Interview avec Monsieur l’abbé Emmanuel Du Chalard
(Don Emanuele en italien), par Don Massimo Sbicego
Je me suis permis d’interviewer récemment l’abbé Emmanuel du Chalard sur quelques questions qui font l’actualité : Mgr Lefebvre et le sacerdoce ; la crise des hommes d’Église ; les Franciscains de l’Immaculée et la congrégation des religieuses de ce même ordre ; mais également sur la mission en Asie et la vie religieuse traditionnelle. Je tiens à le remercier dès à présent pour sa générosité à me répondre même s’il se trouvait alors en voyage vers l’Inde.
- Don Massimo Sbicego – Don Emanuele, vous avez été dès le début l’un des plus proches collaborateurs de Mgr Lefebvre. En ce qui me concerne, je vous ai connu quand vous êtes venu comme prédicateur pendant la retraite sacerdotale à Écône et j’ai pu apprécier à cette occasion l’esprit de notre statut. Quelle était l’idée de Monseigneur à l’égard du sacerdoce, qu’était pour lui le prêtre ?
Abbé Emmanuel du Chalard - Avant toute chose, je ne dirais pas que j’ai été un « proche collaborateur« de Mgr Lefebvre. Il est vrai que je l’ai connu pratiquement dès le début de la fondation de la Fraternité, puisque je suis entré à Écône en septembre 1970, qui était l’année d’ouverture du séminaire. Par la suite, j’ai eu des contacts réguliers avec lui dans la mesure où il venait assez régulièrement à Rome, plusieurs fois par an, et par ailleurs parce qu’il était intéressé de se tenir informé sur ce qui se passait à Rome. Rien de plus.
Parler de Mgr Lefebvre ou du sacerdoce, c’est un tout. Non seulement Monseigneur était l’exemple de la plénitude sacerdotale (qu’est l’épiscopat) mais il était également, comme on l’a écrit, « Doctor » ou « Maestro » en matière de sacerdoce. Combien de prédications, combien de conférences, combien de retraites a‑t-il faites ! Il avait un véritable amour du sacerdoce, le considérant comme un grand don de Notre Seigneur.
Nous savons bien qu’il ne pouvait pas parler du sacerdoce sans parler de la Messe. Il répétait volontiers : « Il n’y a pas de Messe sans prêtre, il n’y a pas de prêtre sans Messe ». La Sainte Messe, parce qu’elle est la réactualisation du Sacrifice de Notre Seigneur sur l’autel, est l’œuvre de la Rédemption qui se réalise chaque fois, à nouveau, aujourd’hui. Et « Rédemption » signifie : Salut des Âmes, Salut du Monde.
Notre fondateur, grand missionnaire, disait que la Sainte Messe et la belle liturgie sont essentiellement missionnaires. La Sainte Messe est le plus grand trésor de l’Église. Si elle perd son sens, alors tout se perd. Tout a commencé à s’effondrer dans l’Église quand on a perdu le sens de la Sainte Messe, et c’est ce qui s’est passé avec la réforme liturgique.
Une véritable réforme liturgique aurait dû consister à retrouver le vrai sens de la Messe ainsi que toute l’infinie richesse de la Liturgie. Tout le succès de l’œuvre de Monseigneur Lefebvre repose là-dessus.
- Nous constatons souvent que la crise actuelle de l’Église est en réalité et avant tout une crise des « hommes d’Église », et principalement des prêtres. On les voit tantôt désorientés, d’autres nettement trop « originaux », très souvent « banals », presque écrasés dans une façon de penser commune ; en un mot, ils sont « mondains ». Quels sont les « punti dolens » de la crise actuelle du sacerdoce ?
- La principale raison de la crise du sacerdoce, c’est la perte de l’identité sacerdotale. Beaucoup de prêtres ne savent pas « ce qu’ils sont », ni « pourquoi ils sont prêtres ». C’est la conséquence du fait qu’ils ne savent pas ce qu’est la Sainte Messe.
Quiconque connaît un peu le mystère de l’Autel, comprend nécessairement la grandeur et l’importance du sacerdoce. Le Pontifical, du moins le Pontifical traditionnel, est très clair dans les instructions que fait l’Évêque à l’occasion de la cérémonie d’ordination : le prêtre est fait pour célébrer la Sainte Messe pour les vivants et pour les morts.
