Pie XII

260ᵉ pape ; de 1939 à 1958

23 décembre 1949

Radiomessage au monde

Table des matières

Il est de tra­di­tion que la veille de la Noël le Saint-​Père, répon­dant aux vœux que lui pré­sente le Sacré-​Collège, envoie au monde un radio­mes­sage. Cette année, le 24 décembre étant le jour consa­cré à l’ou­ver­ture de l’Année Sainte, la pré­sen­ta­tion des vœux eut lieu le 23 décembre. Le thème de ce dis­cours est tout entier consa­cré à pré­ci­ser les buts de l’an­née jubilaire :

Jamais, peut-​être comme en la veille de cet heu­reux évé­ne­ment qui ouvre l’Année jubi­laire Notre cœur de Pas­teur et de Père ne vous a sen­tis si étroi­te­ment proches de Nous, chers Fils et chères Filles du monde entier. Il Nous semble voir et écou­ter, et Notre cœur ne nous trompe pas, la pal­pi­ta­tion de mil­lions et de mil­lions de fidèles d’accord avec Nous comme un concert immense de fer­ventes actions de grâces, d’ardents dési­rs, d’humbles sup­pli­ca­tions, au Père dis­tri­bu­teur de tous biens, au Fils expia­teur de toutes fautes, au Saint-​Esprit dis­pen­sa­teur de toutes grâces.

Poussés par un pro­fond désir de libé­ra­tion spi­ri­tuelle, char­més par l’attirance des biens célestes, oublieux pour une heure brève des ennuis de la terre vous vous adres­sez à Nous et redites en quelque sorte, mais dans le bon sens, avec une inten­tion droite, la prière qui fut jadis adres­sée au Rédempteur : « Donnez-​nous un signe venant du ciel ».

Eh bien ! aujourd’hui vous sau­rez que « le Seigneur vien­dra et demain vous ver­rez sa gloire ». Le signe que vous atten­dez vous sera annon­cé aujourd’hui ; le signe, ou plu­tôt le moyen de rémis­sion et de sanc­ti­fi­ca­tion vous sera don­né demain même, au moment où, par Nos mains, la Porte mys­tique sera encore une fois enle­vée, ouvrant l’entrée au plus grand temple de la chré­tien­té, sym­bole du Rédempteur Jésus à nous don­né par Marie, afin que tous, incor­po­rés en Lui, nous trou­vions le salut : « Je suis la porte ; si quel­qu’un entre par Moi, il sera sau­vé » [1].

Le monde entier fixe en ces jours ses regards sur Rome et sur la Papauté :

Dans l’Eglise entière du Christ qui étend ses membres sur toutes les régions de la terre, en ces jours les regards se fixent sur Rome, sur le Siège apos­to­lique, source intaris­sable de véri­té, de salut, de bien. Nous savons com­bien d’espérances vous faites repo­ser en cette Année sainte.

Ferme est dans votre cœur la confiance que la Provi­dence divine vou­dra opé­rer, en cette Année sainte et, par elle, les mer­veilles de sa misé­ri­corde envers la famille hu­maine. Et Nous sommes sou­te­nu dans cette espé­rance que l’Ange du Seigneur ne ren­con­tre­ra pas d’obstacles sur son che­min, mais trou­ve­ra au contraire les routes apla­nies, les cœurs ouverts par cette bonne volon­té qui fait pen­cher le ciel vers la terre. Nous-​même, à qui la Providence divine a réser­vé le pri­vi­lège de l’annoncer et de la don­ner au monde entier Nous pres­sen­tons son impor­tance pour le pro­chain demi-siècle.

Les buts de l’Année Sainte sont à nouveau précisés [2] :

Année de renouveau spirituel :

Il Nous semble que l’Année sainte 1950 doit, avant tout, déter­mi­ner la réno­va­tion reli­gieuse du monde moderne, comme on l’entend ; qu’elle doit résoudre la crise spi­ri­tuelle qui étreint les hommes de notre temps.

Année de restauration de l’équilibre entre les valeurs hu­maines et les valeurs divines :

L’harmonie dési­rée entre les valeurs céleste et ter­restres, divines et humaines, obli­ga­tion et devoir de notre généra­tion, sera réa­li­sée ou, du moins, sera hâtée si les fidèles du Christ demeurent fermes dans leurs réso­lu­tions, pour­suivent avec téna­ci­té les œuvres entre­prises et ne se laissent pas séduire par de vaines uto­pies, ni détour­ner par des égoïsmes de partis.

Année de vie intense pour l’Eglise :

Elle doit pareille­ment déter­mi­ner l’avenir de l’Eglise, appli­quée au dedans à rendre plus pure et à répandre davan­tage dans les peuples la sain­te­té de ses membres, tan­dis qu’elle s’efforce au dehors de faire pas­ser et de dif­fu­ser son esprit de jus­tice et d’amour jusque dans les ins­ti­tu­tions sociales.

