volonté de Dieu sur lui. !
Voilà donc ce qui a préparé une mort si sainte. Voilà cette ascension possible par les trois vertus de ce jeune garçon : cette simplicité, cet abandon à la volonté de Dieu et ce profond amour de Dieu. Ces trois vertus se manifesteront dans les épreuves par une grande joie, une grande paix et une grande charité. Charité pour Dieu d’abord et charité pour les siens en cette dernière parole qu’il leur dira : « je vous emporte tous dans mon cœur ».
Alors que vous dire chers parents, que vous dire chers frères et soeurs, chers fidèles en conclusion. ! Que dire ? J’ose le mot : nous devons dire MERCI.
Merci pour cette mort si sainte, et merci à la grâce de Dieu d’avoir conduit cette âme à ce sommet de sainteté qu’est la résignation parfaite à la volonté de Dieu dans l’offrande de sa vie. François a dit son Fiat. Chers parents, chers frères et soeurs vous devez dire votre Magnificat.
Que faire ? Il nous faut bien sûr prier pour lui. Même si le bon Dieu nous a donné d’être les témoins d’une mort digne de celle des saints, François avait pour sa part conscience de ses péchés, voilà pourquoi il a demandé pardon à ses parents. Il nous faut donc prier pour lui. Que la miséricorde de Dieu se répande, si ce n’est déjà fait, le plus vite possible sur son âme. Mais je veux encore dire un mot d’espérance, et pour cela j’ose un deuxième mot : il faut PRIER François. Il faut le prier pour que nous puissions bien l’imiter. Le Bon Dieu a permis que dans ses derniers instants, il soit véritablement un transparent de Dieu. François avait la joie de la crèche et sa simplicité ; le Bon Dieu lui a donné la force et l’abnégation du calvaire. En ce temps de l’Avent, en ce jour de la Vigile de cette Nativité si remplie de simplicité, demandons lui, demandons à Dieu, demandons à la très Sainte Vierge Marie qu’ils nous donnent cette simplicité et cette charité qui conduisent à un amour parfait de Dieu.
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit.
Ainsi soit-il.
Abbé Jean de Lassus, prêtre de la Fratrernité Sacerdotale Saint-Pie X
Sources : Ecole Saint-Joseph-des-Carmes/LPL/La Croix de Saint-Gilles n° 126