Je me souviens qu’un jour, avant une réunion d’amis prêtres, j’ai demandé à un religieux de quoi auraient besoin ces prêtres : la réponse a été immédiate : « Expliquez leur ce qu’est le sacerdoce, parce qu’ils ne le savent pas ». Cet épisode m’a beaucoup frappé et m’a en même temps fait comprendre que les prêtres, et ce n’est pas leur faute, ont été privés d’une vraie formation sacerdotale.
Vous connaissez le livre : « Sainteté et Sacerdoce », qui a été écrit à partir des textes de Mgr Lefebvre. Et donc, plusieurs prêtres et prélats l’ont lus et c’est justement un prélat, qui avait été ordonné prêtre dans les années soixante-dix, qui m’a confié avec une grande tristesse : « Mais pourquoi personne ne nous a jamais expliqué ces choses ? »
- Les jeunes prêtres sont parfois les plus imprudents dans la pastorale : ils sont très « jeunes », mais sans boussole, parfois. Pourtant, ils cherchent souvent une direction dans la Tradition. Quelles espérances peut-on avoir du jeune clergé ?
- Je ne serais pas trop sévère avec le jeune clergé qui s’intéresse à la Tradition. Nombre d’entre eux étudient et lisent de bons livres ; ils exercent leur ministère d’une assez bonne façon auprès des âmes ; ils font ce qu’ils peuvent. D’autres pourraient faire bien plus : leur handicap n’est pas leur manque de générosité, mais leur manque de formation. Tout simplement, ils ne connaissent pas tous les moyens nécessaires pour obtenir des âmes le maximum.
Au séminaire, on leur a enseigné que le premier moyen de sanctification c’est de se jeter dans l’apostolat, cela figure même dans le Code de Droit Canon de 1983. Et c’est pour cela qu’il leur manque une véritable vie spirituelle.
D’après la Tradition et tout le Magistère, le prêtre est avant tout un homme de prière avec des obligations for bien exprimées par le droit Canon de 1917 ; l’apostolat vient après.
L’apostolat sans la prière est un « moulin à vent » : beaucoup d’efforts, beaucoup d’agitation, mais sans vraiment de fruits. Saint Pie X, dans son Exhortation Apostolique Haerent animo, l’a très bien expliqué.
De plus en plus, un peu partout dans le monde, il se trouve des séminaristes et des jeunes prêtres qui s’intéressent à la Tradition. Je suis convaincu que si le Seigneur suscite et permet cela, c’est sans doute pour préparer le terrain à un retour prochain à la Tradition.
- La congrégation des Franciscains de l’Immaculée avait attiré un regard d’espérance. Ils ont souvent été accusés de « crypto-lefébvrisme ». Et pourtant, leurs positions sur la Messe, sur le Concile, sur la situation de l’Église sont plutôt différentes des nôtres. Qu’en pensez-vous ?
- Plus que la question de la Sainte Messe ou du Concile, il semble qu’au fond ce qui n’est pas accepté et toléré de la part de la Congrégation de ces religieux, c’est la vie religieuse traditionnelle telle qu’elle a été vécue pendant des siècles dans tous les ordres religieux.
L’on s’en rend bien compte en lisant différentes interviews, différents articles de responsables de la vie religieuse ou de ceux qui s’occupent de cette année qui est consacrée à la vie religieuse. Pour eux, le seul vrai problème semble être l’attachement et la fidélité excessive à une forme passée de vie religieuse qui empêche une vraie réforme.
Ces novateurs ne semblent pas se préoccuper de la sanctification personnelle, du respect des vœux, de la vie de prière ou de la mortification, qui sont les fondements de toute vie religieuse sérieuse.
Pour en revenir aux Franciscains de l’Immaculée, le fait qu’ils aient apprécié le Motu Proprio du Pape Benoît XVI en faveur de la Sainte Messe traditionnelle et qu’ils aient publié des articles qui redimensionnait l’autorité du Concile Vatican II, ont certainement été des prétextes pour les frapper.