L’Année Sainte doit avoir une portée profonde pour la vie de l’humanité :

Animé de ces sen­ti­ments et de ces dési­rs, péné­tré de la digni­té d’une tra­di­tion qui remonte au temps de Notre pré­décesseur Boniface VIII, en ouvrant demain, de trois coups de mar­teau, la Porte sainte, Nous avons conscience d’ac­complir non un acte pure­ment tra­di­tion­nel, mais un rite sym­bo­lique de haute por­tée, non seule­ment pour les chré­tiens, mais pour toute l’humanité. Nous vou­drions que ce triple coup résonne au fond des âmes de tous ceux qui ont des oreilles pour entendre.

Durant cette Année les hommes doivent se sentir plus près de Dieu :

Année sainte : Année de Dieu ! De Dieu dont la ma­jesté et la gran­deur condamnent le péché ; de Dieu dont la bon­té et la misé­ri­corde offrent le par­don et la grâce à qui est dis­po­sé à les accueillir ; de Dieu qui, en cette Année sainte, veut s’approcher encore plus de l’homme et se tenir plus que jamais près de Lui.

Dans le monde contemporain il y a des erreurs fondamentales à redresser :

Il faut retrouver le sens du péché :

Combien font du péché une simple fai­blesse et de la fai­blesse jusqu’à une ver­tu ! « Assurément, écri­vait déjà le païen Salluste, nous avons per­du le vrai sens des mots : la dis­tri­bu­tion des biens des autres s’appelle libé­ra­li­té, l’audace de faire le mal s’appelle courage ».

Il faut mettre en pleine clarté les dictées de la conscience droite :

Transformant arti­fi­cieu­se­ment le sens des paroles pour les ques­tions les plus impor­tantes de la vie publique et pri­vée, ils cachent ce que la conscience ne veut pas éclair­cir, ils jus­ti­fient ce que l’intime de leur âme condamne, ils nient ce qu’ils devraient loya­le­ment reconnaître.

Il faut restaurer le sens de Dieu :

Combien mettent à la place du vrai Dieu leurs idoles, ou bien, tout en affir­mant leur croyance en Dieu et la volon­té de le ser­vir, se font de lui une idée qui est le pro­duit de leurs propres dési­rs, de leurs propres ten­dances, de leurs propres fai­blesses. Dieu dans sa gran­deur im­mense, dans sa sain­te­té imma­cu­lée, Dieu dont la bon­té com­prend si bien les cœurs qu’Il a for­més et dont la bien­veillance est tou­jours prête à venir à leur secours, n’est pas connu cor­rec­te­ment de beaucoup.

4° Il faut avoir l’esprit chrétien authentique :

C’est pour­quoi tant d’hommes sont chré­tiens par pure habi­tude, tant sont étour­dis et insou­ciants, tant d’âmes, d’autre part, sont tour­men­tées sans espé­rance, comme si le chris­tia­nisme n’était pas lui-​même la Bonne Nouvelle.

Fausses idées de Dieu, vaines créa­tions d’esprits trop humains, que l’Année sainte doit dis­si­per et chas­ser des cœurs.

Ce que l’Année Sainte ne devra pas être :

La sym­pa­thie avec laquelle les peuples ont accueilli l’annonce de l’Année sainte, affer­mit la confiance que Nous avons mise en elle. Ce ne sera donc pas une fête bruyante, ni un pré­texte à de pieuses dis­trac­tions, ni même un vani­teux déploie­ment de forces catho­liques au sens que le monde donne à ce mot, pour qui le suc­cès consiste dans l’appro­bation momen­ta­née des multitudes.

Mais au contraire l’Année Sainte devra être caractérisée par un retour à l’exercice des vertus chrétiennes :

L’Année sainte doit opé­rer plus sérieu­se­ment et plus pro­fon­dé­ment dans les âmes. Elle doit sti­mu­ler et promou­voir les ver­tus pri­vées et publiques. Elle doit être et pa­raître plus inti­me­ment et fran­che­ment chré­tienne. Elle devra cor­res­pondre à la volon­té mys­té­rieuse de Dieu. Elle devra se signa­ler comme l’Année du Grand Retour, l’Année du Grand Pardon, du moins dans la mesure où notre époque a été, même dans un pas­sé récent, une époque d’apostasies et de fautes.

I. — Année du grand retour.

Pie XII lance un appel à tous les hommes :

Adressons donc, dès aujourd’hui, Notre parole au monde entier afin que chez tous et cha­cun des hommes, dans toutes les régions, sur tous les rivages, avec l’urgence propre à l’heure extra­or­di­naire où nous sommes, s’accomplisse le Grand Retour désiré.

