M. l’abbé Vaillant objet du respect d’une fidèle
Lundi 8 février 2016
Pendant que les volontaires « invités » profitaient du silence pour dormir, les volontaires philippins s’activaient comme une fourmilière. Une longue partie de la nuit, ils ont achevé les préparatifs : bâches tendues pour abriter du soleil, tables installées pour les consultations médicales, étagères fabriquées pour la pharmacie, ménage, etc.
A 7 H 15, la messe nous réunit tous pour commencer la journée. En guise d’introduction spirituelle, monsieur l’abbé Vaillant, au sermon, nous fait le parallèle entre les maladies du corps et celles de l’âme. Nous allons essayer de soigner les unes et les autres au cours de la semaine.
Dès 6 H 00, une trentaine de personnes attendaient déjà pour se faire soigner. Lentement, chacun gagne son poste pour s’occuper au mieux des patients : coordonnées, prises de poids et de tension, puis consultation de médecin, pédiatre ou dentiste. Et pour finir, le passage obligatoire par la pharmacie. C’est la première année que nous sommes si fastueusement installés. Médicalement parlant, cette première journée est plutôt calme : le docteur Didier Genoud parle de « bobologie ».
Les pathologies sont bénignes, nous sommes amusés de savoir que plusieurs personnes se plaignent d’avoir pris froid, sachant que même la nuit, la température ne descend pas en-dessous de 25°. Quelques patients ont des lésions importantes de la peau ; le docteur Loan Phan, venue du Vietman, mentionne un cas de syphilis pour un des enfants… Sinon, un bébé a le tympan percé. A part cela, rien de grave à signaler.
Chaque volontaire se trouve un rôle : certains se découvrent une vocation de pharmaciens, d’autres de policiers responsables du maintien de l’ordre ; Virginie et Sophie s’improvisent même charpentiers pour fabriquer une toise. Et pour occuper les enfants, certaines ouvrent des ateliers-coloriages ou deviennent gonfleuses de ballon. Les métiers sont variés, il s’agit de montrer à tous ces pauvres gens que nous sommes venus pour eux, et que tout notre temps leur est consacré.
Pendant ce temps-là, les religieux ne chôment pas. Les sœurs font répéter des prières aux enfants. Monsieur l’abbé Tim Pfeiffer, prieur de Davao, passe d’un groupe à l’autre et nous étonne par son incroyable don des langues : Monsieur l’abbé Vaillant se lance dans un cours de catéchisme interactif, avec dessins à l’appui, pour pallier ses éventuelles lacunes en anglais. Les enfants sont entassés autour de lui ; les plus grands écoutent attentivement et traduisent ensuite aux plus jeunes qui ne connaissent pas encore l’anglais. Certains connaissent bien leur catéchisme et l’abbé remarque quelques belles qualités d’âme. Les regards sont purs et clairs, ces enfants sont préservés de beaucoup de vilénies du monde moderne.
L’après-midi, la responsable de la Milice de l’Immaculée emmène une équipe pour bénir les maisons voisines. Le niveau de vie est très différent d’une maison à l’autre. Une première petite dame n’ose pas nous faire rentrer chez elle ; de la porte, nous apercevons seulement du linge qui traîne, des planches empilées, quelques ustensiles de cuisine jonchant le sol. La bénédiction se fait donc « extra-muros ». A deux pas de là, une jeune femme et son fils nous ouvrent leur porte : grande maison moderne avec écran de télévision géant, cuisine américaine flambant neuf, étage avec plusieurs chambres, et le summum… une peinture de la Tour Eiffel dans l’escalier !
Notre guide Filomena craignait que les gens plus riches soient réticents face à la religion, mais ce n’est pas le cas ici. Monsieur l’abbé bénit la maison, puis leur donne une médaille miraculeuse et un scapulaire. Ils sont attentifs et semblent pratiquer un peu. La difficulté est de les convaincre à venir dans notre paroisse ; ils peuvent acquiescer gentiment, mais nul ne sait s’ils auront la volonté de persévérer. Comme le dit si bien notre docteur Dickès, nous sommes les jardiniers qui semons les graines où nous pouvons, et c’est le Bon Dieu qui dispense ensuite ses grâces dans les âmes.
Au soir de cette première journée de soins, les volontaires se retrouvent pour dîner et faire le bilan de la journée. Les nouvelles recrues sont sous le charme du peuple philippin, et ne regrettent pas leur épuisement des premiers jours !
Jeanne de Vençay, « reporter-bénévole » de LPL aux Philippines – 8 février 2016
Suite des reportages 2016
Reportage n° 03
Reportage n° 04
Reportage n° 05
Reportage n° 06
Reportage n° 07
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