Dans le fond, ce qui n’était pas acceptable, c’était l’exemplarité de leur vie religieuse, le sérieux et la fidélité à la Règle : un reproche implicite pour les autres ordres religieux, surtout pour les fils de saint François.
Il est possible qu’il y ait eu des problèmes de direction ; je ne sais pas ; c’est ce qui se dit ; mais quelle congrégation religieuse ne rencontre pas de difficultés ? Ceci est humain : dans ces cas-là, l’autorité corrige, elle ne détruit pas !
Au fond, les Franciscains de l’Immaculée sont une sorte de « preuve par neuf », la preuve de l’échec des réformes conciliaires : cet ordre qui vivait une réelle pauvreté, une vie de prière intense et une pénitence sérieuse, était à l’opposé de ces réformes qui cherchaient au contraire une vie plus facile et plus ouverte au monde. Qui plus est, il attirait les vocations et celles-ci ont augmenté lorsqu’une certaine sympathie pour la Sainte Messe traditionnelle s’est manifestée.
Celui qui s’éloigne de la Tradition va vers la stérilité ; celui qui s’approche de la Tradition est fécond. Notre Seigneur dit que l’on juge l’arbre à ses fruits. Or, au lieu de voir dans ces religieux un signe de la Providence pour sortir de cette crise de la vie religieuse, on a préféré les détruire, comme ce qu’affirme Notre Seigneur dans l’Évangile : comme le firent les Hébreux dans l’Ancien Testament, tuant les vrais prophètes qui les rappelaient à l’ordre.
Ceux qui ont participé de l’intérieur à leur destruction se sont faits complices d’une œuvre satanique : c’est le moins que l’on puisse dire.
- Malgré cela, la mise sous le contrôle d’un commissaire tout d’abord, puis les épurations – je dirais la persécution- ensuite, ont quelque chose de paroxystique, quand on voit le climat ecclésial qui, du moins en surface, est tout ouverture et miséricorde. Que dites vous à ce sujet ?
- Je n’ai pas suivi de près tout ce qui s’est passé depuis le début jusqu’à aujourd’hui. Mais il est évident que la dureté des mesures et la façon de faire à laquelle on a eu recours font abstraction tout d’abord de la charité et de la miséricorde, – même en supposant qu’il y ait eu des fautes -, mais aussi de la justice du respect des personnes tellement exalté par le Concile et par le Code Canon de 1983.
Malheureusement cette façon de faire n’est pas l’exception de la part de la Congrégation des Religieux. Il existe tellement d’autres cas qui, s’ils étaient révélés aux fidèles, provoqueraient un véritable scandale et seraient une occasion de honte pour ces « hommes d’Église« qui utilisent leur pouvoir contre toute justice.
- En ce qui concerne les religieuses, les indiscrétions qui me sont parvenues concernant le rapport m’ont personnellement scandalisé ; on y affirme que « les sœurs prient trop, font trop pénitence », et que les contemplatives sont « trop en clôture », qu’elles ont un besoin urgent d’un programme de « rééducation selon les critères du Concile Vatican II ». Des monastères de rééducation forcée : est-ce cela la vie religieuse ?
- Je ne peux rien vous dire de direct sur ce sujet. Je peux seulement dire que depuis des années déjà la vie religieuse n’est plus appréciée, surtout la vie contemplative. De nombreux évêques font pression sur les religieuses en clôture afin qu’elles soient « plus ouvertes », qu’elles reçoivent des groupes, des groupes scolaires, des groupes de prière, qu’elles soient à l’écoute des fidèles, etc., …
Depuis des années, même avant le Concile, on a exalté la vie de mariage, jusqu’au mépris, du moins implicite, de la virginité consacrée ; en réalité, la vie consacrée est supérieure au mariage.
Pour les novateurs, l’homme et la femme étaient censés trouver leur réalisation vraie et complète dans la vie de mariage. Comme si la virginité consacrée ou le célibat étaient un empêchement pour être pleinement homme ou femme. C’est absurde ! C’est ainsi que l’on a fini par détruire non seulement la vie consacrée mais aussi le mariage même tell qu’il est voulu par Dieu.
Nous ne savons pas ce que nous réserve l’année de la vie religieuse pour les contemplatives, mais il y a de quoi avoir de sérieuses craintes. Ces couvents sont réellement les phares et les paratonnerres de l’Église ; les détruire revient à plonger l’Église dans l’annihilation.
