Présent du 28 janvier 2009 – Flash Back


Sauf avis contraire, les articles ou confé­rences qui n’é­manent pas des
membres de la FSSPX ne peuvent être consi­dé­rés comme reflé­tant
la posi­tion offi­cielle de la Fraternité Saint-​Pie X

« Retour en arrière » : c’est le mot mépri­sant qui a été lan­cé par les médias à l’occasion de la levée de l’excommunication des évêques de la Fraternité sacer­do­tale Saint-​Pie X. Cet acte juri­dique évoque bien pour­tant à notre esprit, mais dans un autre sens, une sorte de « fla­sh­back », qui va très au-​delà des sacres épis­co­paux de 1988 et de leur sanction.

Car, si on en est arri­vé jusque-​là, c’est pré­ci­sé­ment parce qu’on s’est oppo­sé au départ à la sup­plique ini­tiale de Mgr Lefebvre dans la tour­mente post-​conciliaire : –Laissez- nous faire l’expérience de la tra­di­tion ! Puisque vous n’hésitez pas à faire toutes les expé­riences de la nou­veau­té, plaidait- il en sub­stance, pour­quoi ne voulez-​vous pas que nous fas­sions celle de la tra­di­tion ? C’est notam­ment, par l’interdiction de la messe tra­di­tion­nelle (comme celle du caté­chisme tra­di­tion­nel), la rup­ture indue de la tra­di­tion dénon­cée par Benoît XVI dans son dis­cours du 22 décembre 2005 à la Curie romaine.

Avec la volon­té actuelle du suc­ces­seur de Pierre de répa­rer cette rup­ture par son « her­mé­neu­tique de la conti­nui­té
 » contre un cer­tain « esprit du Concile », la « réforme de la réforme » et sur­tout le motu­pro­prio du 07–07-07. Par cet
acte déci­sif, il a ain­si clai­re­ment ®éta­bli le droit natu­rel et sur­na­tu­rel des fidèles à suivre la reli­gion de leurs pères, qu’un nou­veau droit posi­tif de l’Eglise avait eu trop ten­dance à mépriser.

D’où la crise majeure qui a résul­té de cette « révo­lu­tion cultu­relle », ces inter­dic­tions inouïes, sui­vies de condam­na­tions sau­vages, per­sé­cu­tions abu­sives. Et la sur­vie des « catho­liques de tra­di­tion » (pléo­nasme ren­du néces­saire par la crise) dans une jungle ecclé­siale où les règles n’étaient certes plus vrai­ment respectées. 

Mais à quoi bon bran­dir son code de la route quand on est face aux loups de cette jungle post-​conciliaire ? Avec leurs pro­blèmes de conscience et d’obéissance, ‚avec leurs mal­adresses et leurs insuf­fi­sances, leurs défauts et leurs divi­sions, voire leurs erreurs, mais aus­si leurs familles, leurs fon­da­tions et leurs voca­tions nom­breuses, les catho­liques de tra­di­tion (prêtres et laïcs), en deçà ou au-​delà des sacres de 1988, ont vou­lu assu­mer l’héritage de la catho­li­ci­té telle qu’elle fut pen­dant des siècles. Faisant leur le conseil de Dom Guéranger dans l’Année litur­gique : « Quand le pas­teur se change en loup, c’est au trou­peau de se défendre tout d’abord. » Dans « l’autodestrucion de l’Eglise » (Paul VI), cam­pant sur des de récla­mer offi­ciel­le­ment à leur hié­rar­chie récal­ci­trante, pour le peuple chré­tien, le bon droit de la tra­di­tion, consub­stan­tielle au catholicisme.

Déblayant peu à peu les gra­vats néo­mo­der­nistes de cette auto-​destruction post-​conciliaire où se glissent encore « les fumées de Satan » (Paul VI), c’est bien ce droit et la loi fon­da­men­tale de l’Eglise que tente pro­gres­si­ve­ment de res­tau­rer le Saint-​Père, avec la sagesse et la pru­dence qu’on lui connaît, pour le bien com­mun de tous les fidèles, sans exclu­sive, visant, selon l’objectif de son pon­ti­fi­cat, à l’unité et à la com­mu­nion dans la charité. 

Honneur à lui !

RÉMI FONTAINE de