Petite histoire de Pontchardon
En fin d’après-midi, le 5 octobre 2012, une voiture arrive à Pontchardon à une quinzaine de kilomètres au sud de Blois. Trois capucins, un père et deux frères, en descendent ; ils viennent s’installer dans la vieille demeure. Ce site, dont on apprécie la beauté et le calme, semble être destiné à la prière et à la vie religieuse.
Très ancien, puisque les premières traces d’occupation remontent à l’époque gallo-romaine, il laisse voir encore quelques vestiges du Moyen-Âge : une tour d’angle et une partie des douves d’une petite forteresse. Les bâtiments actuels datent de la Renaissance, mais ont été remaniées au XIXe siècle. En consultant les archives, nous pouvons connaître les propriétaires successifs du domaine : la famille de Mahy du Boismartin fut ellequi conserva ce patrimoine le plus longtemps (fin XVIIe et XVIIIe siècles).
Plus récemment, mademoiselle Anne-Marie de Sambœuf, héritière de Pontchardon, accueillit chez elle une de ses amies, Mademoiselle de Sainte Preuve. Dès lors, leur vie spirituelle prit un nouvel essor ; d’autant plus que mademoiselle de Sainte Preuve fonda la pieuse union des Petites Servantes de Jésus Prêtre et Hostie, approuvée par Mgr Pasquet évêque de Séez en 1946.
Leur but était premièrement d’apporter une aide spirituelle aux prêtres par l’assistance quotidienne à la Sainte Messe, par l’oraison, la récitation de l’office divin, du rosaire et de la visite au Saint Sacrement, dont elles obtiennent la garde dès 1937, lors de l’installation de la première chapelle, dans le manoir. Secondement, une aide matérielle qui se traduisait par différentes œuvres d’apostolat et par le soutien qu’elles apportaient aux prêtres, à l’Eglise, en s’offrant entièrement à Dieu.
Xavier Gondouin dans Pontchardon ou un petit coin de Paradis.
Après le rappel à Dieu de Mademoiselle de Sambœufen 1948, mademoiselle de Sainte Preuve continue l’œuvre avec mademoiselle Rouffy, venue se réfugier à Pontchardon pendant la seconde guerre mondiale.
Dans les années qui suivirent le concile restées fermes en leur foi, elles accueillaient généreusement des fidèles dans la petite chapelle de leur demeure, où chaque dimanche, le père Givry, ancien missionnaire célébrait la messe traditionnelle. La pieuse union des Petites Servantes ne semblant pas devoir perdurer, mademoiselle de Sainte Preuve légua le domaine de Pontchardon à la Fraternité Saint-Pie X, afin qu’en ce lieu, elle poursuive l’œuvre commencée.
Mademoiselle de Sainte Preuve quittait cette terre en 1986 et Mademoiselle Rouffy la suivait quelque douze ans plus tard.
Désormais propriété de la Fraternité Saint Pie X, Pontchardon, situé entre le Prieuré de Tours et la chapelle d’Orléans était desservie chaque dimanche par un prêtre de ladite Fraternité. Il était donc impossible d’envisager une présence à demeure jusqu’au jour où les besoins d’expansion des capucins de Morgon se faisant sentir et cherchant à s’implanter plus au nord, une entente s’établit et la Fraternité Saint-Pie X céda le domaine aux capucins.
Monsieur l’abbé de Cacqueray remit officiellement les clés de la propriété au R.P. Antoine le 17 octobre 2010 [Voir photo ci-dessus].
Après quelques séjours ponctuels pour préparer leur venue, les capucins sont donc installés depuis octobre 2012 en ce lieu paisiblepour continuer la vie de prière et l’apostolat à la suite des petites servantes de Jésus Prêtre et Hostie.
Le futur couvent porte le nom du grand docteur franciscain saint Bonaventure (+1274).
Sources : Opuscule Pontchardon ou un petit coin de paradis de monsieur Xavier Gondouin/Lettre aux amis de saint François n° 3