IVe UDT de la FSSPX : « Vraiment, cet Homme était le Fils de Dieu »

Promotion Eugène Zolli

Editorial de l’abbé de Cacqueray

Toute l’orientation de notre vie, à nous autres catho­liques, est fon­dée sur cette cer­ti­tude qu’il y a deux mil­lé­naires de cela, le fils d’un obs­cur char­pen­tier de Nazareth, ayant pré­ten­du être le Fils unique de Dieu, réel­le­ment et dans un sens strict, l’était en réa­li­té. Nous croyons donc que Jésus-​Christ est vrai­ment Dieu Lui-​même, le Créateur du ciel et de la terre qui est des­cen­du sur la terre pour nous visi­ter, pour vivre par­mi nous et pour nous sau­ver. Nous ne rou­gis­sons pas lorsqu’on nous dit que ce pauvre hère est mort, comme le der­nier des hommes, cloué sur une croix car nous croyons de toute notre âme que le Fils de Dieu a effec­ti­ve­ment accep­té de mou­rir cru­ci­fié en expia­tion de nos péchés. Voilà ce qu’est l’amour de Dieu !

Cette Foi est le pre­mier de nos tré­sors, ce que nous avons de plus pré­cieux au monde. Pour elle, nous deman­dons la grâce, s’il le fal­lait, de savoir mou­rir. Mais, tant qu’il est l’heure de vivre sur cette terre, c’est d’elle et pour elle seule­ment que nous vou­lons vivre. Nous vou­drions bien pou­voir por­ter à la connais­sance du plus grand nombre d’âmes pos­sible ces véri­tés sublimes que nous avons reçues. Les hommes sont à sau­ver : com­ment le seront-​ils sans la pré­di­ca­tion de l’Evangile ?

Or, ne voyons-​nous pas nos lacunes et les défauts de notre for­ma­tion ? Notre Foi est la seule vraie mais sommes-​nous à même d’en rendre compte et de la défendre ? Ne nous est-​il jamais arri­vé de res­ter coi dans une dis­cus­sion où l’on nous deman­dait l’explication d’un pas­sage des Saintes Ecritures ou la jus­ti­fi­ca­tion de l’une de nos véri­tés ? Nous avons le devoir de nous ins­truire d’abord afin de conso­li­der et d’éclairer notre propre foi mais éga­le­ment pour pou­voir sou­te­nir des conver­sa­tions avec ceux qui cherchent la lumière de ce qui est vrai.

L’apologétique est là pour nous four­nir l’argumentation sys­té­ma­tique de la défense de toutes les véri­tés aux­quelles nous croyons. Après l’exposé de la théo­lo­gie natu­relle, lors des trois pre­mières uni­ver­si­tés d’été, nous en arri­vons désor­mais à la ques­tion de la Révélation elle-​même. Nous allons étu­dier, au cours de cette ses­sion d’août 2009, pour­quoi Notre Seigneur Jésus-​Christ est bel et bien une per­sonne his­to­rique, et pas seule­ment un mythe. Sa vie est pré­ci­sé­ment nar­rée par les quatre évan­gé­listes et nous mon­tre­rons la valeur indu­bi­table de ces récits.

Or, au plein cœur des affir­ma­tions de Jésus de Nazareth, il y a celle, nette, répé­tée, indu­bi­table de sa mes­sia­ni­té et de sa divi­ni­té. L’Eglise nous enseigne que la cré­di­bi­li­té de son ensei­gne­ment repose essen­tiel­le­ment sur les miracles opé­rés par Lui et sur toutes les pro­phé­ties de l’Ancien Testament qu’Il a inté­gra­le­ment accom­plies au cours de sa vie. Pour pou­voir appré­cier le poids sou­vent insoup­çon­né et indis­cu­table de ces argu­ments, il importe de les connaître. C’est ain­si que la véri­té de la divi­ni­té de Notre-​Seigneur, objet de notre Foi, appa­raî­tra dans toute sa lumière pour éclai­rer les âmes bien disposées.

En plus de ce cur­sus, nous inau­gu­re­rons, au cours de cette uni­ver­si­té 2009, une for­ma­tion spé­cia­li­sée por­tant sur la logique du dis­cours, les méca­nismes de la dia­lec­tique et la maî­trise ora­toire qui don­ne­ra à tous les étu­diants de pré­cieuses bases pour sou­te­nir leurs dis­cus­sions et les aider dans le déve­lop­pe­ment de leur argumentation.