Cette invi­ta­tion de Notre part veut être, avant tout, un appel de père, qui vit, peine, souffre, prié et espère pour le bien et le bon­heur de ses fils. Et tous les hommes sur la terre sont Nos Fils, au moins en droit et par des­ti­na­tion, même ceux qui Nous ont aban­don­né, qui Nous ont offen­sé, Nous ont fait et Nous font souf­frir. Fils éloi­gnés, éga­rés, déçus et ulcé­rés, vous par­ti­cu­liè­re­ment aux cœurs de qui des voix trom­peuses et peut-​être une vue incon­si­dé­rée des choses ont éteint l’affection que jadis vous nour­ris­siez pour la sainte Eglise, veuillez ne pas résis­ter à l’offre de récon­ciliation que Dieu même vous fait par Notre entre­mise en un temps vrai­ment pro­pice. Soyez, dès main­te­nant, per­suadés que les che­mins du retour à la Maison du Père sont doux, et plein de joie l’embrassement qui vous attend.

L’Année Sainte doit être marquée par le retour à Dieu des incroyants :

Que cette Année sainte marque avant tout le retour des âmes qui, pour des causes diverses et mul­tiples, ont per­du de vue dans leur cœur l’image et le sou­ve­nir de leur Créateur, de qui dépend leur vie comme celle de tous les êtres, et en qui se trouve leur sou­ve­rain bien.

Qu’ils en soient éloi­gnés par suite de leur iner­tie ou de leur agnos­ti­cisme en face du plus grand pro­blème de la vie, ou qu’ils Se disent satis­faits d’une fausse vision de l’univers, dans laquelle on refuse la place néces­saire aux pre­miers prin­cipes spi­ri­tuels de tout ce qui est ou peut-​être, ou que, ne pou­vant sup­por­ter son indes­truc­tible pré­sence, sot­te­ment jaloux de son pou­voir suprême, ils Lui fassent une folle guerre, cher­chant à étouf­fer le témoi­gnage que Lui rendent toutes les créa­tures, et leur cœur même, ils souffrent l’angoisse d’un exil, l’i­so­le­ment de l’univers, le vide d’un désert auquel ils se sont eux-​mêmes condam­nés en accep­tant l’athéisme. Pour eux, il n’y a qu’un remède : le retour, — retour à la réflexion et au bon sens humain, — retour à la recherche pro­fonde et sereine de la rai­son des choses remon­tant degré par degré l’échelle du créé, de l’effet aux causes, jusqu’à ce que, plei­ne­ment apai­sé, l’esprit inves­ti­ga­teur trouve son repos, — retour enfin à l’humilité et à la doci­li­té de la créature.

C’est alors qu’apparaîtra à leurs yeux — et ils pour­ront en quelque sorte le tou­cher dans le témoi­gnage irré­fra­gable de ses œuvres — le Dieu des vivants, Notre Père, l’Amour qui tour­mente tant qu’il n’est pas possédé.

De même les païens seront attirés par le rayonnement du Jubilé :

Le cœur Nous dit que cette Année sainte ver­ra beau­coup de ces retours, comme elle ver­ra se mul­ti­plier les con­versions à la foi chré­tienne des païens en terres de mis­sions. Ce sera cer­tai­ne­ment pour vous un récon­fort de savoir que, depuis le Jubilé de 1925, le nombre des chré­tiens en ces ter­ri­toires éloi­gnés a plus que dou­blé, tan­dis que dans cer­taines régions de l’Afrique, l’Eglise visible est deve­nue un sou­tien de la vie sociale, grâce a l’influence chré­tienne pro­fon­dé­ment exer­cée sur les mœurs publiques et privées.

Néanmoins il faut déplorer en cette fin de 1949 que de nom­breuses régions sont sous l’emprise des courants révolutionnaires athées :

Mais, avec la plus vive dou­leur de Notre âme, Nous ne pou­vons déta­cher Notre pen­sée des graves dan­gers qui menacent et qui ont déjà déso­lé la reli­gion et ses ins­ti­tu­tions en d’autres pays de l’Europe et de l’Asie, comme dans l’immense Chine où des révo­lu­tions tra­giques ont réduit des jar­dins de vies flo­ris­santes en cime­tières de morts.

Les croyants pécheurs doivent revenir eux aussi à la pratique intègre du christianisme :

Que l’Année sainte marque le retour à Jésus-​Christ, Ré­dempteur des âmes atti­rées par les plai­sirs trom­peurs du péché et qui se trouvent loin de la Maison du Père. Il y a des croyants et des catho­liques que, mal­heu­reu­se­ment, l’esprit aus­si faible que la chair rend trans­fuges de leurs propres devoirs et oublieux des vrais tré­sors, où pour de longues années, ou dans une alter­nance habi­tuelle de dé­sertion et de retours éphé­mères. Ils s’illu­sionnent s’ils pen­sent pos­sé­der la vie chré­tienne qui plaît à Dieu sans que la grâce sanc­ti­fiante demeure habi­tuel­le­ment dans leur cœur.

