Une confusion dramatique

Le docu­ment sur « La Fraternité humaine pour la paix mon­diale et la coexis­tence com­mune », signé par le Pape aux Émirats Arabes Unis le 4 février 2019, recèle cette phrase incroyable : « Le plu­ra­lisme et les diver­si­tés de reli­gion, de cou­leur, de sexe, de race et de langue sont une sage volon­té divine ». La cou­leur, le sexe, la race, la langue, sont des attri­buts hon­nêtes de l’humanité. Leur équi­pa­rer « les reli­gions » signi­fie qu’il n’y a plus une seule reli­gion vraie et bonne, celle du Christ, mais qu’elles le sont toutes éga­le­ment. Ce qui, pris en soi, est une pro­po­si­tion hérétique.

A un évêque qui lui disait sa sur­prise qu’il ait pu signer une telle phrase, le Pape François aurait répon­du qu’il n’admettait nul­le­ment l’équivalence de toutes les reli­gions, que donc il reje­tait toute héré­sie. Cela signifierait-​il qu’il n’a pas lu le docu­ment qu’il est cen­sé avoir signé ? Ou que, pour lui, les mots n’auraient pas de por­tée ni de sens, en sorte que pour faire plai­sir, on pour­rait signer à peu près n’importe quoi ? Dans tous les cas, c’est très inquiétant.

Malheureusement, cette phrase n’est que la pointe avan­cée de paroles et d’actes de François qui attaquent les fon­de­ments de l’identité catho­lique, que pour­tant le Pape a mis­sion de pro­té­ger et de défendre. Le texte d’Abou Dabi, en dehors même de cette phrase très liti­gieuse, four­mille d’erreurs, d’équivoques, de confu­sions, de sophismes, de pro­po­si­tions sus­pectes et mal­son­nantes. Il y en a tant qu’il fau­drait un volume entier pour les reprendre et les rectifier.

Malheureusement encore, un tel tra­vail n’a même pas le temps de com­men­cer que le Pape François, lors de son voyage au Maroc, reprend et ampli­fie les mêmes thèmes et les mêmes erreurs. Et revient encore sur un de ses sujets fétiches, les migra­tions et les migrants.

Le titre du Figaro du 1er avril (et ce n’est pas un pois­son d’avril) est on ne peut plus expli­cite : « Le Pape appelle l’Europe à accueillir plus de migrants ». Et ceci sans limite, sans nuances, sans évo­quer les droits des natifs et des nations, les pro­blèmes poli­tiques, tech­niques et moraux que pose une immi­gra­tion massive.

Cette situa­tion est vrai­ment inquié­tante, il faut le dire et l’avouer. L’Église tra­verse actuel­le­ment une crise très grave, les pro­blèmes se mul­ti­plient, des scan­dales (vrais ou sup­po­sés) éclatent de toute part, le nombre de prêtres dimi­nue ver­ti­gi­neu­se­ment dans nos contrées (comme le nombre de fidèles, d’ailleurs), etc. Il fau­drait une direc­tion doc­tri­nale, morale, spi­ri­tuelle claire et solide. Ces zig­zags conti­nuels dans la confu­sion et l’erreur sont dra­ma­tiques. Voilà pour­quoi, contre vents et marées, nous enten­dons res­ter invin­ci­ble­ment fidèles à l’Église selon sa Tradition.

Abbé Benoît de Jorna, Supérieur du District de France de la de la FSSPX

Sources : Lettre à nos frères prêtres n° 81

FSSPX Supérieur du District de France

L’abbé Benoît de Jorna est l’ac­tuel supé­rieur du District de France de la Fraternité Saint Pie X. Il a été aupa­ra­vant le direc­teur du Séminaire Saint Pie X d’Écône.