Né le 16 août 1815 à Châteauneuf d’Asti (Sardaigne),
et mort le 31 janvier 1888 à Turin (Italie).
François Bosco, veuf avec un enfant, eut deux autres garçons de sa seconde épouse, Marguerite Occhiena. Le dernier garçon fut né le16 août 1815 au lieu-dit Les Becchi près du hameau de Muraldo à Châteauneuf d’Asti, dans le Piémont. Baptisé le lendemain, il reçut le nom de Jean-Melchior.
Au printemps 1817, François mourut d’une pneumonie violente. Sa veuve dut subvenir aux besoins de sa belle-mère et des trois orphelins. A quatre ans, le petit Jean effilochait déjà les tiges de chanvre. Puis, comme ses frères, il ira couper du bois, mener les bêtes aux champs, nettoyer l’étable, gauler des arbres, traire la vache, etc… Ces garçons furent élevés chrétiennement par cette femme courageuse : « Dieu vous voit, répétait-elle, Dieu vous voit. Moi je puis être absente : Lui est toujours là. » La grêle eut-elle ravagé les modestes arpents de vigne : « Courbons la tête, mes enfants, le bon Dieu nous les avait données ces belles grappes, le bon Dieu nous les reprend. Il est le Maître. Pour nous c’est une épreuve, pour les méchants c’est une punition ». Elle formait surtout leur cœur : « Mes petits, comme nous devons aimer le bon Dieu qui nous fournit le nécessaire. Il est vraiment notre père, notre père qui est aux cieux. » – « Tous ces astres merveilleux, c’est Dieu qui les a mis là-haut. Si le firmament est si beau, que sera-ce du paradis ? » Illettrée, elle connaissait néanmoins par cœur l’Histoire Sainte, et l’inculquait à ses enfants. De là, le jeune Jean entraînait ses amis de jeu et leur racontait à son tour l’Histoire Sainte.
A Pâques 1826, il fait sa première communion et il connaît sa vocation : « Je veux être prêtre, je veux consacrer ma vie aux enfants, je m’en ferai aimer et je leur ferai aimer le bon Dieu. » Don Calosso[1], chapelain de Murialdo, lui apprit le latin. Jean travaillait comme apprenti chez un tailleur puis chez un menuisier pour payer ses scolarités jusqu’à son ordination le 5 juin 1841.
Sous la protection de saint Joseph Cafasso, Don Bosco constitua peu à peu un pensionnat de garçons abandonnés de Turin pour les sanctifier et leur apprendre un métier. L’œuvre ne cessa de se développer.
Dès 1857, la communauté de Don Bosco essaime en France.
En 1869, le pape Pie IX approuva la Société de Saint-François-de-Sales (salésiens), fondée par Don Bosco en 1854.
En 1876, Don Bosco a un songe de la sainte Vierge lui montrant deux petits bâtiments où travaillent quelques dizaines d’orphelins qui apprennent les métiers de la terre et de la vigne, sous la direction d’un prêtre diocésain[2] ; Don Bosco voit de plus en plus de jeunes, il en sort des Salésiens[3]… Moins de trois jours après, S. Exc. Mgr Joseph Terris, évêque de Fréjus de 1876 à 1885, écrit à Don Bosco lui demandant de prendre cette propriété de « La Navarre » à La Crau, et celle de St-Cyr-sur-Mer. Au second courrier, Don Bosco accepte. En 1878, Don Bosco confie la maison de St-Cyr à sainte Marie-Dominique Mazzarello, qui s’occupera des filles, tandis que le 29 janvier 1879, de retour de Marseille, Don Bosco y place deux aumôniers salésiens. L’orphelinat « La Navarre » sera destiné aux garçons et dirigé par deux salésiens. Don Bosco fit la connaissance de Maître Colle[4], de La Farlède, lequel devint un grand bienfaiteur que Don Bosco visitera quelques hivers consécutifs.
Don Bosco passe à Marseille où le Comte Colle lui dépêcha de passer à La Farlède pour guérir son fils, Louis, tuberculeux[5], dans sa dix-septième année. Faisant le détour, Don Bosco visite Louis le 1er mars 1881, et en est très édifié ; sans le lui dire, il le juge prêt à augmenter la cour céleste des âmes vierges, mais lui recommande l’abandon à la Providence. Peu après, Louis, décéda le 3 avril. Don Bosco eut des visions confirmant sa présence au Ciel. Aussi écrivit-il en 1882, en français, avec l’aide de son secrétaire Camille Henri de Barruel, une biographie de Louis Fleury Antoine Colle. Louis apparut à Don Bosco disant la Messe à Hyères en 1883, lui recommandant de fonder en Patagonie, et lui disant : « Faites communier souvent les enfants, et admettez-les de bonne heure à la Sante Table, montrez-leur la sainte Hostie, et faites-la leur adorer, pour les préparer à la première communion[6] en Chine, en Afrique, de favoriser la dévotion au Sacré-Cœur.
Don Bosco, quoique très affaibli physiquement voulant fonder une maison à Paris, mais aussi trouver des bienfaiteurs français pour financer la construction de l’église du Sacré-Cœur de Rome, s’étant adressé au comte Colle, entreprit un voyage en France le 21 janvier 1884[7]. Après être passé par Nice (tout février) et avant de rejoindre Marseille, saint Jean Bosco bénit la chapelle du pensionnat de La Crau. Arrivé à Paris, Don Bosco dit la Messe à Notre-Dame-des-Victoires le samedi 28 avril 1884 : après la Communion, Don Bosco eut une apparition du jeune Louis Colle lui disant : « C’est ici la maison des grâces et des bénédictions ».
Don Bosco décéda le 31 janvier 1888. Les miracles si nombreux opérés tant de sur terre que depuis le Ciel ont incliné à faire exception pour ouvrir son procès de béatification en juin 1890, alors que le délai normal était de 50 ans. Pie XI le béatifia en 1929 et le canonisa en 1934.
Abbé L. Serres-Ponthieu
- (-21.11.1830).[↩]
- L’abbé Jacques Vincent, du diocèse de Fréjus-Toulon, reçut ces bâtiments en 1868, l’un à St-Cyr-sur-Mer, l’autre à La Crau. Mais devenu malade et âgé, l’évêque chercha une succession.[↩]
- De 1929/après 1935 à 1959, « La Navarre » servit de noviciat pour la province salésienne de Lyon ?[↩]
- Fleury Louis Antoine Colle, né le 7 mars 1821, avocat à Toulon comme son père, épouse en 1851 Marie Buchet, fille du Général, décédée en 1909. Bienfaiteur des Salésiens, il est promu Comte romain, Commandeur de l’Ordre de Grégoire V. Décède en 1888.[↩]
- Entraîné par des Farlédois à se promener dans le Coudon, il prit froid.[↩]
- Comme l’y autorisera le pape saint Pie X en 1907.[↩]
- L’ex-voto porte 28 avril 1883.[↩]