S.O.S Mamans – Journal de bord n° 34

Mercredi 14 octobre 2009

Amélia, 19 ans, enceinte. Son his­toire est simple : elle était ‘fian­cée’. Et puisqu’il n’y a plus de règles de com­por­te­ment qui seraient cor­rectes devant Dieu et les hommes, elle tom­ba enceinte de son ‘fian­cé’. Mais voi­là, il ne veut pas du bébé, mais pas du tout ! Il l’agresse vio­lem­ment, la tape, la fait tom­ber, la met vio­lem­ment dehors de son stu­dio. Rupture ! Elle se réfu­gie vers nous. Soins, héber­ge­ment… On peut dire ce que l’on veut de ces cou­tumes modernes, mais le bébé est sain et sauf ! C’est notre but prin­ci­pal. Au milieu du mal naît le bien. L’Incarnation, n’était-ce pas ce ‘kai­ros’ à répé­ti­tion, au milieu d’un monde appa­rem­ment perdu ?

Dimanche 18 octobre 2009

Une de nos dames héber­geuses, d’un petit vil­lage en Bretagne, nous amène deux jeunes filles enceintes de son vil­lage, Sandrine 16 ½ ans, et Carole 17 ans, en nous deman­dant de les héber­ger ailleurs puisque dans leur vil­lage cela ‘crain­drait’, les parents vou­lant les faire avor­ter de force. Ce que nous avons fait en les envoyant dans le midi de la France. Ainsi nous décou­vrons, l’air de rien, une véri­table coopé­ra­tion et com­plé­men­ta­ri­té entre nos familles héber­geuses, sans grands frais, sans dos­siers, sans sub­ven­tions (illu­soires des auto­ri­tés avor­teuses fran­çaises !). La vraie cha­ri­té ne fait pas de bruit, dit un proverbe.

Mercredi 21 octobre 2009

Nous réus­sis­sons à orga­ni­ser le retour en Russie de deux très jeunes pros­ti­tuées russes à Paris, toutes les deux enceintes de leur sombre tra­vail for­cé : Milenna et Kalina. Tout est réglé par nos che­mins habi­tuels. Il faut savoir que ces filles ne pos­sèdent jamais des pas­se­ports, ceux-​ci étant pris et cachés par leurs sou­te­neurs ‘chefs de l’agence des man­ne­quins’ dès leur arri­vée à Paris. Il faut donc trou­ver un moyen de pas­ser ces jeunes filles quand-​même par les fron­tières à l’est. Avec Dieu, on trouve des solu­tions, ce n’est pas bien com­pli­qué, et même sans fabri­quer des faux papiers.

Lundi 26 octobre 2009

Une assis­tante sociale amie nous télé­phone, ayant devant elle une jeune fille enceinte sor­tie ce matin de pri­son. C’est Lorane, 19 ans, 2 ½ mois enceinte, on ne sait pas com­ment (nous ne fai­sons jamais des inter­ro­ga­toires). « Avec les ser­vices sociales d’ici, je ne suis pas sûre si elle pour­ra s’échapper à un avor­te­ment dis­crè­te­ment impo­sé », nous confie notre amie. Nous cou­rons pour la récu­pé­rer, la for­ti­fier et l’héberger. Dieu mer­ci que nous avons toutes nos familles héber­geuses, une dou­zaine envi­ron sur toute la France. Elles prennent régu­liè­re­ment plu­sieurs jeunes filles enceintes à la fois en charge ! Ce sont les 12 piliers de SOS MAMANS. Ces mer­veilleux foyers – pour la plu­part des femmes seules – ne sau­raient même pas de quoi vous par­lez si jamais vous les congra­tu­liez : « C’est nor­mal », entendrait-​on de leur bouche. Jésus n’avait-il pas dit : « En fai­sant le bien, que votre main droite ne sache pas ce que fait votre main gauche ! » C’est abso­lu­ment admi­rable. Quel exemple !