- Changeons de sujet. Au cours de ces trois dernières années, nous avons vu le lancement du pré-séminaire d’Albano. De braves jeunes gens s’en sont approchés, s’y sont éprouvés. Certains se sont pour finir décidés pour le séminaire. Pouvez-vous nous dire quelques mots sur la formation initiale des vocations ?
- Même si les voies du Seigneur sont infinies, le berceau naturel des vocations est généralement la famille catholique, puis l’exemple de vrais et de saints prêtres dans la paroisse. Le service liturgique en tant qu’enfants de chœur a lui aussi toujours eu un rôle déterminant, faisant s’approcher les jeunes gens de l’Autel avec un profond respect. La liturgie traditionnelle donnait le sens du Mystère et du Sacré. Aujourd’hui pour beaucoup tout ceci n’existe plus.
L’idéal de la famille catholique c’était la famille nombreuse, toujours considérée comme une gloire pour l’Église. Les familles nombreuses sont aussi généralement la source de nombreuses vocations. Dans la Fraternité les exemples dans ce sens ne manquent pas. On pourrait se demander pourquoi ce lien entre famille nombreuse et vocations ?
Une famille nombreuse exige des parents un esprit de générosité et de sacrifice, et aux enfants la capacité de partager, de renoncer. Ils ne peuvent pas vivre en égoïstes, les plus grands doivent aider les plus petits. Y a‑t-il meilleur moyen pour éduquer l’esprit de sacrifice et de service ?
La vocation est avant tout une réponse à l’appel de Dieu à se sacrifier, à tout laisser pour suivre le Seigneur. Celui qui n’est pas habitué à se sacrifier pourra difficilement répondre à Son appel.
Par ailleurs, la vie du séminaire est une vie régulière et communautaire. Si l’on n’y est pas habitué, cela peut être très difficile, presque impossible.
C’est pour toutes ces raisons que de plus en plus dans la Fraternité se créent les pré-séminaires, afin de vérifier et de consolider la vocation ; mais aussi pour habituer, peu à peu, à une vie régulière et commune.
- Le Seigneur est insurpassable dans le Bien : que dire aux jeunes hommes qui pensent à la vocation ?
Comme le disait Mgr Lefebvre : l’Italie est un pays de vocations. Moi-même j’en suis convaincu, pour de nombreuses raisons. Surtout, la vocation est l’œuvre du Seigneur.
Beaucoup de ces jeunes gens ne viennent pas de la Tradition. Les voies les plus variées les conduisent au séminaire. Ce sont de véritables miracles de Dieu !
La vie sacerdotale est la vie la pus belle qui puisse exister sur cette terre ; c’est celle qui peut nous donner une complète satisfaction. Que peut-on faire de plus beau et de plus grand que célébrer le Saint Sacrifice tous les jours et devenir ainsi l’instrument de salut et de sanctification des âmes, par les sacrements et la prédication ? Personne certainement n’en est digne, personne ne peut prétendre y parvenir. Il faut réellement un appel de Dieu, un appel de Notre Seigneur.
- Si l’on regarde les épisodes actuels de l’Église, le Synode Extraordinaire, les sorties malheureuses de quelque évêque, on reste parfois, d’un point de vue humain, plutôt perplexes, confus, amers. En revanche le temps nous fait découvrir l’action de la Providence de Dieu.
- Les quinze jours du Synode ont été des journées dramatiques pour l’Église. Des journées noires et douloureuses au cours desquelles l’Église a été humiliée aux yeux du monde entier.
L’on y a vu des successeurs des Apôtres, non seulement mettre en doute l’enseignement de Notre Seigneur , mais également contredire de manière explicite l’Evangile. Il ne s’agit pas de questions doctrinales complexes, mais d’une doctrine limpide et simple que tout le monde peut comprendre. Certains aspects concernaient la loi naturelle que l’on peut connaître et accepter y compris par la raison seule. De fait, nombreux son ceux, même des non-pratiquants, qui sont restés très interloqués suite à ce Synode.
