Sauf avis contraire, les articles ou conférences qui n’émanent pas des
membres de la FSSPX ne peuvent être considérés comme reflétant la position officielle de la Fraternité Saint-Pie X |
On peut se demander ce qui agite réellement l’Église et les médias à travers cette levée de l’excommunication.
Il suffira de prendre un peu de recul pour répondre à cette question…
Car enfin, que représente réellement la FSSPX dans le monde, la FSSPX dans l’Eglise ? 500 prêtres pour 200 000 fidèles.… Quelle peur face à une si faible minorité ? Pourquoi tant d’acharnement face à une la poignée de fidèles que nous représentons ?
Soyons réalistes,en quoi la FSSPX dérange-t-elle autant, en quoi la FSSPX pourrait-elle changer la vie de l’Église, défier le monde ?
Non, ne nous leurrons pas, ce n’est pas le retour de la Fraternité qui est en cause, cela la dépasse largement, c’est la mission de l’Église, sa vocation qui est en cause et même sa nature. Mgr Williamson n’est qu’un prétexte, absolument rien d’autre. Ses propos , condamnables sous de nombreux aspects, auraient pu, auraient dû rester dans l’oubli face à des hommes de bien, face à des consciences réellement libres.
Mgr Fellay est quant à lui parfaitement réaliste, et il se pose lui aussi cette même question. Pourquoi les propos de la FSSPX sont ils autant scrutés, pourquoi cherche-t-on tant à la mettre en difficulté, pourquoi tant de retentissement à chaque déclaration publique des supérieurs de la FSSPX ?
Autremoine, il me semble, apportait une très bonne réponse à cette question, une réponse que j’aime beaucoup, car c’est la seule que je trouve capable d’expliquer aujourd’hui cet étrange phénomène, cet acharnement médiatique et clérical qui avait déjà en son temps poussé Mgr Lefebvre à cet acte providentiel.
La FSSPX semble bien être la mauvaise conscience de l’Eglise, la mauvaise conscience du monde moderne. Voilà la clé du mystère, la clé de toute cette horreur qui explose à la figure de l’Eglise.
Ce phénomène est simple, il est parfaitement connu, c’est celui que l’on retrouve en nous-même à travers notre conscience d’être humain, une conscience qui est soumise au vrai et au bien, qui n’est pas libre dans la mesure où elle ne doit pas être prétexte à tout et n’importe quoi. Il suffit de regarder ceux qui nous entourent, ces promoteurs acharnés de l’athéisme ces défenseurs d’une laïcité laïcarde qui voudraient que chacun puisse faire ce qu’il veut, agir contre sa conscience, contre ses devoirs, contre un Dieu qui s’impose pourtant à leur raison.
Notre conscience éclairée par notre raison nous rappelle à l’ordre bien souvent, nous fait aimer le bien et détester le mal, aimer la vérité et rejeter l’erreur. Pas besoin de faire de la haute philosophie pour s’en rendre compte, il suffit d’être humain.… et la réalité s’impose à nous.
Et pourtant, il est possible de rejeter notre bonne conscience, de préférer le mal au bien, de nous attacher à l’erreur plutôt qu’au vrai. Qui n’en a jamais fait l’expérience ? C’est le principe même du péché, ce péché dont on ne veut plus entendre parler, contre lequel on ne veut plus avoir à lutter au nom d’une prétendue liberté de conscience, qui tend à nous faire devenir des hommes-dieux à travers les « droits de l’homme », nous faisant oublier nos devoirs envers notre Créateur du ciel, à qui nous devons tout…
Le péché est un grand mal, mais l’acharnement au péché, le vice est bien pire … Le catholique a cette immense privilège de pouvoir demander pardon à Dieu et de trouver ainsi la tranquillité.
Mais pour ceux qui s’acharnent dans le mal, dans l’erreur, il n’y a pas de repos, pas de tranquillité. Ils ont une conscience sans cesse rongée par le tourment, par le trouble qui est en eux.
La seule façon d’exorciser le mal qui les ronge, de se donner bonne conscience, c’est de conspuer ceux qui font le bien, de se trouver des excuses à travers toute sorte de prétextes et d’erreurs dans lesquelles leur raison dévoyée arrive à trouver un semblant de repos.…
La religion est une école d’exigence qui nous fait renoncer à nous même pour arriver à Dieu.
C’est alors que l’on trouve le repos et la tranquillité, dans l’Amour du Christ.
L’amour est exigeant, c’est vrai dans la vie, c’est vrai dans un couple, il n’y a aucune raison que ce ne soit pas vrai pour Dieu, le Christ nous en a donné la plus incroyable preuve en mourant sur la Croix. La plus grande preuve d’Amour libre à travers le plus grand des Sacrifice : celui du Fils de Dieu fait homme, et mort sur la Croix pour racheter l’homme et lui mériter le ciel.…
Voilà donc ce qui dérange à travers la FSSPX.… Ce ne sont pas les propos tout autant scandaleux qu’ils soient de Mr Williamson.… Ce n’est pas cette soit-disant rébellion de Mgr Lefebvre sur laquelle on appuie en oubliant d’en donner les circonstances, les raisons.
Non, c’est la mauvaise conscience du modernisme issu du concile Vatican II qui en est la cause.
C’est le triomphe de l’herméneutique de rupture issue du concile qui vacille avec cette levée d’excommunication, celle que conspuait Benoît XVI au début de son pontificat, herméneutique de rupture qui trouve bel et bien sa source à travers le concile, à travers cette volonté de ne pas définir précisément les devoirs du chrétiens, de ne pas dogmatiser, de ne plus condamner ceux qui choisissent l’erreur et le mal.
Ce n’est pas de la FSSPX qu’on ne veut pas, c’est d’une religion tournée vers Dieu avant d’être tournée vers l’homme qu’on ne veut pas. « Dieu premier servi » : il n’en est pas question !!!
On ne veut pas des exigences de sainteté, de la recherche continue de Dieu en toute chose. Ce qui compte c’est l’homme avant Dieu, son petit confort intellectuel et matériel. L’homme a des droits, a une conscience libre, et cela lui donne prétexte à offenser Dieu en toute impunité… Le Sacrifice de Notre Seigneur devient une façon de légitimer nos péchés, nos misères, de les justifier ou de les excuser, sans que nous ayons à faire des efforts pour nous en détacher. L’Amour de Dieu devient unilatéral, Dieu nous aimant, nul besoin de l’aimer en retour pour nous sauver.
Voilà le véritable rejet, ne nous y trompons pas.
Nous assistons bel et bien à un conflit lié à lune rupture, cet épisode nous jette en pleine herméneutique de rupture, elle en est l’indicateur, le thermomètre comme dirait Mgr Fellay.
Lorsqu’on est malade, il est plus facile de s’en prendre au thermomètre qu’au mal en lui même.
Pendant 40 ans, la FSSPX a sû garder cette foi de toujours, nous ne sommes que les témoins de la foi de l’Eglise telle qu’elle était vécue à travers 2 000 ans d’histoire de l’Eglise. Et c’est cela qui dérange… Cette foi dérange, elle ne correspond pas à la foi de l’Eglise d’aujourd’hui.
La FSSPX est bien le thermomètre de l’herméneutique de rupture.… On a beau vouloir détruire ce thermomètre, le mal demeure et dérange les consciences.…
Antoine – Bratislava, le 16 février 2009