Chartres 2015 : La victoire est à notre portée

Chers pèle­rins,

Lorsque l’on regarde la situa­tion de notre pays, il y a de quoi se lamen­ter et s’in­quié­ter. La plu­part des déci­sions de notre gou­ver­ne­ment vont à l’en­contre du bien com­mun. La France va mal et son état risque de s’ag­gra­ver. Si l’on jette ensuite les yeux sur la situa­tion de la sainte Eglise, nos lamen­ta­tions et nos inquié­tudes vont se pour­suivre. Les catho­liques perdent la foi, aban­donnent la morale et ain­si nom­breux sont ceux qui avancent sur le triste che­min de l’en­fer. Quant aux auto­ri­tés, loin de rap­pe­ler la véri­té et de mon­trer le che­min du ciel, elles entre­tiennent au contraire le trouble et aggravent la situa­tion. Triste tableau, qui pour­rait conduire au décou­ra­ge­ment. Allons-​nous bais­ser les bras ?

Chers pèle­rins, la route de Chartres à Paris nous a appris à ne jamais aban­don­ner le com­bat et à mar­cher jus­qu’au bout, même quand la fatigue nous gagne, même quand la halte semble ne jamais venir, même quand la situa­tion semble déses­pé­rée. C’est dans les situa­tions humai­ne­ment déses­pé­rées que l’hé­roïsme chré­tien appa­raît dans toute sa splen­deur. Que faire face au triste état de notre pays et de notre mère la sainte Eglise ? Prier, nous sacri­fier et mani­fes­ter publi­que­ment notre foi. Or, n’est-​ce pas pré­ci­sé­ment ce que nous fai­sons à la Pentecôte en mar­chant de Chartres à Paris ? Le pèle­ri­nage de Pentecôte est donc un remède pro­vi­den­tiel et par­ti­cu­liè­re­ment adap­té aux maux de notre époque. Il faut prier, parce que Notre- Seigneur a dit : « deman­dez et vous rece­vrez ». Ne pen­sons pas que la prière puisse par­fois être inef­fi­cace. Dieu n’est-​il pas tout-​puissant ? Dieu est-​il infi­dèle à ses promesses ?

Il faut aus­si faire des sacri­fices parce que le Christ, en por­tant sa croix sur le cal­vaire, a vou­lu nous mon­trer l’exemple. Le sacri­fice nous per­met d’ex­pier nos péchés, de domi­ner nos pas­sions, d’ob­te­nir des mérites pour le ciel et, en nous déta­chant des choses de ce monde, il nous dis­pose à la contem­pla­tion des réa­li­tés éternelles.

Enfin, dans un monde qui renie Notre- Seigneur et prône la laï­ci­té, c’est-​à-​dire le refus de la royau­té du Christ, il faut mon­trer à nos conci­toyens qu’il existe encore aujourd’­hui des catho­liques fiers de leur foi, qui ne sont pas catho­liques seule­ment dans leur mai­son, mais aus­si dans les rues et sur les routes de nos cam­pagnes. L’an pas­sé, plu­sieurs pèle­rins ont emme­né avec eux des catho­liques peu convain­cus ou des moder­nistes, afin de leur faire décou­vrir les richesses de la tra­di­tion. Bel apos­to­lat ! Pour cer­tains, le pèle­ri­nage a été le point de départ d’une véri­table conver­sion inté­rieure. C’est donc une expé­rience à renouveler.

Chers pèle­rins, la vic­toire est à notre por­tée, si nous pre­nons les moyens que Dieu nous a don­nés. Dans quatre mois, retrouvons-​nous pour prier, nous sacri­fier et confes­ser publi­que­ment notre foi. Cette année, nous médi­te­rons spé­cia­le­ment sur le monde angé­lique. Cette médi­ta­tion est un puis­sant remède au maté­ria­lisme ambiant. En effet, un ange est un pur esprit. Il n’a pas de matière. La pen­sée des anges nous aide­ra à com­prendre que les réa­li­tés spi­ri­tuelles sont bien plus riches que les réa­li­tés maté­rielles. Nous en pro­fi­te­rons pour invo­quer les esprits angé­liques. Ils sont puis­sants pour nous secourir.

Rappelons-​nous que c’est saint Gabriel qui a annon­cé à Marie le mys­tère de notre rédemp­tion, que c’est saint Raphaël qui a sau­vé Tobie des plus graves dan­gers, que c’est saint Michel, pro­tec­teur de la France, qui a don­né à sainte Jeanne d’Arc la mis­sion de sau­ver notre pays. C’est lui aus­si qui a vain­cu Lucifer. Combien l’in­ter­ces­sion de ces trois archanges est-​elle néces­saire aujourd’­hui ! Quant à notre ange gar­dien, pensons-​nous à l’in­vo­quer ? Sans doute, si nous priions plus sou­vent les anges, la France et l’Eglise se por­te­raient mieux. N’attendons donc pas la Pentecôte, mais dès main­te­nant lisons le dos­sier spi­ri­tuel pour mieux connaître et aimer le monde angé­lique. Et n’at­ten­dons pas le mois d’a­vril pour nous ins­crire au pèle­ri­nage !

Abbé Bernard de Lacoste-​Lareymondie, Directeur de Pèlerinages de Tradition

Source : extrait de Pèlé-​Infos n° 37 de jan­vier 2015

FSSPX

M. l’ab­bé Bernard de Lacoste est direc­teur du Séminaire International Saint Pie X d’Écône (Suisse). Il est éga­le­ment le direc­teur du Courrier de Rome.