Les merveilles de la Sainte Messe

Les Saints ne sont jamais si élo­quents que lors­qu’ils parlent de la Messe. Ils sont inta­ris­sables sur ce sublime sujet, car saint Bonaventure dit que les mer­veilles de la Messe sont aus­si nom­breuses que les étoiles dans le ciel et les grains de sable sur toutes les plages du monde.

Les grâces, les béné­dic­tions et les faveurs accor­dées à ceux qui assistent à ce Divin Sacrifice dépassent toute compréhension.

La Messe est la plus grande mer­veille du monde. Il n’existe rien sur terre qui puisse lui être com­pa­ré et il n’est rien au Ciel de plus grand.

L’autre grande mer­veille est l’in­dif­fé­rence et l’i­gno­rance des catho­liques concer­nant la Sainte Messe. Comment se peut-​il que tant de catho­liques ne vont pas à la Messe ?

Le grand Sacrifice du Calvaire est offert tout près de leur mai­son, presque à leur porte, et ils sont trop indo­lents pour y assister.

Le Sacrifice du Calvaire ? ! Oui, car la Messe est réel­le­ment et véri­ta­ble­ment l’exacte répé­ti­tion de la Mort de Jésus sur la Croix.

Pourquoi les mères, pour­quoi les caté­chistes, pour­quoi les maîtres n’inculquent-​ils pas dans l’es­prit de ceux dont ils ont la charge les mer­veilles de la Messe ? Les prêtres sont tenus de le faire par le Concile de Trente.

Les pro­tes­tants peuvent bien deman­der à ces catho­liques qui négligent d’en­tendre la Messe chaque jour s’ils croient vrai­ment à la nais­sance de Dieu sur l’au­tel et que Dieu meurt sur l’au­tel comme II est mort sur le Calvaire ? S’ils le croient vrai­ment, pour­quoi n’assistent-​ils pas à la Messe ?

Saint Augustin nous rap­porte que les païens et les Gentils de son temps deman­daient avec une iro­nie mor­dante aux chré­tiens tièdes et indif­fé­rents s’ils croyaient sin­cè­re­ment que le Dieu de toute misé­ri­corde des­cen­dait sur leurs autels ! Vous, chré­tiens, ajoutaient-​ils, vous nous accu­sez d’a­do­rer de faux dieux, mais au moins nous croyons qu’ils sont des dieux et nous les hono­rons ; alors que vous mépri­sez Celui que vous appe­lez le Vrai Dieu !

S’il savait seule­ment ce qu’est la Messe, pas un chré­tien intel­li­gent et éclai­ré ne man­que­rait d’y assister.

Saint Louis et la Messe

Saint Louis de France, qui a tra­vaillé plus dure­ment peut-​être qu’au­cun sujet de son royaume et qui fut un des meilleurs et des plus glo­rieux sou­ve­rains qui régnèrent jamais sur le royaume de France, trou­vait le temps d’en­tendre deux à trois Messes par jour !

Des cour­ti­sans lui ont sug­gé­ré que peut-​être il se sur­me­nait en assis­tant si sou­vent à la Messe. Le roi a répondu :

« Si je pas­sais bien plus de temps à m’a­don­ner aux plai­sirs de la chasse, ou à rece­voir mes amis au cours de ban­quets somp­tueux, ou si je fré­quen­tais plu­sieurs heures par jour les théâtres et les lieux d’a­mu­se­ment, vous ne me repro­che­riez pas de consa­crer trop de temps aux plai­sirs. Vous oubliez, mes bons amis, qu’en enten­dant la Messe, je n’ob­tiens pas seule­ment pour moi-​même d innom­brables béné­dic­tions, mais que je confère ain­si à mon royaume les avan­tages les plus impor­tants, bien plus que je ne pour­rais le faire d’au­cune autre manière. »

Cette réponse de saint Louis pour­rait être adres­sée à ces mil­liers et mil­liers de chré­tiens indif­fé­rents et apa­thiques qui pour­raient faci­le­ment entendre la Messe chaque jour et qui ne le font pas.

