Le Brémien Notre-Dame
Situé à proximité d’Ecône pour l’un, et situé non loin de Paris pour l’autre, deux établissements accueillent, depuis 25 ans, des résidents venus chercher le calme et la sécurité qui conviennent à une vieillesse heureuse en privilégiant, pour leur fin de vie, les grâces de la messe quotidienne et de la sanctification par la vie liturgique.
La Fraternité Saint-Pie X, dont le but est le sacerdoce et tout ce qui s’y rapporte, a commencé par un séminaire, des centres de messes et des prieurés. Naturellement, l’œuvre de Mgr Lefebvre s’occupa ensuite d’écoles, berceaux des vocations comme de familles chrétiennes.
Mais la Fraternité désirait également s’occuper des personnes âgées, afin de leur offrir un lieu qui permette de les accompagner dans leurs vieux jours à la fois par l’assistance médicale et par un accès facile aux sacrements. Il est en effet affligeant de constater combien, de nos jours, dans la plupart des établissements médico-sociaux (EMS), les réalités matérielles du quotidien ou l’étourdissement des loisirs mondains, peuvent contribuer à faire mourir dans les âmes, les certitudes de la foi et l’aspiration aux joies éternelles !
Deux établissements qui fêtent leur jubilé d’argent en 2016
En Suisse romande, sous l’inspiration de Mme Rosa Grenon-Bessero (1902–1982), c’est la Fondation Sainte-Thérèse, née le 18 juin 1988 et présidée par M. le curé Pierre Epiney, qui prit l’initiative, à la suite de circonstances providentielles, de construire à Riddes (Valais) la Résidence Jean-Paul. Inauguré le 8 septembre 1991, ce home pour personnes âgées comptait au début seize studios et un appartement, permettant d’accueillir une trentaine de pensionnaires[1]. Agrandi depuis, le home Jean-Paul héberge aujourd’hui 45 résidents. Même si des personnes d’autres confessions religieuses peuvent y être reçues, des prêtres, des religieux et de nombreux fidèles de la Fraternité Saint-Pie X demandent à y finir leurs jours.
En France voisine, l’occasion de fonder une maison de retraite pour personnes âgées se présenta en 1989 : la Fraternité put acquérir le couvent du Brémien, à Illiers-l’Evêque dans l’Eure, qui appartenait aux Soeurs de Marie Réparatrice[2]. La partie centrale du bâtiment est un ancien château du XVIIe siècle[3], auquel les soeurs avaient dans les années 1930 adjoint deux ailes, pour former un U ; le parc de huit hectares est dans un site très agréable, assez proche de Paris.
Après une rénovation complète et la nécessaire mise aux normes, le Brémien Notre-Dame ouvrit ses portes le 12 août 1991, en la fête de sainte Claire d’Assise et en l’année du décès de notre fondateur, Mgr Marcel Lefebvre qui avait encouragé ce projet. L’abbé Pierre Buron en est l’aumônier depuis l’ouverture. Des soeurs de la Fraternité se dévouent auprès des 65 pensionnaires. Plusieurs prêtres et religieux ont fini leurs jours dans cette maison. La chapelle sert aussi de lieu de culte pour les fidèles des environs.
Une décision difficile
Qui n’a pas fait l’expérience de devoir se séparer, bien à contrecoeur, de ses proches (parents, amis) à cause de lourdes infirmités, pour les confier à un établissement ? Alors pourquoi ajouter à cette peine celle d’un éloignement encore plus grand, comme ce fut le cas récemment pour une personne de 94 ans qui a choisi de quitter, à son grand regret, la verdoyante région du haut Jura français pour entrer au Brémien ?
Son directeur nous l’explique bien simplement :
« Le plus grand nombre de nos résidents ont consenti, depuis 40 ans, aux plus lourds sacrifices pour recueillir les grâces de la sainte Messe traditionnelle. Tout naturellement, ils renoncent aux joies d’une présence familiale ou d’un cadre de vie attachant, en privilégiant, pour leur fin de vie, les grâces de la messe quotidienne et de la sanctification par la vie liturgique. Dans ce but, nos supérieurs ont prévu la présence d’un aumônier, assisté de cinq religieuses, auxquels se joignent des dirigeants animés d’un dynamisme et dévouement soutenus par de fortes convictions religieuses. » « Les qualités qui motivent patients et soignants, en nos murs, sont le respect des vieillards et de leur dignité d’enfants de Dieu, infiniment aimant », conclu-t-il.
Structures aux dimensions humaines, la Résidence Jean-Paul et le Brémien Notre-Dame s’efforcent de mettre en pratique le mode de vie chrétien, selon l’Evangile, tel qu’il a comblé les aspirations des fidèles durant les 20 siècles de catholicité.
Ad multos annos !
Abbé Claude Pellouchoud, rédacteur-en-chef du Rocher
Sources : Le Rocher n° 102 d’août-septembre 2016/La Porte Latine du 11 août 2016
Le Brémien Notre-Dame
Le Brémien Notre-Dame 2, rue de l’Orée du Bois 27770 Illiers-L’évêque FRANCE |
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02 37 62 81 00 |
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- Le Nouvelliste, 11 septembre 1991.[↩]
- La Congrégation des Soeurs de Marie Réparatrice, fondée par Emilie d’Hooghvorst, née d’Oultremont, (1818–1878) – en religion Mère Marie de Jésus –, a vu le jour en 1857. La soeur aînée de Mgr Marcel Lefebvre, Jeanne, décédée peu de temps avant lui, appartenait à cette Congrégation. [↩]
- Les premiers éléments historiques en notre possession nous renseignent sur l’origine du château du Brémien. En 1260, le fief appartenait à Robert de Courtenay, grand seigneur à la cour de saint Louis. En 1540, les terres passent aux Chaource puis aux Brissac, avant d’être rachetées en 1765 par les Guyot d’Estalleville. La dernière de cette noble lignée épousa à 15 ans le comte de Saint-Cloud, mais fut rappelée à Dieu quatre ans plus tard. La propriété passa aux La Roche Fontenille, puis en 1880 aux Maillard (industriels), avant d’être acquise par les soeurs en 1932.[↩]