À Berlin, le projet insensé de mosquée-​synagogue-​église collecte plus d’un million d’euros – 11 janvier 2016

La maquette du futur lieu de culte ber­li­nois inter­re­li­gieux…

Un lieu de culte inter­re­li­gieux pourra-​t-​il être éri­gé à Berlin ? Trois digni­taires reli­gieux alle­mands portent le pro­jet de bâtir un édi­fice cultu­rel qui accueille­rait les fidèles des trois grandes reli­gions mono­théistes – juifs, musul­mans et chré­tiens – sous un seul et même toit. 

Pour finan­cer le pro­jet, une col­lecte de fonds a été lan­cée. Plus d’un mil­lion d’eu­ros ont déjà été récol­tés auprès de 1 700 dona­teurs, qui ont ache­té une future brique de l’é­di­fice, ven­due dix euros pièce. Mais on est encore loin des 43 mil­lions d’eu­ros néces­saires pour mettre en branle le chan­tier, qui devait être lan­cé fin 2015.

La « Maison de l’Unique », por­tée par le pas­teur Gregor Hohberg, le rab­bin Tovia Ben-​Chorin et l’imam Kadir Sanci (Photo ci-​dessus), devrait être éri­gée sur les ruines de quatre églises retrou­vées grâce à des fouilles archéo­lo­giques. L’idée de ce lieu inter­re­li­gieux a ger­mé en 2009, quand des archéo­logues ont décou­vert, sur ce site, les ves­tiges de la plus ancienne église de Berlin, la « Petrikirche » (église saint Pierre). L’édifice, qui datait du XIIIe siècle, a été très endom­ma­gé à la fin de la Seconde Guerre mon­diale, lorsque l’Armée rouge a conquis la capi­tale alle­mande. Et les restes du bâti­ment ont été tota­le­ment détruits après la guerre.

« La Maison de L’Un n’est pas seule­ment conçue pour Berlin. (…) D’autres pour­raient voir le jour dans dif­fé­rents pays », s’en­thou­siasme le rabin Tovia Ben Chorin dans une vidéo de pro­mo­tion du concept de la chaîne AJ+ (Al Jazeera). « Pour nous, les musul­mans, ce pro­jet repré­sente une superbe oppor­tu­ni­té d’être recon­nus et pris au sérieux chez nous, en Allemagne (…) et d’ap­prendre à connaître et appré­cier nos voi­sins et amis », pour­suit l’i­mam Kadir Sanci. « Dans la Maison de L’Un, la jus­tice, la paix et et la récon­ci­lia­tion auront un toit » résume le pas­teur Gregor Hohberg.

Le bâti­ment aura une entrée com­mune à tous les croyants et don­ne­ra accès à une salle ouverte à tous, tan­dis que des esca­liers mène­rai à trois salles de prières propres à cha­cune des reli­gions repré­sen­tées. Les salles de prières seront de tailles égales mais de formes différentes.

Dans Le Figaro du 15 juin 2015, inter­ro­gé sur la pos­si­bi­li­té de récu­pé­rer des églises vides pour les trans­for­mer en mos­quées, le pré­sident du Conseil fran­çais du culte musul­man Dalil Boubakeur n’a pas écar­té l’é­ven­tua­li­té : « C’est le même Dieu, ce sont des rites qui sont voi­sins … je pense que musul­mans et chré­tiens peuvent coexis­ter » a‑t-​il affir­mé sur Europe 1 lun­di matin. Pour remé­dier à la crise des lieux de culte et amé­lio­rer le dia­logue entre les reli­gions, cer­tains avancent l’i­dée d’un « par­tage » des lieux de cultes dans des espaces mul­ti­con­fes­sion­nels. Une sorte de temple unique du « vivre-​ensemble » qui ser­vi­rait de mos­quée le ven­dre­di, de syna­gogue le same­di et d’é­glise le dimanche comme le funeste pro­jet ber­li­nois de la « Maison de l’Unique »

Et qu’en pense-​t-​on du côté des catho­liques ? Interrogé par Radio Vatican sur le pro­jet de lieu de culte multi-​confessionel de Berlin, l’ar­chi­tecte jésuite Andréa Dall’Asta, direc­teur de la Galerie San Fedele à Milan, trou­vait inté­res­sant d’es­sayer « de faire tom­ber les murs, les divi­sions entre les dif­fé­rentes reli­gions, qui sont consi­dé­rées comme égales. »

Et à Rome ? Malheureusement cette idée folle d’un syn­cré­tisme reli­gieux maté­ria­li­sé par un bâti­ment est en-​deça de ce que les plus hautes auto­ri­tés romaines pro­posent déjà sur le plan « spirituel » ! 

Un seul exemple, par­mi des cen­taines, dra­ma­tique pour la Foi suf­fit à le démon­trer : le Pape François lui-​même ne vient-​il pas dans sa vidéo des inten­tions de prières pour le pre­mier mois de l’an­née Sainte de faire un pas de plus vers l’a­po­sta­sie silen­cieuse qui mine de façon inexo­rable le Magistère ?

Aussi, plus que jamais nous devons prier et faire péni­tence pour que cette « des­cente aux enfers » cesse, pour que la fumée de Satan sorte de la Sainte Eglise où Vatican II l’a faite ren­trer et pour que tout soit res­tau­ré dans le Christ, l’u­nique Sauveur.

La Porte Latine, 11 jan­vier 2016