Pour comprendre le présent communiqué, il faut savoir que le Dr Marc Peschanki est un personnage considérable. Il est en effet chargé par IStem (subventionné majoritairement par les dons du Téléthon), par la France dans le cadre de l’Inserm, ainsi que par l’Europe elle-même, des recherches sur les cellules souches embryonnaires. Il s’était acquis une notoriété en greffant des cellules cérébrales de fœtus vivants dans le cerveau de malades atteints de la maladie de Huntington. Il s’agit d’une maladie terrible caractérisée par des mouvements brutaux et incontrôlés des membres. Par ailleurs dans le cadre du Téléthon, il essaye de guérir la myopathie par implantation de cellules souches embryonnaires.
En ce qui concerne la maladie de Huntington, il avait à la suite de ses expériences, donné un court communiqué assez alambiqué dont on pouvait déduire qu’il avait connu un échec. Ceci étant corroboré tout récemment par le récent numéro de Science et Avenir (n°752) qui le présentait naguère comme un héros de la médecine. « Les greffes de neurones déçoivent à long terme » est-il titré : Science et Avenir indique en effet qu’« une étude menée notamment par Francesca Cicchetti ‑centre de recherche du centre hospitalier universitaire de Québec, Canada – remet en question les bienfaits de la transplantation directe de cellules foetales neuronales dans le cerveau des malades » atteints de la maladie de Huntington. En réalité cette chercheuse explique qu’après un mieux, les patients mourraient tout aussi vite.
En ce qui concerne la myopathie, des chercheurs du Maryland et de l’Indiana viennent de publier dans la fameuse revue Nature un texte absolument surprenant. Selon eux, les cellules souches adultes seraient probablement les seules à pouvoir guérir les myopathies et autres affections des muscles. En effet, les gènes qui commandent le développement des muscles s’éteignent à la naissance et ne sont plus concernés par la réparation musculaire. Ce sont en réalité les gènes d’un ensemble de cellules souches adultes dans le muscle lui-même qui prennent le relai (Département d’Embryologie du Carnegie Institute de Baltimore). « Etudier les cellules souches embryonnaires est un substitut inadéquat pour comprendre comment les cellules souches adultes se comportent dans leurs fonctions normales de réparation du corps, et les cellules souches embryonnaires elles-mêmes sont des substituts inadéquats aux cellules souches adultes dans les thérapies médicales », explique le Dr David Prentice, professeur de biologie à l’Indiana State University. Autrement dit, là aussi Marc Peschanski non seulement tombe dans une impasse ; mais de plus, c’est la totalité de ses recherches qui sont mises en question de cette manière.
Quant à l’avenir ? On sait simplement que si Marc Peschanski persiste dans ces voies, les contribuables de l’Europe entière et les donateurs du Téléthon continueront à payer pour des recherches qui ne mènent à rien.
Dr. Jean-Pierre DICKES
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