11 février 2009
Chers amis et bienfaiteurs
Avis de gros temps avec forte houle ! La Barque de Pierre se retrouve, en effet, au centre d’une forte tempête. Elle est en butte aux attaques et malversations de ses ennemis qui s’en prennent à Son Vicaire avec une joie féroce le décrivant comme un vieil homme sénile n’ayant aucune prise avec le réel, un reclus vivant dans son rêve, un homme perdu dans ses élucubrations d’intellectuel et ses sonates qu’il interprète sur son piano.
Quel crime a donc commis le pape pour être traité de la sorte ? Il a tout simplement demandé au cardinal Re de signer, en la fête de saint Agnès, la levée du décret d’excommunication qui frappait depuis 1988 les évêques de la Fraternité Saint-Pie X.
Notre propos n’est point ici de nous attarder sur ce décret et ses conséquences, nous le ferons lorsque la poussière sera retombée et que la paix sera revenue. Pour l’heure, qu’il nous suffise de souligner, au-delà de toute polémique stérile, que tout le brouhaha qui a entouré et qui entoure encore cette simple levée de l’excommunication nous montre – si besoin en était – le bien fondé de ce geste courageux du Saint Père.
Qu’il nous soit aussi permis d’exprimer le vœu que nous nous détachions de l’Internet : cette mâle résolution nous aiderait à ne pas nous dissiper indûment et…à faire un bon carême ! Nous trouverions ainsi le temps de nous former en lisant quelque bon livre.
Il serait judicieux également, durant notre carême, de multiplier les exercices de charité fraternelle en ne critiquant plus ceux qui nous entourent ou tout simplement en ne les raillant plus comme nous aimons habituellement à le faire avec une délectation morbide.
La raillerie est, en effet, une moquerie blessante et lâche.
Fruit d’une méchanceté purement gratuite, elle atteint violemment celui qu’elle vise et l’abat impitoyablement en le ridiculisant. Trahissant une volonté malfaisante qui se complaît à laisser derrière elle un champ de ruines, elle se plaît à accumuler les trophées et n’a de cesse de faire de nouvelles victimes dès qu’elle abandonne sa proie à moitié morte sur le terrain.
Le railleur, en effet, n’est jamais assouvi. Sa langue acérée et experte vient à peine d’achever sa sordide besogne que, l’œil aux aguets, il repart, prompt à repérer celui qui tombera prochainement sous ses griffes : il se fera une joie malsaine de le dépecer avec un cynisme effrayant.
La raillerie est le fait d’une âme lâche qui choisit avec soin ses victimes ou ses auditoires.
Le railleur joue à l’hypocrite et attend habituellement que sa proie soit absente pour déverser sur elle son ironie mordante et cruelle en la couvrant de ses sarcasmes méprisants. Il ne se risque à l’affronter que lorsqu’il est assuré de remporter une victoire d’autant plus éclatante que sa cible n’est pas en mesure de parer les traits piquants dont elle est accablée : les tentatives maladroites auxquelles elle a recourt pour se défendre la rendent encore plus ridicule.
La raillerie effectue un travail de sape qui, de manière sournoise, favorise les menées de Satan. Ce dernier, en effet, n’aime rien tant que de semer la zizanie entre les âmes de bonne volonté. Il est aisé de détruire en s’appuyant sur quelques affirmations aussi senties que gratuites qui ruinent irrémédiablement une réputation en grossissant démesurément les défauts inhérents à toute réalité humaine.
En fait, la raillerie se retourne contre ceux qui la manient. Et la dextérité surprenante dont ils savent faire preuve se referme sur eux comme un piège. Elle se présente comme une terrible accusation qui les trahit eux-mêmes : la raillerie reste, en effet, la preuve la plus éclatante d’un état d’esprit mesquin et jaloux. Incapable de se lancer dans une entreprise d’envergure, le railleur se complaît dans des coteries de salon où il brille de tous feux. Mouche du coche d’un nouveau genre, le railleur se croit indispensable et aime à le prouver en des saillies qui se veulent spirituelles et qui ne révèlent en réalité qu’un orgueil démesuré qui se gonfle outrageusement de sa propre excellence. La raillerie blesse son auteur plus qu’elle n’atteint ses malheureux adversaires.
Le railleur est une engeance dont il faut s’éloigner à tout prix. Esprit d’une rare bassesse, il n’aura de cesse que de répandre le fiel qui remplit son âme afin de justifier l’ignominie de ses paroles et de ses attitudes. Sachons-le : le mal tend à contaminer celui qui s’en approche. Subrepticement, celui qui en reçoit l’influence jettera à son tour sa pierre contre l’édifice qu’il s’agit de détruire.
Les chantres de la raillerie s’égarent en des chemins de traverse où ils entraînent malheureusement quelques volontés faibles qui se montrent incapables de résister à leurs appâts et qui viennent grossir leurs rangs.
In Christo sacerdote et Maria.
Abbé le Roux +