La lettre d’informations de l’Ecole professionnelle Philibert Vrau n° 01 de novembre 2016

Une rentrée fructueuse, par l’abbé E‑E Peignot

Chers amis et bienfaiteurs,

Le 12 sep­tembre 2016, 19 gar­çons, de 14 à 21 ans, fai­saient leur entrée en classe de seconde pro­fes­sion­nelle por­tant à 36 le nombre total d’é­lèves accueillis à l’École Philibert-​Vrau pour cette nou­velle année scolaire.

Quatre ans après son ouver­ture, plus d’une dizaine d’é­lèves en sont déjà sor­tis, avec un bac­ca­lau­réat pro­fes­sion­nel ou un CAP, ont rejoint la vie pro­fes­sion­nelle, pour­suivent des études en BTS ou entrent en com­pa­gnon­nage. Resituons les choses dans leur contexte. Si cer­tains élèves se sont vu pro­po­ser une orien­ta­tion pro­fes­sion­nelle à la sor­tie du col­lège comme solu­tion à une cer­taine forme d’é­chec sco­laire, doit-​on en conclure que cette orien­ta­tion est uni­que­ment des­ti­née à pro­duire, par défaut, des arti­sans et des ouvriers ? C’est bien cette crainte qui freine les parents d’au­jourd’­hui et leur fait envi­sa­ger d’un oeil inquiet l’é­ven­tua­li­té même d’une orien­ta­tion de leur fils dans une filière pro­fes­sion­nelle. Or, pen­ser cela, c’est renouer avec l’es­prit de la Révolution fran­çaise qui a tué l’ar­ti­san et le métier.

Le tra­vail des mains n’est pas mépri­sable… Nous le médi­tons dans l’Écriture Sainte : « Et Moïse dit aux fils d’Israël : Voyez, Yahvé a dési­gné nom­mé­ment Betsaléel. Il l’a com­blé de l’es­prit de Dieu, d’ha­bi­le­té, d’in­tel­li­gence et de savoir, pour toutes sortes d’ou­vrages ; pour conce­voir des pro­jets et les exé­cu­ter en or, en argent et en airain, pour tailler des pierres à enchâs­ser, pour sculp­ter le bois et pour exé­cu­ter toutes sortes de tra­vaux d’art. » (Exode, XXXV, 30 et suiv.). Parce que l’École Philibert- Vrau veut que chaque élève apprenne un métier, celui de menui­sier, d’élec­tri­cien, de maçon, de pay­sa­giste ou de cui­si­nier (en atten­dant d’autres filières dans les pro­chaines années), parce que tout métier est noble et exi­geant, le corps pro­fes­so­ral donne stric­te­ment autant d’im­por­tance aux dis­ci­plines géné­rales qu’aux acti­vi­tés tech­niques et tech­no­lo­giques. Les élèves sont invi­tés à don­ner le meilleur d’eux­mêmes, cha­cun selon ses talents. Il leur est deman­dé les mêmes rigueur et exi­gence pour expli­quer un texte lit­té­raire ou résoudre un pro­blème mathé­ma­tique que pour construire un cir­cuit élec­trique, façon­ner un meuble, dres­ser une assiette, etc.

Quelle n’est pas notre joie de voir un élève qui était en dif­fi­cul­té au col­lège, com­men­cer par s’in­té­res­ser à l’en­sei­gne­ment dis­pen­sé, pro­gres­ser de mois en mois et, fina­le­ment, maî­tri­ser un ouvrage de sa concep­tion à son achè­ve­ment ! Il devient notre pre­mier ambassadeur.

Il y a dans le tra­vail de l’ar­ti­san une dimen­sion contem­pla­tive : le véri­table arti­san, qui aime la matière et qui connaît ses outils, ne se presse ni ne s’im­pa­tiente. Il sait faire et cha­cun de ses gestes est accom­pli avec pré­ci­sion. L’œuvre réa­li­sée est belle : elle est le fruit de son intel­li­gence et de sa volon­té, le reflet de son âme chré­tienne, un reflet de la cha­ri­té de Dieu. Et par­mi ces jeunes pro­fes­sion­nels, il est pos­sible que le Bon Dieu trouve quelques-​uns de ses futurs ouvriers pour sa moisson.

Voilà pour­quoi les parents doivent com­prendre qu’il est néces­saire que l’ap­pren­tis­sage d’un métier se fasse dans un milieu chré­tien. Le Père Timon-​David, qui avait fon­dé à Marseille l’œuvre de la jeu­nesse pour la classe ouvrière, disait :

« Ce ne sont pas les savantes orga­ni­sa­tions qui font les œuvres. C’est la grâce de Dieu par la prière et les sacrements ».

C’est aus­si pour cette rai­son fon­da­men­tale que nous nous adres­sons, autant que pos­sible, à des chefs d’en­tre­prises et des arti­sans catho­liques, pour pla­cer nos élèves lors de leurs périodes de stage ; ain­si se consti­tue, peu à peu, autour de l’École Philibert-​Vrau, un réseau de pro­fes­sion­nels catho­liques qui ne demande qu’à s’é­tof­fer et qui nous soutient.

La bonne ren­trée 2016 nous contraint – avec enthou­siasme – à réa­li­ser dès à pré­sent l’a­mé­na­ge­ment et la mise aux normes d’un deuxième bâti­ment d’a­te­liers, à pour­suivre nos inves­tis­se­ments en outils élec­tro­por­ta­tifs et en machines.

Que nos bien­fai­teurs trouvent ici l’ex­pres­sion de notre pro­fonde recon­nais­sance et l’as­su­rance de notre prière quo­ti­dienne à leurs inten­tions personnelles.

Abbé Eudes-​Étienne Peignot, prê­trede la Fraternité Sacerdotale Saint-​Pie X, Directeur de l’École pro­fes­sion­nelle Philibert-Vrau

Quelques photos de nos élèves au travail

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La lettre d’in­for­ma­tions n° 01 de novembre 2016 – Une ren­trée fruc­tueuse, par l’ab­bé E‑E Peignot