L’abbaye Notre-​Dame des Neiges ferme ses portes

La veille de Noël, annonce le Père Abbé Hugues de Seréville, les frères de Notre-​Dame des Neiges, après un long dis­cer­ne­ment de plus de deux ans, et sous l’autorité bien­veillante de leur Père immé­diat, Dom Ginepro Riva, Abbé de Tamié, accom­pa­gné du Père Abbé de Cîteaux, Dom Pierre André Burton, ont déci­dé à l’unanimité et dans un acte de foi consen­ti, bien que l’âme meur­trie, de mettre un terme à leur vie com­mu­nau­taire, d’ici sep­tembre 2022, date à laquelle se tien­dra le Chapitre géné­ral de l’Ordre des cis­ter­ciens de la stricte obser­vance (ocso).

L’abbaye trap­piste de Notre-​Dame des Neiges, au cœur de l’Ardèche, sur la com­mune de Saint-​Laurent-​les-​Bains, ferme ses portes, car elle ne regroupe plus qu’une dizaine de moines. Ils rejoin­dront une autre abbaye de l’Ordre des cis­ter­ciens de la stricte observance.

Les hautes mon­tagnes du Vivarais, entre Loire et Allier, abri­tèrent du 12e siècle à la Révolution fran­çaise des monas­tères cis­ter­ciens : Mazan, Les Chambons, Mercoire-​en-​Gévaudan. Durant sept siècles, la vie cis­ter­cienne fut vécue dans ces mai­sons de prière et de cha­ri­té jusqu’au jour où la Révolution les détrui­sit et ven­dit les domaines.

L’un d’entre eux, le Mas de La Felgère, ancienne grange des Chambons fut rache­té en 1791 par Jean Chalbos. Ses des­cen­dants déci­dèrent de le rendre à l’Ordre cis­ter­cien et pré­sen­tèrent l’offre à l’Abbaye Notre-​Dame d’Aiguebelle au dio­cèse de Valence. La fon­da­tion fut déci­dée le 5 août 1850, jour de la fête de Notre-​Dame des Neiges, titre de Sainte-​Marie Majeure à Rome, qui don­na son nom au futur monastère.

Le 16 jan­vier 1890, le Père Abbé eut la joie d’accueillir Charles de Foucauld au nombre de ses novices. Il reçut le nom de Frère Albéric. Il y res­ta sept mois avant de rejoindre la trappe de Notre-​Dame du Sacré-​Cœur, à Akbès, près d’Alep, en Syrie, fon­dée par Notre-​Dame des Neiges en 1884. Il y revien­dra pour être ordon­né prêtre, à Viviers le 9 juin 1901.

C’est à Notre-​Dame des Neiges que, le len­de­main, il célé­bre­ra sa pre­mière messe. Il repas­se­ra au monas­tère en 1911. Moine, il le res­te­ra tou­jours, aux confins de l’Algérie et du Maroc, ermite au désert, ami et apôtre des Touaregs. Il mour­ra assas­si­né, vic­time du fana­tisme musul­man en pleine Première Guerre mon­diale, le 1er décembre 1916. 

En 1959, Dom Claudius Valour réa­li­sa la construc­tion de l’hôtellerie, la res­tau­ra­tion des lieux régu­liers et l’aménagement des caves et des locaux pour rece­voir les nom­breux hôtes et retrai­tants de l’abbaye.

La trappe de Notre-​Dame des Neiges était connue pour son accueil des pèle­rins de Compostelle. En 1982, Dom Claudius Valour cède sa place de Père Abbé à Dom Pierre-​Marie Fayolle. Le 22 juillet 2003, le Père de Seréville est élu Père Abbé.

Réagissant à la nou­velle, Emile Louche, maire de Saint-​Laurent-​les-​Bains, a indi­qué regret­ter le départ des moines et sou­haite que leur acti­vi­té d’accueil per­dure. Il aime­rait, ain­si que les habi­tants des com­munes avoi­si­nantes atta­chées à la pré­sence des moines, qu’une com­mu­nau­té reli­gieuse puisse reprendre l’abbaye.

Sources : notre dame des neiges/cath.ch/DICI n°417 – FSSPX.Actualités