Des faciles com­pro­mis entre terre et ciel, temps et éter­ni­té, sens et esprit, ils sont entraî­nés dans le dan­ger de mou­rir de misère et de faim, loin de ce Jésus qui ne recon­naît pas pour siens ceux qui veulent ser­vir deux maîtres. Pour ces bles­sés de l’esprit, lépreux, para­ly­tiques, rameaux cou­pés sans sève vitale, que l’Année sainte soit un temps de gué­ri­son et de réta­blis­se­ment. L’Ange de la pis­cine pro­ba­tique veut renou­ve­ler pour eux tous le pro­dige des eaux gué­ris­seuses. Qui ne vou­dra s’y baigner ?

Le vieux Père de la Parabole évan­gé­lique attend an­xieux sur le seuil de la Porte sainte que le fils éga­ré rentre repen­tant. Qui vou­dra s’obstiner dans le désert de la faute ?

De même le Pape lance un appel à tous les chrétiens séparés de l’unique et vraie Eglise, afin qu’ils fassent eux aussi leur retour à l’Eglise catholique :

Oh ! si cette Année sainte pou­vait saluer aus­si le retour vrai­ment grand et atten­du depuis des siècles de nom­breux croyants en Jésus-​Christ, sépa­rés de l’unique Eglise véri­table pour divers motifs. Avec des gémis­se­ments indi­cibles, l’Esprit qui est dans le cœur des hommes de bien élève aujour­d’hui, comme le cri d’imploration, la Prière même du Seigneur : « Qu’ils soient un ! ».

Justement sou­cieux de l’audace avec laquelle se meut le front unique de l’athéisme mili­tant, les hommes expriment aujourd’hui à haute voix ce qu’ils se deman­daient depuis long­temps : « Pourquoi encore des sépa­ra­tions ? Pourquoi encore des schismes ? A quand l’union concor­dante de toutes les forces de l’Esprit et de l’Amour ? ».

Si d’autres fois est par­tie du Saint-​Siège l’invitation à l’unité, en cette occa­sion Nous la répé­tons plus chaude et plus pater­nelle, Nous sen­tant pous­sé par les invo­ca­tions et les sup­pli­ca­tions de tant et tant de croyants répan­dus sur toute la terre qui, après les tra­giques et déplo­rables événe­ments souf­ferts, tournent les yeux vers le Saint-​Siège comme vers l’ancre de salut du monde entier.

Le Pape invite discrètement les Juifs à se tourner vers Notre-​Seigneur Jésus-Christ :

Pour tous les ado­ra­teurs du Christ, sans exclure ceux qui, dans une sin­cère mais vaine attente, l’adorent comme pro­mis dans les pré­di­ca­tions des Prophètes et non encore venu, Nous ouvrons la Porte sainte et, deve­nu Père de tous par un ins­cru­table des­sein de Jésus Rédempteur, Nous ouvrons aus­si à tous Nos bras et Notre cœur.

Il faut que le monde entier fasse à nouveau acte de soumission entiers Dieu, maître et créateur :

Que, fina­le­ment, ce Jubilé soit l’année du Grand Re­tour de l’humanité entière aux des­seins de Dieu.

Le monde moderne, dans la manière même dont il a ten­té de secouer le joug suave de Dieu, a par le fait reje­té l’ordre éta­bli par Lui et, avec le même orgueil que l’ange rebelle au début de la créa­tion il a pré­ten­du en ins­ti­tuer un autre à sa guise. Après deux siècles de tristes expé­riences et d’égarements, tous ceux qui ont encore l’esprit et le cœur droits confessent que tels mesures et règle­ments qui ont le nom d’ordre, sans en avoir la sub­stance, n’ont pas don­né les résul­tats pro­mis, ni ne répondent aux natu­relles aspi­ra­tions de l’homme. Cette faillite s’est mani­fes­tée dans un double ter­rain : celui des rap­ports sociaux et celui des rap­ports internationaux.

Le monde reniant Dieu a dû verser dans le désordre social. En effet, l’homme souverain a méconnu la nécessité d’une autorité supérieure :

En matière sociale, la contre­fa­çon des des­seins de Dieu s’est opé­rée à la racine même, défor­mant la divine image de l’homme. A sa réelle figure de créa­ture ayant ori­gine et des­tin en Dieu a été sub­sti­tué le faux por­trait d’un homme auto­nome dans sa conscience, légis­la­teur incon­trô­lable de lui-​même, irres­pon­sable envers ses sem­blables et envers le groupe social, sans autre des­tin hors de la terre, sans autre but que de jouir des biens finis, sans autre loi que celle du fait accom­pli et de l’assoupissement indis­ci­pli­né de ses désirs.

De là est sor­ti et s’est for­ti­fié pen­dant des lustres entiers, par les appli­ca­tions les plus variées dans la vie publique et pri­vée, cet ordre beau­coup trop indi­vi­dua­liste qui est aujour­d’hui presque par­tout en crise grave.