Mardi 27 octobre 2009

Samja, 23 ans. Elle a vécu une his­toire invrai­sem­blable : de l’Indonésie elle fut envoyée par sa famille comme ‘nou­velle mariée’ à un com­pa­triote à Paris, pour se retrou­ver maî­tresse de 2e rang auprès d’un ‘époux’ déjà marié. Loi musul­mane oblige. Quoiqu’il en soit, le beau frère pari­sien de ‘l’époux’ a pro­fi­té de la situa­tion pour la vio­ler à plu­sieurs reprises. Tombée enceinte et sous la menace d’un avor­te­ment for­cé, elle trouve un moyen de se réfu­gier vers nous. Nous l’accueillons et l’hébergeons chez une famille amie qui a l’habitude de nos cas graves. Comment trouvons-​nous ces jeunes filles enceintes ? Elles viennent toutes seules, par le simple ‘bouche à l’oreille’ des femmes déjà sau­vées anté­rieu­re­ment, Dieu sait comment.

Mercredi 28 octobre 2009

Un dona­teur nous envoie un très géné­reux chèque de 1000 Euro, avec ces quelques lignes écrites de la main : » Mais qu’ont-elles toutes ces filles à s’accoupler avec des voyous ? Vous n’en par­lez jamais. Elles sont tota­le­ment res­pon­sables de la situa­tion dans laquelle elles se trouvent. Ceci dit c’est du sau­ve­tage que nous fai­sons, mais pas de la cha­ri­té, celle-​ci est pure et n’a pas de sup­port dans le vice ! » Bien sûr, nous sommes révol­tés comme vous de voir le désert moral de notre socié­té : il n’y a plus de pères ni de repères, plus de chas­te­té, plus de sainte patience jusqu’au mariage, plus de fian­çailles, plus de mariage, plus de bébés qu’on pré­fère morts, plus de Dieu dans leur vie. C’est la vision de Fatima : un désert juché de ruines et de cadavres, avec un homme en blanc qui se traîne vers la Croix, sur le point d’être ache­vé par les malins. Nous essayons sim­ple­ment d’accompagner cet homme en blanc, cher Monsieur, le der­nier ves­tige de Dieu dans cette Vallée des Larmes. Dieu est fort, Il vien­dra, Il nous conso­le­ra, Il l’a pro­mis. En atten­dant nous sau­vons et conso­lons les petits dans le déluge, ces tout petits que Dieu aime. Par notre ‘cha­ri­té’ nous annon­çons la venue du Sauveur divin. Problème ? De toute façon, à tra­vers votre don nous savons que vous com­pre­nez notre démarche, et vous y par­ti­ci­pez. Merci !

Ce même jour, nous réus­sis­sons, avec quelques amies sur place, à sau­ver une autre jeune esclave asia­tique enceinte, d’une ambas­sade afri­caine à Athènes : Amanda. Elle paraît très affai­blie, presqu’autant que Jessica il y a quelques mois (qui est morte à la suite). Nous l’acheminons par l’Italie jusque Paris pour la soi­gner, puis pour l’installer aux Benelux auprès de notre héber­geuse méde­cin, noire d’ailleurs. Tout va bien, le bébé ayant sau­vé sa maman.

Lundi 2 novembre 2009

Encore une jeune fille enceinte – mineure – per­sé­cu­tée par sa maman. « Elle veut me pas­ser encore aujourd’hui à l’aspirateur », nous confie Sibylle, angois­sée à mort. Nous la logeons chez une amie héber­geuse dans le midi, loin de Paris, après lui avoir ache­té quelques vête­ments, car elle s’était lit­té­ra­le­ment enfuie de chez elle, sans rien.

