Communiqué de l’ACIM du 25 novembre 2008


La double hypocrisie 

La loi Leonetti du 22 avril 2005, à juste titre, per­met­tait d’éviter l’acharnement thé­ra­peu­tique. Elle consi­dé­rait que la méde­cine pou­vait cal­mer les souf­frances des ago­ni­sants par les soins pal­lia­tifs. Ce qui est tout à fait exact. Ceci pour évi­ter d’avoir recours à l’euthanasie. Mais conjoin­te­ment elle lais­sait aux méde­cins la lati­tude de faire les mou­rir les patients de soif et de faim, consi­dé­rant qu’il s’agissait d’une abs­ten­tion de trai­te­ment comme s’il s’était agi par exemple de chimiothérapie…Ce qui en pra­tique revient au même qu’en finir rapi­de­ment avec une injec­tion mor­telle. Sauf qu’on laisse mou­rir « à petit feu ». Ce qui pous­se­ra l’agonisant à deman­der qu’il soit mis fin à ses souffrances. 

La com­mis­sion de révi­sion de la loi Leonetti pré­voit qu’il puisse être uti­li­sé l’anesthésie géné­rale en phase ter­mi­nale. Ce qui est tout à fait pos­sible car on main­tient des patients dans le som­meil durant des jours après de grosses inter­ven­tions ris­quant de les faire souf­frir au réveil. Tout ceci est lar­ge­ment posi­tif. De même elle consi­dère de bon sens que la socié­té n’a pas à assu­mer le geste mor­tel qui met fin déli­bé­ré­ment à une vie. Donc le sui­cide assis­té et l’euthanasie ne seront pas léga­li­sés. Mais c’est ensuite que l’hypocrisie est totale. Car l’assistance d’une tierce per­sonne dans le cadre d’un sui­cide, pour­rait ne pas être péna­le­ment condamnée. 

Pour aller au plus simple, la socié­té n’entend pas par exemple offrir un mar­che­pied à celui qui veut sau­ter d’un pont pour mettre fin à ses jours. En revanche, n’importe qui pour­rait en toute impu­ni­té le faire s’il est ani­mé de bonnes inten­tions. Celles dont l’enfer est pavé.

Où est donc l’hypocrisie une fois de plus ? 

Dr. Jean-​Pierre DICKES

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