Après les erreurs de l’individualisme libéral, le monde a connu les erreurs du socialisme marxiste :

Mais les inno­va­teurs sui­vants n’ont rien appor­té de mieux. Partant des mêmes pré­mices erro­nées et s’écartant dans une autre direc­tion, ils ont conduit à des consé­quences non moins funestes, jus­qu’au bou­le­ver­se­ment total de l’ordre divin, au mépris de la digni­té de la per­sonne humaine, à la néga­tion des liber­tés les plus sacrées et les plus fondamen­tales, à la pré­do­mi­nance d’une seule classe sur les autres, à l’asservissement de toute per­sonne et de toute chose à l’état tota­li­taire, à la légi­ti­ma­tion de la vio­lence et à l’athéisme militant.

La seule solution aux difficultés sociales présentes est de revenir aux principes chrétiens :

Aux tenants de l’un et de l’autre sys­tème social, tous deux à l’opposé des des­seins de Dieu, que se fasse entendre de manière per­sua­sive l’invitation à recou­rir aux prin­cipes natu­rels et chré­tiens, qui fondent la jus­tice effec­tive sur le res­pect des liber­tés légi­times, de manié­ré que, par la recon­naissance de l’é­ga­li­té de tous dans l’in­vio­la­bi­li­té des droits per­son­nels, s’éteigne la lutte inutile qui exas­père les esprits dans la haine entre frères.

Pie XII fait un appel particulièrement pressant aux masses ten­tées par les promesses du communisme :

Mais, outre ces vœux, qui forment la constante solli­citude de Notre devoir apos­to­lique, Nous adres­sons une pater­nelle exhor­ta­tion à ceux qui mettent toute leur espé­rance dans les pro­messes d’une doc­trine et de chefs qui font expli­ci­te­ment pro­fes­sion de maté­ria­lisme et d’athéisme.

Humbles et oppri­més, si pénible que soit votre situa­tion, et bien que vous conser­viez le droit de reven­di­quer la jus­tice, et les autres le devoir de vous la rendre, rappelez-​vous que vous pos­sé­dez une âme immor­telle et un des­tin transcen­dant. Ne veuillez pas échan­ger les biens célestes et éter­nels avec les biens caducs tem­po­rels, spé­cia­le­ment en cette époque où de toutes parts les hommes de bien et des ins­ti­tu­tions secou­rables ont plus effi­ca­ce­ment recueilli votre cri et com­pris votre drame, réso­lus à vous gui­der par les voies de la jus­tice. La foi et l’espérance que vous met­tez sou­vent en des hommes aus­si affir­ma­tifs dans leurs pro­messes que sûrs de ne pou­voir obte­nir la solu­tion rapide de tous ces pro­blèmes qu’ils, font briller devant vos yeux, pro­blèmes dont cer­tains sont dif­fi­ci­le­ment solubles à cause des limites même de la nature de l’homme, réservez-​les en pre­mier lieu aux pro­messes de Dieu, qui ne trompe pas.

Les sol­li­ci­tudes légi­times qui vous assaillent pour le pain quo­ti­dien et pour une habi­ta­tion conve­nable, indis­pen­sables à votre vie et à celle de vos familles, faites qu’elles ne con­trastent pas avec vos des­tins célestes, qu’elles ne vous fassent pas négli­ger votre âme et les tré­sors impé­ris­sables que Dieu vous a confiés dans les âmes de vos enfants, qu’elles n’obscurcissent pas pour vous la vie, qu’elles n’empêchent pas l’obtention de ces biens éter­nels qui seront votre bon­heur à jamais et qui se résument dans la suprême valeur pour laquelle nous sommes créés : Dieu, notre Béatitude.

Seule, une socié­té éclai­rée par les règles de la foi. res­pec­tueuse des droits de Dieu, cer­taine du compte que ses chefs res­pon­sables devront rendre au Juge suprême dans l’intime de leur conscience et en pré­sence des vivants et des morts, seule une telle socié­té sau­ra recon­naître et in­terpréter cor­rec­te­ment vos besoins, et vos justes aspi­ra­tions, défendre et pro­mou­voir vos droits, vous gui­der sage­ment dans l’accomplissement de vos devoirs, selon la hié­rar­chie des valeurs et l’harmonie entre la vie domes­tique et la vie sociale éta­blies par la nature.

N’oubliez pas que, sans Dieu, la pros­pé­ri­té maté­rielle est pour qui ne l’a pas, une bles­sure dou­lou­reuse, mais pour qui la pos­sède, une séduc­tion mor­telle. Sans Dieu, la cul­ture intel­lec­tuelle et esthé­tique est un fleuve sépa­ré de sa source et de son embou­chure : elle se réduit à un marais tout rem­pli de sable et de boue.

De même le monde refusant d’obéir à Dieu est tombé dans le chaos international, dans les guerres et les rivalités. Pour retrouver la paix, il faut se soumettre à l’ordre voulu par Dieu :

Nous atten­dons enfin pour cette Année sainte le retour de la socié­té inter­na­tio­nale aux des­seins de Dieu, selon les­quels tous les peuples, dans la paix et non dans la guerre, dans la col­la­bo­ra­tion et non dans l’isolement, dans la jus­tice et non dans l’égoïsme natio­nal, sont des­ti­nés à for­mer la grande famille humaine, orien­tés à la per­fec­tion com­mune dans l’aide réci­proque et dans l’équitable répar­ti­tion des biens dont Dieu a confié le tré­sor aux hommes.

