Les discussions doctrinales

Le pape a ren­du la messe st Pie V aux prêtres (motu pro­prio du 7 juillet 2007) et a levé les excom­mu­ni­ca­tions aux yeux de tous (décret du 21 jan­vier 2009). Nous nous ache­mi­nons enfin vers des dis­cus­sions doc­tri­nales. C’est très impor­tant. C’est très impor­tant car on ne peut rien bâtir de solide et d’ef­fi­cace pour le bien de la reli­gion catho­lique sur le faux, le mau­vais, l’am­bi­gu, l’à peu près.

Le faire c’est se pré­pa­rer des len­de­mains qui déchantent. Jésus-​Christ est vrai et saint, la reli­gion qu’il a fon­dée l’est aus­si. Or dans le concile Vatican II, c’est très facile à démon­trer, il y a du faux, du mau­vais, de l’am­bi­gu et de l’à peu près qui sont à l’o­ri­gine des désordres dans l’Eglise et qui l’empêchent d’ac­com­plir effi­ca­ce­ment sa mis­sion de sau­ver les âmes et de pro­mou­voir la civi­li­sa­tion chré­tienne. Aussi faut-​il cla­ri­fier les problèmes.

La ques­tion géné­rale est celle-​ci : Pourquoi les ensei­gne­ments de Vatican II ou de l’Eglise conci­liaire s’opposent-​ils si for­te­ment à ce que l’Eglise a dit avant ce concile dans de mul­tiples docu­ments des Souverains Pontifes ? On le voit bien, ce n’est pas une que­relle entre la Fraternité Saint-​Pie X et Rome dont il est ques­tion mais d’une oppo­si­tion réelle entre l’Eglise d’au­jourd­hui et celle d’hier et ce dans des domaines qui touchent non pas à l’ac­ces­soire mais à la sub­stance de la foi.

Il est inté­res­sant de noter que Rome semble avoir com­pris la légi­ti­mi­té de nos inter­ro­ga­tions vis–vis du concile puis­qu’elle parle main­te­nant de dis­cus­sions doc­tri­nales nécessaires.

La majo­ri­té des évêques en France et en Europe ne donnent pas la même impres­sion. Au contraire, si l’on se fie à leurs décla­ra­tions, ils veulent nous faire accep­ter le concile en bloc, sans nuance, sans hési­ta­tion ou dis­cus­sion. Admettre cha­cune et toutes les par­ties du concile comme s’il s’a­gis­sait d’une véri­té révé­lée par Dieu ou d’un super dogme défi­ni infailli­ble­ment par l’Eglise, voi­là ce qu’ils réclament. Une telle exi­gence concer­nant un concile pas­to­ral et non doc­tri­nal est tel­le­ment exor­bi­tante qu’elle se dis­qua­li­fie d’elle ‑même par son côté outré et ridicule.

Aussi on com­prend pour­quoi le pape n’a pas consul­té l’é­pis­co­pat au sujet de la levée du décret d’excommunication. Ce n’est pas de sa part, comme on a pu le lire ici ou là, un manque de savoir-​faire dans la com­mu­ni­ca­tion. Non. C’est plu­tôt un acte déli­bé­ré du Souverain Pontife de ne pas consul­ter les évêques sur cette affaire où ils ne peuvent que tout gâcher par une rai­deur sectaire.

Le pape qui est d’un libé­ra­lisme modé­ré ne peut plus comp­ter sur la bien­veillance d’une bonne par­tie des évêques en place (ultra-​progressistes) pour que les choses aillent mieux dans l’Eglise.

Afin de mieux vous faire sai­sir ce que seront ces dis­cus­sions doc­tri­nales et le sérieux de cette étape néces­saire nous vous invi­tons à lire le ser­mon de notre supé­rieur de dis­trict don­né à Saint-​Nicolas-​du-​Chardonnet le 25 jan­vier dernier.

Abbé Pierre Barrère, in Le Sainte Anne n° 207