Extrait du Saint Pie n° 169 de décembre 2008
Au mois de novembre, la Mission est prise d’une fièvre toute apostolique. Le Père Arnold passe le début du mois au Nigeria où il prêche et administre les sacrements tant attendus par les fidèles de ce pays. Le Père Supérieur part ensuite pour Lambaréné, accompagné du Père Nicolas et du Frère Antoine. La communauté laissée en base arrière s’en trouve bien réduite. Pendant trois jours, l’équipe missionnaire ira de villages en villages autours des lacs de Lambaréné.
Le dimanche 16, ils sont à Four Place, où les fidèles viennent nombreux. À la fin de la Messe, le Père Patrick réunit le Chef de regroupement, le Chef de village et un bon nombre parmi les anciens (ceux que l’on nomme fièrement les « vieux catholiques » ). Car le Christ ne doit pas régner seulement sur les cœurs, mais aussi sur les sociétés. Il est donc bien louable que les autorités locales apportent toute leur collaboration à l’évangélisation de leur villages.
Lundi 17, une bonne heure de route et une heure et demi de pirogue à moteur pour parvenir jusqu’au village d’Ediènanongo, sur le Lac Onangué. Ce n’est pas la meilleure période, car il fait très chaud, les eaux sont très hautes, et il n’y a pas beaucoup de monde dans les villages, car les enfants et les jeunes viennent plutôt pendant les vacances. Cependant, les Pères ont sillonné les Lacs Onangué, Ezanga et Oguemouè, ont visité plusieurs villages, et ont pu rencontrer les anciens, les notables et chefs de villages : Ediènanongo, Nengué-Ntogolo, Rendougou, N’Long (le village maternel du Frère Antoine), Anhola, et d’autres encore.
A Ediènanongo, les Pères prêchent et célèbrent la Messe. Le Frère Antoine enseigne le catéchisme en galoa. Une vieille femme est ainsi préparée à recevoir la première communion. Au village d’Alonha, sur le Lac Ezanga, les Pères ont rencontré un vieux Monsieur Félicien, âgé de plus de 80 ans, qui fut jadis servant de Messe du Père Marcel Lefebvre à Saint-François-Xavier de Lambaréné, dans les années 1942–45. Ce brave homme habite une bâtisse qui ne mérite même pas le nom de maison. Les planches qui servent de murs sont tellement mangées par les termites que certaines se sont effondrées. Il souffre à la cheville d’une plaie purulente, impossible à soigner dans ce pauvre village où il y a juste une infirmière et un dispensaire mal achalandé. Mais quelle joie pour lui que de recevoir les missionnaires ! Avec une grande piété il a assisté à la sainte Messe, répondant parfaitement à toutes les prières. Lorsque les Pères l’ont quitté, il riait presque jusqu’aux larmes de la joie de les avoir reçus.
Le même jour, dans un village du Lac Ozangué, une vieille femme de 80 ans a reçu le baptême. Elle avait été pendant longtemps « prêtresse » du rite initiatique abambo, destiné à honorer les mânes des ancêtres. Elle a remis aux Pères son bâton de danse sacrée, puis ses « ornements » de cérémonie conservés dans une boîte qui devait servir de « tabernacle ». (Oui, vraiment, le diable est le singe de Dieu !) Elle a déclaré solennellement devant les gens du village qu’elle abandonnait toutes ces choses pour se mettre entre les mains de Dieu, au grand dam de ses filles ou nièces qui auraient bien voulu hériter de ses « pouvoirs ». Puis elle a reçu le baptême et la confirmation. Le Père a ensuite béni la maison, prononcé le petit exorcisme, et distribué chapelets et médailles aux gens du village.
Il est encore bien d’autres villages que les Pères n’ont pas eu le temps de visiter. Il y a aussi quelques villageois qui préfèrent « taper le diable » plutôt que d’écouter l’évangile. Encore une fois, « la moisson est abondante, mais les ouvriers trop peu nombreux » (Matthieu 9, 37).
Le 23 novembre, la communauté réunie a la joie de participer à la traditionnelle fête de la chorale Sainte Cécile. À cette occasion se relance comme chaque année une opération de recrutement afin d’injecter dans la chorale du sang neuf, ou plus précisément, des voix neuves. La fin du mois de novembre voit l’achèvement du cycle liturgique et le début d’une nouvelle année. Pour la circonstance, toutes les prédications de ce premier dimanche de l’Avent sont assurées par le Père Supérieur qui adresse à tous les fidèles ces paroles de la Messe du jour :
« Réveillez-vous de votre sommeil » !
Pour tout savoir sur l’apostolat au Gabon et dans les missions : abonnez-vous au Saint Pie
Mission Saint Pie X
Quartier La Peyrie
B.P. 3870
LIBREVILLE – GABON
Téléphone : (241) 76.60.18
Télécopie : (241) 74.62.15
Comment nous aider ?
A la demande de nos lecteurs intercontinentaux nous donnons le numéro de C.C.P où vous pouvez nous aider :
C.C.P. |23|038|98|T|020| Paris, ou envoyer un chèque à l’ordre de la Mission Saint Pie X à notre adresse. Merci !