Chers Fils, si jamais occa­sion Nous parut pro­pice pour exhor­ter les conduc­teurs de peuples à des pen­sées de paix, celle de l’Année sainte Nous semble plus que jamais oppor­tune. Elle est et veut signi­fier aus­si un puis­sant appel en même temps qu’une contri­bu­tion à la fra­ter­ni­té des peuples.

Le pèlerinage à Rome apporte sa part à la construction d’une vaste fraternité entre les peuples :

Vers cette Mère des peuples qu’est Rome conver­ge­ront d’innombrables groupes de pèle­rins divers de races, de nations, de langues, de mœurs, de sen­ti­ments, et dans ses murs vivront ensemble, se ren­con­tre­ront dans les mêmes rues, repo­se­ront dans les mêmes hôtels, par­ti­ci­pe­ront aux mêmes rites, s’abreuveront aux mêmes sources de l’Esprit, joui­ront des mêmes récon­forts, ceux qui reçurent l’ordre de semer la mort et ceux qui en subirent les épou­van­tables effets, celui qui enva­hit et celui qui lui fut sou­mis, celui qui clô­tu­ra les camps de fers bar­be­lés et celui qui y souf­frit d’une dure captivité.

N’avons-Nous pas rai­son de croire que ces mil­liers et ces mil­liers de Nos Fils et Filles devien­dront l’avant-garde fidèle de la croi­sade pour la paix et que, eh même temps que Notre Bénédiction, ils por­te­ront avec eux dans leur patrie la pen­sée, la force de la paix du Christ, afin d’y gagner de nou­velles recrues pour une si sainte cause.

Pie XII condamne sévèrement tous ceux qui voudraient porter atteinte à la paix :

A Dieu ne plaise que cette « Trêve de Dieu », inspi­ratrice et pré­sage de des­seins paci­fiques ne soit trou­blée et vio­lée par des pro­jets insen­sés, non seule­ment entre les nations mais entre les divers groupes d’un même pays. Cette main sacri­lège se condam­ne­rait d’elle-même à la juste colère de Dieu et s’attirerait l’immanquable exé­cra­tion de toute l’humanité.

Le Pape espère que le retour des hommes à Dieu prendra en 1950 de grandes proportions :

Nous Nous atten­dons donc à un grand Retour en cette année de grâces extra­or­di­naires. Grand par le nombre des Fils à qui Nous réser­vons le plus affec­tueux accueil ; grand par l’éloignement des pays dont pro­vien­dront cer­tains d’entre eux ; grand par les vastes et bien­fai­santes réper­cus­sions qui ne man­que­ront pas d’en résul­ter. Que Nos Fils, que tous les hommes de bonne volon­té aient à coeur de ne pas trom­per les espé­rances du Père com­mun dont les bras levés vers le Ciel implorent de la misé­ri­corde divine sur le monde, une nou­velle effu­sion de grâces dépas­sant toute mesure.

II. — Année de grand pardon.

D’ailleurs aux hommes revenant vers Dieu et se repentant, le pardon est accordé, la miséricorde divine est toujours prête à s’exercer :

Par cette faveur d’amour com­pa­tis­sant et bien­veillant qui, de Rome, se répan­dra sur toute la terre, tout retour à Dieu, à Jésus-​Christ, à l’Eglise et aux divins des­seins, se scel­le­ra dans l’amoureux embras­se­ment du Père des misé­ri­cordes qui par­donne toute faute et remet toute peine, à celui qui aime. Jésus Nous a révé­lé le vrai visage de Dieu en le repré­sen­tant sous les traits du Père qui accueille, embrasse, par­donne l’Enfant pro­digue reve­nant contrit et confiant à la mai­son dont il s’était sot­te­ment éloigné.

Si le Jubilé est pour les hommes un temps de retour extra­or­di­naire, il sera pour Dieu une occa­sion de par­don plus large et plus amou­reux. Et qui n’a besoin du par­don de Dieu ?

Mais l’homme pécheur doit d’abord se repentir sincèrement :

Si le Seigneur est prompt à par­don­ner, Il ne dis­pense pas le pécheur du repen­tir sin­cère, ni de la juste expia­tion. Que l’Année sainte soit donc prin­ci­pa­le­ment une année de repen­tir et d’expiation.

Le repen­tir et l’expiation inté­rieurs et volon­taires sont l’indispensable pré­sup­po­sé du renou­vel­le­ment humain, ils signi­fient l’arrêt dans la des­cente, expriment la reconnais­sance des propres péchés, mani­festent le sérieux du bon vou­loir. Et l’expiation volon­taire acquiert une plus grande valeur quand elle est col­lec­tive et pré­sen­tée en union avec le pre­mier Expiateur des fautes humaines, Jésus-​Christ Notre-Seigneur.

