Scandales dans l’Eglise de Dieu. Le regard de Jésus-Christ

Tandis que les scan­dales de ministres de Dieu aux mœurs infâmes souillent l’Eglise de Dieu (Voir les liens ci-​dessus en jaune), il peut être bon de relire ces extraits des Dialogues de sainte Catherine de Sienne1.

Au dire du bien­heu­reux Raymond de Capoue, son confes­seur, cet ouvrage est com­po­sé des révé­la­tions de Jésus-​Christ à la sainte, qui les dic­tait dans les extases même où elle les entendait.

Leur prin­ci­pal inté­rêt réside dans l’es­prit sur­na­tu­rel avec lequel ces scan­dales sacer­do­taux doivent être jugés.

La dignité sacerdotale et l’exigence de sainteté

« Je les ai sacrés et je les ai appe­lés mes Christs, parce que je les ai char­gés de me don­ner à vous. (…) L’ange n’a pas cette digni­té, et je l’ai don­née aux hommes que j’ai choi­sis pour mes ministres, Je les ai éta­blis comme des anges, et ils doivent être des anges ter­restres en cette vie. Je demande à toute âme la pure­té et la cha­ri­té ; je veux qu’elle m’aime et qu’elle aime le pro­chain, l’aidant comme elle peut, l’assistant de ses prières, et vivant en union avec lui, comme je te l’ai dit en trai­tant ce sujet. Mais j’exige bien davan­tage la pure­té dans mes ministres ; je leur demande un plus grand amour envers moi et envers le pro­chain, auquel ils doivent admi­nis­trer le corps et le sang de mon Fils, avec l’ardeur de la cha­ri­té et la faim du salut des âmes, pour la gloire et la louange de mon nom. »

La culpabilité des prêtres indignes

« Ô temples du démon ! je vous avais choi­sis pour être des anges sur la terre, et vous êtes des démons ; vous en faites l’office ! Les démons répandent les ténèbres qu’ils ont en eux, et deviennent de cruels bour­reaux. Ils s’efforcent, autant qu’ils peuvent, par leurs ten­ta­tions et leurs attaques, de détruire la grâce dans les âmes, pour les faire tom­ber dans le péché mor­tel. (…) Ces mal­heu­reux, indignes prêtres, appe­lés mes ministres, sont des démons incar­nés, puisque par leurs fautes ils se sont sou­mis à la volon­té du démon, et qu’ils en rem­plissent les fonc­tions. Ils me dis­tri­buent, moi, le vrai Soleil, au milieu des ténèbres du péché mor­tel, et ils répandent les ténèbres de leur vie cou­pable et déré­glée par­mi les créa­tures rai­son­nables qui leur sont confiées. Ils troublent et scan­da­lisent ceux qui les voient vivre ain­si, et sou­vent leurs mau­vais exemples égarent les autres loin de la grâce et de la voie de la véri­té, dans les sen­tiers du mal et de l’erreur. »

Le respect dû aux prêtres indignes

« Ne vous arrê­tez pas à leurs vices, et sui­vez seule­ment ma doc­trine. (…) je suis le Dieu bon et éter­nel, je récom­pense tout bien et je punis tout mal. Je ne leur ména­ge­rai pas la ven­geance ; ma jus­tice ne les épar­gne­ra pas parce qu’ils ont eu l’honneur d’être mes ministres. Ils seront, au contraire, s’ils ne se conver­tissent, plus ter­ri­ble­ment punis que les autres, parce qu’ils auront plus reçu de ma bon­té ; plus ils m’offensent misé­ra­ble­ment, plus ils sont dignes de puni­tion. Tu vois bien que ce sont des démons, tan­dis que mes élus, dont je t’ai par­lé sont des anges sur la terre, et rem­plissent les fonc­tions des anges. »