Nous vous convions à ce grand rendez-​vous de l’été, désor­mais deve­nu tra­di­tion­nel, unique en son genre par l’initiation au cur­sus de for­ma­tion apo­lo­gé­tique qu’il dispense.

En atten­dant le plai­sir de vous accueillir à Saint-​Malo, je vous assure, chers amis, de l’assurance de mes prières auprès du Cœur Douloureux et Immaculé de Marie.

Abbé Régis de Cacqueray-​Valménier, Supérieur du District de France

[1] Eugène Zolli

Israel Zoller est né en 1881 à Brod, dans l’o­blast de Lviv, en Galicie. Il appar­te­nait à une dynas­tie de rab­bins. En 1920, il fut nom­mé rab­bin dans la ville de Trieste. Ce fut là que la famille Zoller ita­lia­ni­sa son patro­nyme en « Zolli ».

En 1940, Israel Zolli devint grand rab­bin de la ville de Rome. Selon sa bio­graphe Judith Cabaud, en 1944, alors qu’il condui­sait le ser­vice de Yom Kippour, il eut une vision mys­tique de Jésus-​Christ. Peu après la Libération, le rab­bin Zolli, reje­té par une par­tie de la com­mu­nau­té juive de Rome, se conver­tit, avec son épouse, au catho­li­cisme.

Pour pré­nom de bap­tême, il choi­sit de s’ap­pe­ler « Eugenio Maria », en hom­mage au pape Pie XII, né Eugenio Pacelli, en rai­son de son action pour les Juifs de Rome pen­dant la Seconde Guerre mon­diale.

Myriam, la fille du rab­bin Zolli, écrit :

« Pacelli et mon père étaient des figures tra­giques dans un monde où toute réfé­rence morale avait dis­pa­ru. Le gouffre du mal s’é­tait ouvert, mais per­sonne ne le croyait, et les grands de ce monde – Roosevelt, Staline, de Gaulle – étaient silen­cieux. Pie XII avait com­pris que Hitler n’ho­no­re­rait de pactes avec per­sonne, que sa folie pou­vait se diri­ger dans la direc­tion des catho­liques alle­mands ou du bom­bar­de­ment de Rome, et il agit en connais­sance de cause. Le pape était comme quel­qu’un contraint à agir seul par­mi les fous d’un hôpi­tal psy­chia­trique. Il a fait ce qu’il pou­vait. Il faut com­prendre son silence dans le cadre d’un tel contexte, non comme une lâche­té, mais comme un acte de prudence. »

Devenu pro­fes­seur à l’Institut biblique pon­ti­fi­cal, Eugenio Zolli mou­rut à Rome en 1956, à l’âge de 74 ans. Son auto­bio­gra­phie publiée en 1954, Prima dell’al­ba, décrit les cir­cons­tances de sa conver­sion et explique les rai­sons de son admi­ra­tion envers Pie XII.

Bibliographie

Ouvres d’Israel Zolli (Eugenio Zolli dans les édi­tions italiennes)
– (it) Eugenio Zolli. Il Nazareno, 1938.
– (it) Eugenio Zolli. Antisemitismo, AVE 1945. (
– (it) Eugenio Zolli. Christus, AVE 1946.
– (it) Eugenio Zolli. Da Eva a Maria, 1953.
– (it) Eugenio Zolli. Prima dell’al­ba (auto­bio­gra­fia). Edizioni San Paolo 2004

Biographie
– (fr) Judith Cabaud, Eugenio Zolli : Prophète d’un monde nou­veau, éd. François-​Xavier de Guibert, Paris, 2000 ; 2e édi­tion aug­men­tée : 2002 (ISBN 978–2868397959) Ouvrages généraux
– (fr) Marie-​Anne Matard-​Bonucci, L’Italie fas­ciste et la per­sé­cu­tion des Juifs, Perrin, 2007
– (fr) Pierre Milza, avec Serge Berstein, L’Italie fas­ciste, Armand Colin, 1970
– (it) Liliana Picciotto Fargion, Il Libro del­la memo­ria : Gli Ebrei depor­ta­ti dall’Italia (1943–1945), Mursia, Milano, 1991