C’est pourquoi il faut faire durant cette année 1950 des actes de pénitence :

Expiez, Nos chers Fils, en cette Année sainte qui rap­pelle la grande Expiation du Calvaire, expiez vos fautes et celles des autres, ense­ve­lis­sez par un repen­tir sin­cère tout le pas­sé, per­sua­dés que si la géné­ra­tion pré­sente a été frap­pée si dure­ment par les châ­ti­ments pré­pa­rés par ses propres mains, c’est parce qu’elle a pu consciem­ment et impudem­ment pécher.

A la suite de ces péchés, l’humanité est d’ailleurs durement éprouvée :

Nous voyons défi­ler devant Nos yeux, comme en une lugubre revue, les visages dou­lou­reux des orphe­lins, des veuves, des mères en attente d’un retour qui peut-​être n’arri­vera pas, des per­sé­cu­tés pour la jus­tice et pour la reli­gion, des pri­son­niers, des réfu­giés, des exi­lés for­cés, des déte­nus, des chô­meurs, des oppri­més, de ceux qui souffrent dans l’esprit et dans la chair, des vic­times de toute injus­tice. Tant et tant de larmes qui arrosent la face de la terre, tant et tant de sang qui l’empourpre tout en étant en soi une expia­tion et en beau­coup de cas, non pour des fautes per­sonnelles, exigent à leur tour une autre expia­tion pour que la faute soit détruite et que sou­rie de nou­veau la joie.

Qui vou­dra se tenir à l’écart de cette expia­tion dont le chef est le divin Crucifié lui-​même et qui embrasse l’Eglise mili­tante entière ?

Les hommes, à l’image de Dieu, doivent eux aussi se montrer miséricordieux et prêts à pardonner :

Avec de si larges pro­messes de la part de Dieu, peut-​être jamais Année sainte ne vint plus oppor­tu­né­ment con­seiller la dou­ceur, l’indulgence et le par­don d’hommes à hommes.

Quand, en des temps récents, pre­nant pour motifs une guerre mal­heu­reuse ou des fautes poli­tiques, se déchaî­nèrent des vagues de repré­sailles incon­nues jusqu’alors dans l’his­toire au moins quant au nombre des vic­times, Notre cœur fut enva­hi d’une dou­leur amère, non seule­ment pour le mal­heur qui mul­ti­pliait les mal­heurs et jetait dans le deuil des mil­liers de familles inno­centes, mais parce que Nous y voyions, avec la plus grande afflic­tion, le témoi­gnage tra­gique que l’esprit chré­tien était abandonné.

Qui veut être sin­cè­re­ment chré­tien, doit savoir par­donner. « Serviteur méchant, aver­tit la Parabole évan­gé­lique, ne devais-​tu pas, toi aus­si, avoir pitié de ton com­pa­gnon de ser­vi­tude, comme j’ai eu pitié de toi ? ».

La cha­ri­té et la misé­ri­corde, lors­qu’il se pré­sente de justes motifs, ne s’opposent pas au devoir d’une cor­recte admi­nis­tra­tion de la jus­tice, mais bien l’imprudente intolé­rance et l’esprit de repré­sailles, sur­tout quand la ven­geance exer­cée par le pou­voir public vise une erreur plu­tôt qu’une faute, ou quand la peine infli­gée jus­te­ment se pro­longe au-​delà de toute limite raisonnable.

Les pouvoirs publics Sont invités à user de clémence envers ceux qui ont subi des condamnations :

Que le Seigneur ins­pire des des­seins de récon­ci­lia­tion et de concorde à tous ceux qui sont revê­tus de res­pon­sa­bi­li­tés publiques et que, sans pré­ju­dice du bien com­mun, l’on mette fin à ces restes de lois extra­or­di­naires, les­quelles ne concernent pas les délits de droit com­mun qu’il faut punir, ces lois qui, de longues années après la ces­sa­tion du con­flit armé, sus­citent en tant de familles, en tant d’individus des sen­ti­ments d’exaspération contre la socié­té dans laquelle ils sont contraints de souffrir.

C’est pour­quoi Nous sup­plions de nou­veau les Autorités suprêmes des Etats, spé­cia­le­ment des Etats chré­tiens, au nom de Jésus-​Christ lui-​même qui en don­na le pre­mier l’exemple en s’immolant pour ceux qui le tuaient, de bien vou­loir exer­cer géné­reu­se­ment leur droit de grâce en fai­sant pas­ser dans les faits en l’occasion si solen­nelle et si pro­pice de l’Année sainte, ce tem­pé­ra­ment de la jus­tice puni­tive qui est pré­vu par les lois de tout pays civilisé.

