« S’il n’y a pas l’âme, si les Africains ne s’aident pas, on ne peut résoudre ce fléau en distribuant des préservatifs : au contraire, cela risque d’augmenter le problème. »
Ce sont les mots exacts que le pape a prononcés dans l’avion qui l’emmenait en Afrique et qui ont déclenché une déferlante contre la catholicité. Une de plus.
Quand le sida a été découvert comme une maladie mystérieuse 400 cas avaient été repérés dans le monde. Quelle était la solution ? Le préservatif. En 1987, 51.000 personnes dans le monde étaient recencées comme ayant cette maladie (L’Express n° 1722). Valeurs actuelles écrit : « Deux populations à risque : les homosexuels américains et les Africains de la région subsaharienne » (13 juillet 1986). Cette revue ne voit à l’époque qu’une seule solution : « le retour à la moralité ». Que prône Le Point à cette époque : le préservatif (23 mars 1987, page 89) ? Entre ces deux options laquelle était la bonne ? Le monde entier a choisi la seconde. Le sida passera de 400 cas à 4000 cas, puis à 40.000 cas, puis 400.000 cas, puis 4 millions de cas, puis 40 millions de cas avec cette seule option qu’était le préservatif présenté au nom de la liberté sexuelle. Sans doute faudra-t-il arriver à 400 millions de cas pour qu’enfin on se pose cette question ? Le préservatif est-il la seule méthode d’empêcher la propagation du sida ? La réponse du pape est qu’il s’agit d’un pis aller. Pourquoi ?
Tout simplement parce que le préservatif ne protège que partiellement du sida, comme il évite partiellement les grossesses. Tous les gynécologues obstétriciens le savent (taux d’échec 4 à 12 % par année-femme). Tout simplement parce que le virus du sida est 500 fois plus petit qu’un spermatozoïde selon le professeur Lestradet de l’Académie nationale de Médecine. Et qu’un préservatif présente toujours des petits trous de l’ordre de 5 microns (millionième de mètre). (Rapport de l’académie nationale de médecine « Le Sida, propagation et prévention » 4 juin 1996 Bull. Acad. natle. méd. 1996, 180, n°6 Rapports de la Commission VII de l’académie de médecine avec commentaire. Editions de Paris). En Afrique du Sud, une expérimentation d’une gelée anti-sida a été faite sur 82.000 femmes avec utilisation rigoureuse et absolue du préservatif. Cette gelée s’est avérée inefficace mais en plus 4 % des utilisateurs avaient attrapé le sida (Info Q.d.M. du 8.12.08). Tel est le taux d’échec. Le Figaro du dimanche 22 mars 2009 signale que « le préservatif est efficace à 87 % dans des conditions communes et à 97 % dans les meilleures conditions ». Ces chiffres rejoignent exactement ceux que le Pr Henri Lestradet concernant les grossesses sur préservatifs. Qui dans le monde accepterait de donner à un enfant un jouet qui dans quatre cas sur cent va le tuer au bout d’une année ? Personne. C’est pourtant ce qui se passe avec la promotion du préservatif chez les adultes.
Le pape nous rappelle simplement à la raison. Le préservatif est en fait la roulette russe qui par un faux effet de sécurité condamnera à mort au bout d’une année quatre personnes sur cent.
Alors quelle est la solution ? Elle est donnée par l’ONU elle-même dans son programme réactualisé du 19 mars 2009 évoquant le moyen de réduire le nombre des contaminations. « Retarder l’âge du premier rapport sexuel, s’abstenir sexuellement, prendre des risques moindres en étant fidèle à son partenaire lorsqu’aucun des deux partenaires n’est infecté, réduire le nombre des partenaires sexuels et…utiliser régulièrement des préservatifs ». Ceci rédigé en dehors de toute considération morale catholique bien évidemment venant de cet organisme. C’est en réalité ce que dit le pape qui ne prétend d’ailleurs nullement imposer aux autres religions ce qu’il demande aux catholiques auxquels il s’adressait en atterrissant en Afrique.
Or nous constatons que le seul pays au monde qui a vu s’effondrer le nombre des malades atteints du sida est l’Ouganda qui a fait de la fidélité conjugale et de la lutte contre la polygamie son cheval de bataille. Mais par exemple nous voyons les Philippines avec seulement 9.000 cas connus qui arrive au 149 ème taux le plus bas de contagion de la planète sur 167 pays recensés (Google : Philippines sida /Comparaison de Pays /VIH/SIDA – taux d’incidence du sida). Par rapport à la population totale, il y a autant de patients atteints de la maladie sur tout l’Archipel que la France en génère chaque année et qui a actuellement 120.000 à 140.000 patients recensés. Pourquoi ? Tout simplement parce que le gouvernement et l’Eglise ont appelé la population à modifier son comportement sexuel. Ce qui a évité à ce pays la tragédie que connaît l’Afrique.
Il nous est demandé à longueur d’antennes de modifier notre comportement en matière de conduite automobile, d’hygiène alimentaire, dentaire, sportive, d’usage du tabac et de l’alcool ;mais pas question de modifier le comportement des peuples en matière de sexualité. Nous allons donc en payer le prix. Nous le payons d’ailleurs déjà par le coût exorbitant des traitements pour le sida, responsable en partie du trou de la sécurité sociale. En attendant l’arrivée d’un hypothétique vaccin.
C’est ce qu’a voulu nous rappeler le Pape. Il joue en cette matière un rôle véritablement prophétique. Et il n’a cure de se voir accabler par les médias qui suivent la mode comme des moutons de Panurge. Il est là pour défendre la vérité et la morale enseignées par Jésus-Christ. Nous approuvons son courage face à la meute des loups qui le harcèle. Benedictus sit. Qu’il soit béni.
Dr. Jean-Pierre DICKES
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