Mardi 3 novembre 2009

De toutes ces expé­riences, nous pou­vons témoi­gner qu’il est faux de pré­tendre que les femmes veulent l’avortement. Même si, en nos pays ‘civi­li­sés’, presque 1 femme sur 2 a déjà avor­té, leur libre choix est très sou­vent loin d’en être la cause. Elle l’ont fait comme un ani­mal pris dans une trappe qui ‘veut’ s’arracher plu­tôt une patte que de périr. Des études scien­ti­fiques ont démon­tré que la plu­part des femmes avortent leur bébé sans le vou­loir, sans leur consen­te­ment intime. Est-​ce cela la liber­té que prônent les lois d’avortement ? Toute la socié­té autour de la femme la ‘force’ lit­té­ra­le­ment à l’avortement de son bébé, y com­pris sa meilleure copine, voire sa propre mère, sans comp­ter les coups que de nom­breuses femmes et jeunes filles enceintes reçoivent des ‘géni­teurs’ concer­nés qui ne veulent rien savoir d’un bébé. Pour les hommes c’est une his­toire vite oubliée, mais pour les femmes l’avortement les ronge tou­jours plus pen­dant que les années passent. Quand elle voit jouer une petite fille de 5 ans dans la rue, elle se dit : « Cela pour­rait être ma fille ! » … et elle se met à pleu­rer silen­cieu­se­ment, amè­re­ment. Une petite pou­pée usée, dépas­sant d’une pou­belle, peut pro­duire le même effet. Selon une étude faite aux Etats Unis, ces angoisses peuvent mener au sui­cide qui sur­vient le plus sou­vent 8 à 10 ans après l’avortement. Souvent la femme ayant avor­té son bébé cherche refuge dans l’alcool, la drogue, devient dépres­sive, prend des pilules pour cal­mer les nerfs, se fait soi­gner par des psy­cho­logues et autres méde­cins, sans faire néces­sai­re­ment le lien avec l’avortement com­mis des années aupa­ra­vant. Bref, les femmes d’aujourd’hui ont sûre­ment plus de liber­té, argent, édu­ca­tion, postes de res­pon­sa­bi­li­té dans la socié­té, mais au ter­rible prix de ne plus être heu­reuses. Contrairement à ce qu’on leur dit, ce n’est pas le méde­cin qui peut la gué­rir, mais le prêtre, le confes­seur, bref Dieu Lui-​même, créa­teur de toute Vie. N’attend-Il pas, dans sa bon­té, chaque femme pour lui par­don­ner, la com­bler, lui rendre la joie et la paix, Lui qui fait sûre­ment dépendre la vie éter­nelle du bébé avor­té jus­te­ment de la grâce que sa maman demande et retrouve auprès de Dieu ? « O felix culpa » – ô heu­reuse faute ! – ose chan­ter la litur­gie de l’Eglise dans le nuit de Pâques. Femmes, jeunes filles, ne per­dez pas espoir ! Dieu vous attend – avec votre bébé !

P.S. : Bilan à ce jour : 581 bébés sau­vés de l’avortement dont 54 encore à naître, 32 femmes et jeunes filles enceintes actuel­le­ment logées dans nos stu­dios ou chez nos familles héber­geuses, 3 305 Euro en caisse.

Cher lec­teur, chère lectrice,

Vous faites par­tie de nos dona­teurs ou coopé­rants, et nous nous ferons une joie de par­ta­ger régu­liè­re­ment avec vous, par le biais des extraits de notre “Journal de bord”, nos joies et nos peines. Ce “Journal” devient un monu­ment de l’es­pé­rance, prou­vant que le crime de l’a­vor­te­ment peut être vain­cu par la cha­ri­té chrétienne.

Nous sommes fiers et heu­reux de savoir tant de gens (1 000 envi­ron) à nos côtés. Ils font véri­ta­ble­ment par­tie de l’é­quipe de SOS MAMANS, mer­ci, et en avant !

S.O.S Mamans

Pour tout renseignement, contact ou don :

S.O.S MAMANS (UNEC)
B.P 70114
95210 St-Gratien
Rép/​Fax 01 34 12 02 68
sosmamans@​wanadoo.​fr