Déclaration du Supérieur général à tous les membres de la FSSPX à l’issue de la réunion des supérieurs majeurs, à Anzère (Valais)

A l’issue de la réunion des supé­rieurs de la Fraternité Saint-​Pie X, outre le com­mu­ni­qué qu’il a lu le 29 juin 2016, lors des ordi­na­tions sacer­do­tales à Ecône, Mgr Bernard Fellay avait adres­sé aux prêtres, la veille, une décla­ra­tion que DICI publie en exclusivité.

Pour la gloire de Dieu,
pour l’honneur de Notre Seigneur Jésus-​Christ, et de sa très sainte Mère
pour notre salut.

Dans l’état pré­sent de grave néces­si­té de l’Eglise, qui lui donne le droit de dis­tri­buer les secours spi­ri­tuels aux âmes qui recourent à elle, la Fraternité Sacerdotale Saint-​Pie X ne recherche pas avant tout une recon­nais­sance cano­nique à laquelle elle a droit parce qu’elle est catho­lique. La solu­tion n’est pas sim­ple­ment juri­dique. Elle relève d’une posi­tion doc­tri­nale qu’il est impé­ra­tif de manifester.

Lorsque saint Pie X condamne le moder­nisme, il ramène toute l’argumentation de l’encyclique Pascendi a un prin­cipe ini­tial : l’indépendance. Or voi­ci que désor­mais le monde emploie tous ses efforts pour chan­ger l’axe autour duquel il doit tour­ner. Et il est évident pour les catho­liques, comme pour ceux qui ne le sont pas, que la Croix n’est plus cet axe. Paul VI l’a très bien dit, c’est l’homme (Cf. Discours de clô­ture du concile Vatican II, 7 décembre 1965).

Aujourd’hui le monde tourne autour de cet axe, selon lui, défi­ni­ti­ve­ment éta­bli : la digni­té de l’homme, sa conscience et sa liber­té. L’homme moderne existe pour lui-​même. L’homme est le roi de l’univers. Il a détrô­né le Christ. Il exalte sa conscience auto­nome et indé­pen­dante jusqu’à dis­soudre même les fon­de­ments de la famille et du mariage.

La Fraternité Saint-​Pie X s’oppose depuis tou­jours à cette entre­prise de décons­truc­tion de l’univers – tant de la socié­té poli­tique que de l’Eglise.

Pour remé­dier à ce désordre uni­ver­sel, le Bon Dieu a sus­ci­té un homme, un chré­tien, un prêtre, un évêque. Qu’a‑t-il fait ? Il a fon­dé une socié­té – socié­té hié­rar­chique – dont le prin­cipe et la fin sont pré­ci­sé­ment l’antidote au désordre uni­ver­sel : le sacre­ment de l’Ordre. Le but de la Fraternité Saint-​Pie X conti­nue d’être non seule­ment le remède actuel à la crise, mais aus­si par là-​même le salut de tous ceux qui y coopèrent. Elle veut abso­lu­ment gar­der la rec­ti­tude doc­tri­nale, théo­lo­gale et sociale fon­dée sur la Croix de Jésus-​Christ, sur sa Royauté, sur son sacri­fice, son sacer­doce, prin­cipe de tout ordre et de toute grâce. Mgr Marcel Lefebvre a com­bat­tu toute sa vie pour faire triom­pher ces véri­tés fon­da­men­tales. Il nous incombe à l’heure pré­sente de redou­bler d’efforts, en inten­si­fiant le même com­bat sur les mêmes principes.

Nous ne sommes ni des conci­liaires : ils nient que la Croix du Christ soit l’axe du monde, ni des fac­tieux : ils rejettent la nature sociale de l’Eglise. Nous sommes une socié­té de prêtres de Jésus-​Christ, de l’Eglise catholique.

Est-​ce vrai­ment le moment de la res­tau­ra­tion géné­rale de l’Eglise ? La Divine Providence n’abandonne pas son Eglise dont le chef est le Pape, vicaire de Jésus-​Christ. C’est pour­quoi un signe incon­tes­table de cette res­tau­ra­tion sera dans la volon­té signi­fiée du Souverain Pontife de don­ner les moyens de réta­blir l’ordre du sacer­doce, de la foi et de la Tradition, – signe qui sera, de sur­croît, le garant de la néces­saire uni­té de la famille de la Tradition.

Christus regnat,
Christus impe­rat,
Deo gra­tias,
Amen.

+ Bernard Fellay
Anzère, le 28 juin 2016,
en la vigile des saints Apôtres Pierre et Paul

Source : FSSPX/​MG – DICI du 16/​07/​16