A notre vénéré Frère Marcel Lefebvre,
En cette fête de l’Assomption de la Très Sainte Vierge Marie, nous tenons à vous assurer de notre souvenir, accompagné d’une prière spéciale pour une solution positive et prompte de la question qui regarde votre personne et votre activité à l’égard de la Sainte Eglise.
Notre souvenir s’exprime en ce souhait fraternel et paternel : que vous vouliez bien considérer, devant le Seigneur et devant l’Eglise, dans le silence et la responsabilité de votre conscience d’évêque, l’insoutenable irrégularité de votre position présente. Elle n’est pas conforme à la vérité et à la justice. Elle s’arroge le droit de déclarer que notre ministère apostolique s’écarte de la règle de la foi, et de juger comme inacceptable l’enseignement d’un Concile oecuménique célébré selon une observance parfaite des normes ecclésiastiques : ce sont là des accusations extrêmement graves. Votre position n’est pas selon l’Evangile et selon la foi.
Persister dans cette voie serait un grave dommage pour votre personne sacrée et pour ceux qui vous suivraient comme guide, en désobéissance aux lois canoniques. Au lieu de porter remède aux abus que l’on veut corriger, cela en ajouterait un autre d’une incalculable gravité.
Ayez l’humilité, Frère, et le courage de rompre la chaîne illogique qui vous rend étranger et hostile à l’Eglise, à cette Eglise que pourtant vous avez tant servie et que vous désirez aimer et édifier encore. Combien d’âmes attendent de vous cet exemple d’héroïque et simple fidélité !
Invoquant l’Esprit-Saint et confiant à la Très Sainte Vierge Marie cette heure qui est, pour vous et pour nous, grande et amère, nous prions et espérons.
Castel Gandolfo, 15 août 1976.
PAULUS PP. VI.