Dieu est au-dessus des événements de ce pauvre monde. Il est au-dessus de la trahison de tant d’hommes d’Église. Personne ne pourra L’empêcher de faire quoiqu’il arrive le bien pour les âmes, et même Dieu pourra du Mal tirer le Bien.
Le revers de la médaille est toutefois que le Synode a été l’occasion pour quelques Prélats courageux de se lever et de s’unir pour défendre la bonne Doctrine. Cela m’a beaucoup réconforté. Le fait qu’ils aient pris position a été un grand encouragement pour beaucoup de Catholiques qui pensent encore bien et qui souffrent face à certaines déviations, même s’ils ne le manifestent pas ouvertement.
Un autre aspect très positif est que l’on peut constater que beaucoup de personnes bonnes, et spécialement des jeunes, sont à la recherche de la vérité et “une authentique vie chrétienne.
Plus la situation semble désespérées, plus se manifestent ces âmes à la recherche de la bonne doctrine. La Tradition est pour eux comme le Phare sûr.
- Vous êtes personnellement engagé dans la mission en Inde et notre interview s’achève par e‑mail, tandis que vous êtes sur place. Comment est l’Inde, quelles espérances pour le catholicisme dans le grand continent indien ?
- L’Inde est immense, comptant un milliard trois cent millions d’habitants. Le pourcentage de Catholiques est infime : 1,5%. Humainement parlant, vu la condition dans laquelle se trouve l’Église aujourd’hui, il y aurait de quoi désespérer : le modernisme, comme dans presque le monde entier, est présent dans le clergé, et donc il manque le zèle missionnaire.
Cela fait d’autant plus de peine que l’Indien a une dimension religieuse naturelle, innée, qui facilite beaucoup les conversions. De plus, la pauvreté (qui ne signifie pas misère, même si celle-ci existe) est un avantage pour la Foi. Nous voyons dans nos pays combien la richesse et un bien-être exagéré ne favorisent pas la Foi, mais plutôt son abandon.
- Comment est la vie religieuse de nos sœurs en Inde, leur mission, leur journée ? Qu’est-ce qui vous frappe le plus dans leur vie consacrée à Dieu et consacrée au prochain ?
- Dans un monde très païen, il est édifiant de voir une œuvre pleinement catholique. Cet orphelinat qui est tenu par les sœurs Consolatrices du Sacré Cœur se trouve dans l’extrême sud de l’Inde, à dix minutes du prieuré de notre Fraternité.
Il s’y trouve trois sœurs professes, deux novices, une postulante, trois volontaires, cinquante filles, douze personnes âgées ou handicapées, plus le personnel pour la cuisine, le ménage et pour l’élevage des cinq vaches et des veaux.
En tout, quelques quatre-vingt personnes sont complètement à charge des sœurs, pas seulement pour l’hébergement, mais aussi pour les soins, puisqu’il n’existe pas d’assistance sanitaire. Il faut également assurer les études pour les jeunes filles, et l’entretien de toute la structure. Il n’y a pas de subventions, cette œuvre ne dure qu’en s’en remettant uniquement à la Divine Providence. C’est un miracle permanent, grâce aussi à la générosité de nos amis, bienfaiteurs, et lecteurs on-line.
Mais l’aspect le plus édifiant c’est la vie quotidienne des religieuses et de leurs pensionnaires, faite non seulement de charité mais aussi de prière, une prière à laquelle participent tous ceux qui habitent dans la maison, notamment la participation à la Sainte Messe et au Chapelet quotidien.
Les jeunes filles et les personnes âgées qui vivent dans cette structure sont d’autant plus admirables si l’on songe qu’elles ne sont pas forcément catholiques, mais accueillies par les religieuses en fonction de leurs problèmes de santé, plus que du fait d’un malaise moral ou social. Actuellement plusieurs des pensionnaires sont encore hindoues, mais il faut voir comme elles prient et comme elles suivent la Sainte Messe. Pour finir toutes pratiquement en viennent à demander le Baptême.
La vie des religieuses est un exemple pour tous : elles sont le moteur spirituel et matériel de la maison.
- Je vous remercie pour ces réflexions que vous nous avez proposées.
Entretien recueilli par Don Massimo Sbicego pour le District d’Italie – Traduction pour LPL par O.C.
Source : FSSPX Italie