Chers pèlerins,
Lorsque l’on regarde la situation de notre pays, il y a de quoi se lamenter et s’inquiéter. La plupart des décisions de notre gouvernement vont à l’encontre du bien commun. La France va mal et son état risque de s’aggraver. Si l’on jette ensuite les yeux sur la situation de la sainte Eglise, nos lamentations et nos inquiétudes vont se poursuivre. Les catholiques perdent la foi, abandonnent la morale et ainsi nombreux sont ceux qui avancent sur le triste chemin de l’enfer. Quant aux autorités, loin de rappeler la vérité et de montrer le chemin du ciel, elles entretiennent au contraire le trouble et aggravent la situation. Triste tableau, qui pourrait conduire au découragement. Allons-nous baisser les bras ?
Chers pèlerins, la route de Chartres à Paris nous a appris à ne jamais abandonner le combat et à marcher jusqu’au bout, même quand la fatigue nous gagne, même quand la halte semble ne jamais venir, même quand la situation semble désespérée. C’est dans les situations humainement désespérées que l’héroïsme chrétien apparaît dans toute sa splendeur. Que faire face au triste état de notre pays et de notre mère la sainte Eglise ? Prier, nous sacrifier et manifester publiquement notre foi. Or, n’est-ce pas précisément ce que nous faisons à la Pentecôte en marchant de Chartres à Paris ? Le pèlerinage de Pentecôte est donc un remède providentiel et particulièrement adapté aux maux de notre époque. Il faut prier, parce que Notre- Seigneur a dit : « demandez et vous recevrez ». Ne pensons pas que la prière puisse parfois être inefficace. Dieu n’est-il pas tout-puissant ? Dieu est-il infidèle à ses promesses ?
Il faut aussi faire des sacrifices parce que le Christ, en portant sa croix sur le calvaire, a voulu nous montrer l’exemple. Le sacrifice nous permet d’expier nos péchés, de dominer nos passions, d’obtenir des mérites pour le ciel et, en nous détachant des choses de ce monde, il nous dispose à la contemplation des réalités éternelles.
Enfin, dans un monde qui renie Notre- Seigneur et prône la laïcité, c’est-à-dire le refus de la royauté du Christ, il faut montrer à nos concitoyens qu’il existe encore aujourd’hui des catholiques fiers de leur foi, qui ne sont pas catholiques seulement dans leur maison, mais aussi dans les rues et sur les routes de nos campagnes. L’an passé, plusieurs pèlerins ont emmené avec eux des catholiques peu convaincus ou des modernistes, afin de leur faire découvrir les richesses de la tradition. Bel apostolat ! Pour certains, le pèlerinage a été le point de départ d’une véritable conversion intérieure. C’est donc une expérience à renouveler.
Chers pèlerins, la victoire est à notre portée, si nous prenons les moyens que Dieu nous a donnés. Dans quatre mois, retrouvons-nous pour prier, nous sacrifier et confesser publiquement notre foi. Cette année, nous méditerons spécialement sur le monde angélique. Cette méditation est un puissant remède au matérialisme ambiant. En effet, un ange est un pur esprit. Il n’a pas de matière. La pensée des anges nous aidera à comprendre que les réalités spirituelles sont bien plus riches que les réalités matérielles. Nous en profiterons pour invoquer les esprits angéliques. Ils sont puissants pour nous secourir.
Rappelons-nous que c’est saint Gabriel qui a annoncé à Marie le mystère de notre rédemption, que c’est saint Raphaël qui a sauvé Tobie des plus graves dangers, que c’est saint Michel, protecteur de la France, qui a donné à sainte Jeanne d’Arc la mission de sauver notre pays. C’est lui aussi qui a vaincu Lucifer. Combien l’intercession de ces trois archanges est-elle nécessaire aujourd’hui ! Quant à notre ange gardien, pensons-nous à l’invoquer ? Sans doute, si nous priions plus souvent les anges, la France et l’Eglise se porteraient mieux. N’attendons donc pas la Pentecôte, mais dès maintenant lisons le dossier spirituel pour mieux connaître et aimer le monde angélique. Et n’attendons pas le mois d’avril pour nous inscrire au pèlerinage !
Abbé Bernard de Lacoste-Lareymondie, Directeur de Pèlerinages de Tradition
Source : extrait de Pèlé-Infos n° 37 de janvier 2015