La persévérance vient à bout de tout.
Cher frère, chère sœur,
Dans un sermon sur la Cananéenne, saint Jean Chrysostome déclare : « Quand je dis à quelqu’un : Priez Dieu, conjurez-le, suppliez-le ; on me répond : j’ai prié une fois, deux fois, trois fois, dix fois, vingt fois et je n’ai jamais rien reçu. Ne cessez pas, mon frère, jusqu’à ce que vous ayez reçu ; la fin de la prière, c’est le don de ce qu’on a demandé. Cessez quand vous aurez reçu ; ou plutôt ne cessez pas ; même alors, persévérez encore. Si vous n’avez pas reçu, demandez pour recevoir ; si vous avez reçu, rendez grâce pour ce que vous avez reçu. » [trad. de Hom. de Chananaea 10, PG 52, col. 458 a.].
Saint Thomas rattache la persévérance à la vertu cardinale de force. Elle fait figure de vertu spéciale qui a pour fonction de supporter, d’endurer, de subir avec succès l’épreuve du temps [2a2ae, q.137, a.1]. Elle rend les autres vertus durables et les empêche de succomber sous l’usure du temps. Car le mérite de la persévérance, c’est précisément de supporter les difficultés qu’on rencontre au long des jours et des années. « En ne persévérant pas, on n’arrive pas. C’est pourquoi, affirme sainte Catherine de Sienne, la persévérance est nécessaire pour qui veut réaliser son désir. » [Le livre des dialogues, Paris, 1953, p. 169.].
La Cananéenne, écrit saint François de Sales [Sermon 56], accompagna sa confiance de la persévérance par laquelle elle continua fermement de crier : « Seigneur, fils de David, ayez pitié de moi. » Et le saint prélat dit ailleurs : « La persévérance à toujours faire la même chose en religion est un martyre car on y martyrise continuellement les fantaisies de l’esprit humain et toutes les propres volontés. » En effet la persévérance affronte cette sorte de mort du moi qu’est la monotonie, l’uniformité, l’anonymat de la vie commune… La persévérance aide à vaincre les tentations de l’ennui.
Commentant saint Thomas, le R.P. Jean-Baptiste Saint-Jure, s.j., estime que « la vertu et la perfection de la bonne œuvre est la persévérance ; c’est à elle seule que la couronne est rendue ; car que profite d’être bon, d’être sage, d’être fort, si on ne l’est pas jusqu’au bout ? » [De la connaissance et de l’amour de Notre-Seigneur Jésus-Christ, Lyon, 1859, t. III, ch.24, p. 446.]. « On ne demande pas au chrétien qu’il commence à bien faire, mais qu’il achève. » [Op. cit., p.447.].
La persévérance est un courage qui dure. Elle est indispensable pour poursuivre jusqu’à son terme une entreprise de longue haleine, sans se laisser abattre par la lassitude, sans se laisser déprimer par les échecs. La persévérance vient à bout de tout. Elle est la patience dans son affrontement avec les obstacles qui jalonnent la durée et qui se confondent même avec la durée. Deux défauts lui sont contraires : la mollesse qui cède à la moindre pression, et l’opiniâtreté, l’attachement obstiné à une opinion, l’entêtement, ou persistance dans un comportement volontaire sans tenir compte des circonstances et des changements de la situation.
Considérée du point de vue surnaturel, la persévérance est une grâce, un don très précieux à demander sans cesse. Elle permet aux autres vertus de durer. Demandons-la à la Très Sainte Vierge Marie qui nous la donnera avec la divine Sagesse.
† Je vous bénis.
Retraites carmélitaines
Retraites mixtes (hommes et dames), ouvertes principalement aux tertiaires du Carmel mais aussi aux personnes intéressées par la spiritualité du Carmel. Inscriptions et renseignements auprès de M. l’abbé Dubroeucq, M. l’abbé Dubroeucq |