En cette période « difficile » où les flux migratoires explosent de toutes parts, et en particulier en Europe, nos lecteurs nous ont fait part de leur étonnement lorsque le pape François n’a ramené aucun chrétien de Lesbos le 16 avril dernier.
Le Figaro notait alors que « Trois familles de réfugiés syriens musulmans sont montées à bord de l’avion du pape François, samedi après-midi, au terme de sa visite sur l’île grecque de Lesbos. « Le pape a souhaité adresser un signe d’accueil aux réfugiés, en revenant à Rome accompagné de trois familles de réfugiés syriens, soit 12 personnes au total, dont dix enfants », a déclaré le Vatican dans un communiqué. Il s’agit de trois familles, deux originaires de Damas et l’autre de Deir Azzor, dans les territoires occupés par l’organisation Etat islamique (EI), précise le Vatican. »
Un média catholique titrait « Le pape a ramené de Lesbos 3 familles de musulmans avec lui… Pas un seul chrétien ! » et se demandait s’il « ne se trouvait pas un seul chrétien à Lesbos pour inspirer la compassion paternelle du pape. »
Sur le continent américain, RITV [Voir article infra] nous apprend que M. Obama n’a pas osé « faire mieux » que le Souverain Pontife régnant, mais qu’il s’est quand même distingué puisque sur les 6 726 réfugiés syriens accueillis en Amérique 6 625 (98,4 %) sont musulmans sunnites et seulement 23 (bien vingt-trois, soit 0,3 %) sont chrétiens.
Ces choix aberrants relèvent d’un aveuglement suicidaire et confinent au masochisme anti-occidental, voire anti-chrétien. Espérons que l’assassinat du Père Jacques Hamel par des islamistes « français » (1) ouvrent enfin les yeux de nos dirigeants politiques comme religieux. En tout cas, nous sommes bien loin de l’éditorial (2) de l’abbé Christian Bouchacourt, Supérieur du District de France de la Fraternité Saint- Pie X, qui dans « Un regard chrétien sur l’immigration »(3) nous propose une courte synthèse doctrinale sur cette question brûlante de l’immigration.
La Porte Latine du 28 juillet 2016
Seulement 23 chrétiens sur 6 726 réfugiés syriens aux Etats-Unis – RITV du 26 juillet 2016
Depuis le début de l’année fiscale 2016 aux Etats-Unis, qui a commencé en octobre dernier, 6.726 réfugiés syriens sont arrivés en Amérique, parmi lesquels 6.625 (98,4 %) sont musulmans sunnites et seulement 23 (bien vingt-trois, soit 0,3 %) sont chrétiens. Cinq sont catholiques et trois sont orthodoxes ; pour 15 nouveaux réfugiés chrétiens, leur appartenance n’a pas été précisée. 49 autres réfugiés ont été décrits dans les registres gouvernementaux comme musulmans, sans plus, et dix sont des Yézidis.
Les Etats-Unis se sont engagés à prendre 85.000 réfugiés du monde entier au cours de l’année fiscale 2016 (d’octobre 2015 à septembre 2016) et ce nombre comprendra au moins 10.000 réfugiés syriens. Cependant, selon le Wall Street Journal dans son édition du 13 juillet, seuls 1.285 Syriens étaient arrivés aux USA en mars, et le nombre s’est accru ensuite pour atteindre 5.211 en juin avec un nombre total de réfugiés s’élevant à 49.791.
Sous-représentation des chrétiens parmi les réfugiés arrivant aux Etats-Unis
Dans son édition du 25 juillet, CNSNews, citant le Centre de traitement des informations du Service des réfugiés, parle de 1.515 Syriens admis depuis début juillet, soit un total de 6.726 depuis octobre dernier. Breitbart News a quant à lui fait remarquer le 1er juillet que sur plus de 2.300 réfugiés admis aux USA en juin, 99 % étaient des musulmans sunnites, un chiffre bien supérieur à leur proportion dans la population syrienne, où elle atteint seulement 75 %.
Directeur de Jihad Watch, Robert Spencer a déclaré : « C’est de l’ingénierie sociale, pas du secours humanitaire. La Syrie avait 10 % de chrétiens avant la guerre. Ils ont été pris pour cibles et persécutés par plusieurs groupes djihadistes. Les réfugiés devraient compter au moins 10 % de chrétiens, si ce n’est plus. » En novembre dernier, The New American s’interrogeait sur une discrimination possible de la part de l’administration actuelle à l’encontre des chrétiens du Moyen-Orient.
L’administration Obama insensible au sort des chrétiens et des Yézidis
Jeb Bush, ex-gouverneur de Floride, ex-candidat à la présidence des Etats-Unis, a proposé sur CNN le 15 novembre que l’aide du pays soit prioritairement attribuée aux chrétiens fuyant les violences. De telles suggestions ont produit une réaction inverse chez Obama. Celui-ci déclarait le lendemain au sommet du G20 à Antalya en Turquie : « Quand j’entends les responsables politiques suggérer qu’il faudrait un test religieux pour admettre une personne fuyant un pays déchiré par la guerre, alors que parmi ces hommes politiques certains viennent de familles qui ont bénéficié d’une protection quand elles fuyaient la persécution, c’est honteux, ce n’est pas américain. »
A la suite de la déclaration d’Obama, Dana Rohrabacher, député républicain de Californie répliqua : « Le test religieux est déjà imposé (…) par les islamistes radicaux, quand ce n’est pas par le monde islamique dans son ensemble… » Reconnaissant le sort unique des chrétiens et des Yézidis au Moyen-Orient, il poursuivit : « J’ai proposé que le Département d’Etat soit légalement contraint de désigner les chrétiens et les Yézidis comme cibles de génocide, une étape vers un statut de réfugiés prioritaires à leur bénéfice. Ce n’est pas imposer un test religieux. C’est sauver des victimes identifiables d’une persécution religieuse. »
Un appel auquel l’administration Obama reste sourde, délibérément.
Patrick Neuville, in RITV du 26 juillet 2016
Notes de La Porte Latine
(1) Voir Le premier martyr de l’islam
(2) Lire ici cet éditorial
(3) Grégoire Celier, Un regard chrétien sur l’immigration, éditions Via Romana, 2007, 70 pages, 10, 50 euros. Lire aussi Fideliter n° 175 de janvier-février 2007 : IMMIGRATION, UN REGARD CHRÉTIEN