Même si c’é­tait au prix d’un grand sacri­fice, les béné­dic­tions et les faveurs qu’ils rece­vraient dépas­se­raient leurs plus grands espoirs.

Mais en réa­li­té, beau­coup pour­raient entendre la Messe sans faire aucun sacri­fice, ou à un prix si déri­soire que leur culpa­bi­li­té, en négli­geant ce divin Sacrifice, est en vente incom­pré­hen­sible. Seule une lamen­table igno­rance peut expli­quer pour­quoi tant de catho­liques négligent d’en­tendre la Messe chaque jour.

S’ils enten­daient la Messe, la jour­née aurait pour eux plus de valeur que mille jours, si mer­veilleux seraient les grâces et les avan­tages qu’ils en recevraient.

Loin de perdre du temps, leurs affaires pros­pé­re­raient et ils arri­ve­raient à un degré de féli­ci­té qu’ils ne pour­raient espé­rer atteindre autrement.

Simon de Montfort

Le célèbre géné­ral et héros Simon de Montfort, avec seule­ment 800 cava­liers et quelques fan­tas­sins, se trou­va sur­pris dans la ville de Muret par une armée de 40 000 hommes conduite par le roi d’Aragon et Raimond VI, comte de Toulouse, qui avait épou­sé la cause des héré­tiques albi­geois. Il enten­dait la Messe lorsque ses offi­ciers vinrent lui annon­cer que l’ar­mée des assié­geants était en marche pour atta­quer la ville.

« Laissez-​moi d’a­bord finir la Messe, répliqua-​t-​il, après quoi je serai à vous. »

II se hâta ensuite de rejoindre l’en­droit où ses forces déjà ras­sem­blées l’at­ten­daient, les invi­ta à mettre en Dieu leur confiance et, don­nant l’ordre d’ou­vrir toutes grandes les portes de la ville, il char­gea en plein cour de l’ar­mée qui s’ap­pro­chait, sema la panique dans ses rangs, abat­tit le roi d’Aragon lui-​même et rem­por­ta une glo­rieuse victoire.

Baronius déclare que l’empereur Lothaire enten­dait chaque jour ses trois Messes, même sur le champ de bataille avec ses troupes.

Au cours de la Grande Guerre (la Première Guerre mon­diale), on sait que le maré­chal Foch, com­man­deur en chef des armées fran­çaises et bri­tan­niques, enten­dait la Messe chaque jour, même lorsque la situa­tion était le plus critique.

L’empereur ger­ma­nique Otton avait un jour convo­qué un conseil de ses offi­ciers supé­rieurs et de ses conseillers qui devait avoir lieu aux petites heures dans le palais de Worms.

Le duc de Bohème, un des princes qui devait assis­ter au conseil, avait pour habi­tude d’en­tendre la Messe chaque jour et il arri­va par consé­quent en retard au palais royal.

Ce retard mit l’empereur en furie et, sans attendre le duc, il com­men­ça le conseil en don­nant l’ordre à tous ceux qui étaient pré­sents de ne pas rendre hom­mage au duc ni de le saluer lors­qu’il arriverait.

Peu de temps après, le duc péné­tra dans la chambre du conseil et, à la sur­prise géné­rale, l’empereur, qui parut d’a­bord sur­pris, se leva en hâte et témoi­gna de grandes marques de res­pect au duc. Après qu’on eut dis­cu­té des impor­tantes affaires du royaume, l’empereur Otton, remar­quant la mine éton­née des sei­gneurs et des princes devant son chan­ge­ment d’at­ti­tude, expliqua :

« Comment, dit-​il, vous n’a­vez pas vu qu’il est entré accom­pa­gné de deux anges, un de chaque côté ? Je n’ai pas osé lui mani­fes­ter mon ressentiment. »

Extrait de « Les mer­veilles de la Messe » 


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