Les prêtres sodomites

« Les insen­sés ont obs­cur­ci la lumière de leur intel­li­gence, et ils ne voient plus la cor­rup­tion et la fange où ils sont plon­gés. Ce péché me cause une si grande hor­reur, que, pour le punir, ma ven­geance a englou­ti cinq villes. Ma jus­tice ne pou­vait les sup­por­ter, tant ce péché me fait hor­reur. (…) Tu vois, ma fille bien-​aimée, com­bien ce péché m’est odieux en toute créa­ture : mais songe qu’il doit m’irriter bien davan­tage en ceux que j’appelle à vivre dans la conti­nence, et sur­tout en ceux que j’ai sépa­rés du monde par la vie reli­gieuse ou par le sacer­doce, pour leur faire por­ter des fruits dans le corps mys­tique de l’Église. Vous ne pour­rez jamais com­prendre com­bien ce péché me déplaît plus en eux que dans tous ceux qui vivent dans le monde ou qui devraient vivre dans la continence. »

« Tous sont cou­pables ; les sécu­liers ne sont pas excu­sés par les péchés des pas­teurs, ni les pas­teurs par ceux des séculiers. »

La cause

Après avoir invo­qué l’orgueil des clercs indignes, Notre-​Seigneur nomme d’autres responsables :

« Tous ces mal­heurs sont cau­sés par les supé­rieurs qui ne veillent pas sur ceux qui leur sont confiés. »

Quelle réaction avoir devant ces scandales ?

« Tout ce que j’ai dit, ma fille, est pour te faire pleu­rer plus amè­re­ment sur l’aveuglement de ceux qui sont dans cet état de dam­na­tion, et pour te faire mieux connaître ma misé­ri­corde, afin que tu places dans cette misé­ri­corde toute ta confiance, et que tu l’invoques en pré­sen­tant devant moi ces ministres de la sainte Église et l’univers tout entier. Plus tu m’offriras pour eux tes tendres et dou­lou­reux dési­rs, plus tu me témoi­gne­ras l’amour que tu as pour moi. Ni toi ni mes ser­vi­teurs vous ne pou­vez m’être utiles, mais vous devez me rendre ser­vice par ce moyen.

« Oui, je me lais­se­rai faire vio­lence par les dési­rs, les larmes et les prières de mes ser­vi­teurs ; je ferai misé­ri­corde à mon Épouse en la réfor­mant par de saints et bons pas­teurs. (…) Je t’ai dit ces choses (…) pour que tu sois plus ardente à m’offrir pour ces cou­pables tes doux, tes tendres et bien-​aimés dési­rs. (…) Je ne veux pas qu[e leurs fautes] altèrent le res­pect envers eux. Je t’ai mon­tré l’excellence de mes saints ministres en qui brille la pierre pré­cieuse de la ver­tu et de la justice. »

« Maintenant, ma fille aimée, je vous invite tous, toi et mes autres ser­vi­teurs, à pleu­rer sur ces morts, et à res­ter comme des bre­bis fidèles dans le jar­din de la sainte Église, vous nour­ris­sant sans cesse de saints dési­rs, et m’offrant pour eux l’encens de vos conti­nuelles prières ; car je veux faire misé­ri­corde au monde. Ne vous lais­sez dis­traire par rien, ni par l’injure, ni par la pros­pé­ri­té. Ne levez pas la tête ni par l’impatience, ni par une joie déré­glée ; mais appliquez-​vous hum­ble­ment à pro­cu­rer mon hon­neur, le salut des âmes et la réforme de la sainte Église. Vous me prou­ve­rez ain­si que vous m’aimez en véri­té. Tu sais bien que je t’ai mon­tré que je vou­lais que vous soyez les bre­bis fidèles, et que vous vous nour­ris­siez tou­jours dans le jar­din de la sainte Église, en sup­por­tant la fatigue et la peine, jusqu’à l’heure de la mort. »

Source : La Porte Latine du 3 octobre 2018

  1. Traduction d’E. Cartier []