La reli­gion et la pié­té qui, comme Nous l’espérons, ins­pi­re­ront ces actes de bien­veillance, loin d’énerver la force des lois ou d’en amoin­drir le res­pect chez les citoyens, seront au contraire une solide rai­son pour les béné­fi­ciaires, avec le retour à la liber­té dési­rée et avec l’abréviation de la peine, de se rele­ver mora­le­ment et, si le cas le com­porte, de répa­rer le pas­sé par un sin­cère et durable repen­tir, sous le signe de la foi. Nous-​même et, avec Nous, tant de cœurs de parents affli­gés, deman­dons ce récon­fort parce que la joie des fils est le bon­heur du père.

Et dès main­te­nant nous expri­mons Nos publics et fer­vents remer­cie­ments aux Gouvernants qui ont déjà, en des me­sures variées, favo­ra­ble­ment accueilli Notre vœu ou Nous ont lais­sé quelques espé­rances d’en obte­nir l’accomplisse­ment [3].

Le Saint-​Père invite tous les chrétiens à se rendre, à Rome :

« Mets-​toi main­te­nant en route avec assurance ».

Chers Fils, voi­ci que Nous vous avons ouvert Notre cœur à la veille de l’ouverture de la Porte sainte. Veuillez y lire Nos inten­tions, Nos espé­rances, Nos vœux. Recueillez Notre invi­ta­tion à la mai­son pater­nelle de près ou de loin, de toutes régions et conti­nents, de toutes les fron­tières et par toutes les routes, tra­ver­sant les océans et fen­dant les cieux. Venez à cette Rome qui vous ouvre ses bras tou­jours maternels.

« Mets-​toi main­te­nant en route avec assu­rance » pèle­rin venu du cou­chant, qui désires véné­rer le haut lieu de Pierre.

Vous qui déjà pen­dant de longues années avez lais­sé le foyer domes­tique et vous êtes endur­cis aux rigueurs des longs voyages avec les armées en guerre, avec les foules des émi­grés, des réfu­giés, repre­nez la route, mais cette fois dans la joie, comme des légions paci­fiques d’orants et de péni­tents vers la Patrie com­mune des chré­tiens. Puisque sans pri­vi­lège de races ou de castes, Rome est la Patrie de tous, tout chré­tien peut et doit dire : « Rome est ma Patrie » !

Ici se mani­feste plus par­ti­cu­liè­re­ment la sur­na­tu­relle Providence de Dieu pour les âmes. Ici les saints ont pui­sé les règles et les ins­pi­ra­tions de leur héroïsme. Cette terre bénie a connu les triomphes des pre­miers mar­tyrs ; ce fut le lieu d’épreuves d’invincibles confes­seurs. Ici est la pierre inébran­lable où vous ancre­rez vos dési­rs, le lieu et l’antique « tro­paeum » du sépulcre glo­rieux du Prince des Apôtres qui sou­tient la chaire vivante du Vicaire du Christ.

Dans la splen­deur des Basiliques, dans la beau­té des litur­gies solen­nelles, dans la pénombre des antiques cime­tières chré­tiens près des insignes reliques des saints, vous res­pi­re­rez une atmo­sphère de sain­te­té, de paix et d’universalité, qui pro­cu­re­ra à votre vie un pro­fond renou­vel­le­ment chrétien.

Le peuple de Rome est appelé à témoigner entiers tous la plus grande charité :

Et vous, chers Fils de Rome, plus voi­sins de Nous et lié à Nous par un minis­tère pas­to­ral plus immé­diat, qui plus d’une fois dans ces dix années pas­sées Nous avez don­né d’indubitables preuves d’attachement filial, vous ne le céde­rez à per­sonne, pour vous éle­ver par vos réso­lu­tions et votre conduite, jus­qu’aux fins les plus hautes de l’Année sainte. Il vous convient de mon­trer une cha­ri­té par­ti­cu­lière, pour ac­cueillir vos frères venus de loin, une manière de vivre exem­plaire et une fer­vente pra­tique des devoirs religieux.

Le Pape termine en accordant à tous les hommes de bonne Volonté sa Bénédiction :

Que le Dieu tout-​puissant et misé­ri­cor­dieux accueille ces vœux que Nous for­mons et, sur vous qui Nous écou­tez, sur tous les hommes de bonne volon­té, sur ceux dont Nous atten­dons le retour, que des­cendent comme gage des plus larges misé­ri­cordes du Ciel Notre Bénédiction apostolique.

Source : Documents Pontificaux de S. S. Pie XII, année 1949, Édition Saint-​Augustin Saint-​Maurice. – D’après le texte ita­lien des A. A. S., t. XXXXI, 1949, p. 625.

Notes de bas de page
  1. On sait que les céré­mo­nies de l’Année Sainte débutent par l’ou­ver­ture de la porte sainte des quatre grandes basi­liques romaines.[]
  2. On trou­ve­ra ces buts défi­nis dans la Bulle Jubilaeum maxi­mum du 26 mai 1949[]
  3. Dès le mois de décembre 1949, les gou­ver­ne­ments du Brésil, d’Espagne, d’Irlande, d’Italie, de la Saar avaient pris des dis­po­si­tions pour amnis­tier un cer­tain nombre de condam­nés.[]