Une partie des bénévoles 2016 à la pharmacie : les dames sont majoritaires…
Mardi 9 février 2016
Comme nous l’avons mentionné hier, le site de cette mission, cette année, est vraiment idéal : les médecins consultent au calme à l’intérieur des bâtiments, et les pharmaciens ont des installations avec comptoir et étagères, ce qui ne s’est jamais vu les précédentes missions.
Le docteur Dickès n’en revient pas ; quand il était venu, en 2004 et 2007, c’était une véritable jungle à cet endroit. Les soins avaient été donnés tant bien que mal, avec une hygiène très précaire, et l’électricité n’existait que grâce à un fil relié à la maison voisine. Neuf ans après, c’est le miracle : une grande église s’élève, une bâtisse à l’arrière accueille les volontaires de l’ACIM-Asia, les fidèles se multiplient et la vie paroissiale est intense ! Tous les prêtres qui sont passés donnent le même témoignage : les gens venus se faire soigner à l’une des deux premières missions sont revenus pour divers prétextes : parfois tout simplement pour trouver une oreille attentive à qui confier leurs difficultés ; ou bien pour demander une aide alimentaire, un soin particulier, et parfois la réception d’un sacrement.
Très rapidement, des groupes de catéchisme s’organisent car les gens sont demandeurs. Il y a neuf ans, la messe était dite une fois par mois ; elle est actuellement célébrée deux à trois fois par semaine, et l’église est déjà presque comble.
Bref, tout cela pour vous aider à mieux imaginer le cadre de travail dans lequel nous évoluons. Les médecins, peu nombreux cette année, ont beaucoup à faire. Une appendicite est détectée chez un jeune de quatorze ans, il faut vite le faire opérer pour éviter des complications ; la mission paie ses frais d’hospitalisation, il est pris en main dès l’après-midi, et reçoit même à la clinique la visite d’un de nos missionnaires. Une petite fille a la gale, et d’après ce que raconte sa maman, toute sa famille aussi. Heureusement, il existe maintenant un traitement efficace, mais en attendant, c’est très contagieux… Un autre enfant a une sorte de polyarthrite qui étonne les médecins à son jeune âge : genoux cagneux, articulations qui gonflent et se déforment, et problème cardiaque. Il n’arrive pas à tenir un crayon et ne peut donc être scolarisé. La pédiatre n’a pas de remède miracle pour lui ; elle ne peut que lui donner des vitamines et espérer que la maladie n’évoluera pas trop vite. Autres cas plus amusants : deux dames se plaignaient de douleurs dans l’oreille : l’une avait un morceau de coton tige resté coincé et l’autre les restes d’un cafard qu’elle n’avait pas réussi à extraire !
L’après-midi, Yolly demande à monsieur l’abbé Vaillant d’aller donner trois extrêmes-onctions. Le reste du temps, monsieur l’abbé Pfeiffer, dit « Father Tim », est tellement occupé avec ses différences paroisses qu’il n’a pas le temps de visiter les malades. C’est donc l’occasion d’aller faire de l’apostolat dans la famille des mourants. Pour commencer, nous allons chez la cousine d’une paroissienne, dont la maman âgée de 82 ans a une dialyse. Elle nous attend assise au bord de son lit, toute heureuse qu’un prêtre vienne s’occuper d’elle. La cérémonie est à la fois pieuse et didactique, puisqu’il s’agit d’expliquer aux personnes présentes le sens de l’onction sainte faite sur la malade ; entre anglais et visaya, gestes et mîmes, le message semble passer. Notre hôte pratique vaguement, mais son travail la fatigue trop, et en plus, ajoute-t-elle, elle n’aime pas mettre des jupes, c’est donc l’excuse pour ne pas venir à la messe en latin… Après le sacrement, nous continuons à parler autour d’un goûter ; les Philippins tiennent à entretenir la réputation d’hospitalité qu’ils ont depuis des siècles. C’est toujours une bonne leçon pour nous de voir comme ce peuple qui vit très pauvrement est toujours prêt à donner le peu qu’il a. En partant, nous assurons de prier pour la vieille femme, et pour sa fille, qui finit par promettre de venir à la messe le lendemain !
Ensuite, Yolly envoie un autre groupe à l’hôpital pour extrémiser un homme gravement accidenté. Le pauvre est étendu sur un lit, dans un couloir bruyant, très passant et sale : il semblerait que ce soit la zone préopératoire des urgences. A la vue du missionnaire, visiteurs et infirmiers s’agglutinent, une trentaine de personnes assistent donc à la cérémonie. Monsieur l’abbé en profite pour donner des médailles miraculeuses et inciter à la prière, comme l’a demandé la Vierge à sainte Catherine Labouré. C’est un bon enseignement pour nous que cette assistance docile et pieuse qui écoute respectueusement le prêtre.
Dernière étape pour cette journée : la visite à une tante de Yolly, bien âgée et fatiguée. Une scoliose la cloue au lit, son pauvre corps maintenu par des coussins. Mais ses fille et petite-fille sont tristes, car elle ne réagit à aucun moment pendant les prières, alors qu’elle peut encore communiquer de façon très claire… Se bloque-t-elle face aux étrangers qui font irruption dans sa chambre, ou bien dort-elle vraiment, auquel cas le Bon Dieu envoie ses grâces de suppléance ? L’abbé réconforte les deux femmes qui se répandent en remerciements. Ce jour, grâce à la mission, trois âmes auront eu la clé du Paradis.
Jeanne de Vençay, « reporter-bénévole » de LPL aux Philippines – 9 février 2016
Suite des reportages 2016
Reportage n° 04
Reportage n° 05
Reportage n° 06
Reportage n° 07
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