Credo 176 de août – septembre 2006

Le mot du Président

CREDO n° 176 (Août-​Septembre 2006)

hers amis,
« Missionnaires ! Ils l’é­taient. : » L’image mise sur la pre­mière de cou­ver­ture de ce numé­ro est un témoin de l’an­cien­ne­té du christianisme.

Vittorio Messori écri­vait en 1976 dans son livre Hypothèses sur Jésus :

« En 1939, en fai­sant des fouilles à Herculanum, on a décou­vert l’empreinte très claire d’une croix sur un mur, dans la par­tie réser­vée aux esclaves d’une vil­la patri­cienne. Autour de la croix se trou­vaient encore les clous pour sou­te­nir la petite porte ou le rideau qui cachaient le sym­bole du culte chré­tien. La mai­son a été ense­ve­lie avec la ville entière par la lave de la célèbre érup­tion du Vésuve : c’é­tait en l’an 79 après Jésus-​Christ. A cette époque le chris­tia­nisme avait donc déjà eu le temps d’at­teindre l’Italie et d’y éta­blir son culte. »

Comment com­prendre qu’un ou des esclaves aient pu à Herculanum, ville de pro­vince, ris­quer leur vie si ce n’est pour une foi chré­tienne très soli­de­ment fon­dée et ancrée. N’oublions pas que l’in­cen­die de Rome et la per­sé­cu­tion des chré­tiens qui s’en sui­vit remonte à 64. Ajoutons que par­fois les esclaves étaient plus savants que leurs maîtres car les per­cep­teurs des enfants patri­ciens étaient sou­vent des esclaves.

La pho­to a été prise dans la seule mai­son d’Herculanum qui soit encore en total aban­don et son accès inter­dit. Cette fer­me­ture au public remonte, comme par hasard, aux années de paru­tion du livre de Vittorio Messori. La pho­to n’est pas en vente dans les maga­sins de sou­ve­nirs. Rare sont les per­sonnes qui pos­sèdent cette image. Ne la lais­sons pas dans la pous­sière, de nou­veau. Qu’elle nous soit un sti­mu­lant pour notre foi, qui nous a été trans­mise sans relâche depuis les douze apôtres et que nous devons à notre tour trans­mettre inté­gra­le­ment, sans omettre un iota.

Le meuble qui est sur cette pho­to, qui semble être un prie-​Dieu, me rap­pelle que notre Thérèse de Lisieux, patronne en second de notre France, est deve­nue éga­le­ment patronne des mis­sions sans quit­ter son car­mel. Comment a‑t-​elle fait ? En offrant chaque ins­tant et chaque acte de sa jour­née pour les mis­sion­naires ; en fai­sant son devoir d’é­tat à la per­fec­tion pour les mis­sion­naires. Tâche pénible s’il en ait ; notre ego se cambre sans cesse ; l’es­prit d’a­mour et d’a­ban­don n’est pas tou­jours notre priorité.

Soyons aus­si mis­sion­naires en action. Nos pro­ces­sions de la fête-​Dieu sont des actes mis­sion­naires. Celle de Toulouse a sou­le­vé des dis­cus­sions au Conseil Municipal. Satan a ten­té de tout casser.

« Peu importe que la messe soit dite en fran­çais ou en latin, on ne peut qu’être contre l’ap­pro­ba­tion d’un lieu public quel qu’il soit pour célé­brer le rite d’une reli­gion quel­qu’elle soit, c’est contraire à la loi de 1905 . c’est contraire à la laï­ci­té et au vivre ensemble et nous com­bat­tons ces façons de faire » :

a‑t-​il décla­ré par la voix de l’un des ses féaux. Satan s’é­nerve ? c’est bon signe ; ne bais­sons pas les bras.

A Montpellier, ce per­son­nage s’en est pris à une école catho­lique : il y a mis le feu. Cette école a été presque tota­le­ment détruite. Satan est en colère. Soyons vigi­lants et pru­dents. Ne confon­dons pas action avec acti­visme. Mais sur­veillons nos cha­pelles et nos écoles. Satan est en guerre ouverte.

Un évêque dio­cé­sain a par­lé. Mgr Centène, évêque de Vannes, s’est éle­vé contre la « rave-​partie » qui s’est dérou­lée sur l’aé­ro­port de sa ville :

» Accepter la tenue d’une rave-​party consiste à orga­ni­ser, pour le pro­fit de quelques uns, et aux frais des contri­buables, une zone de non-​droit au cour de laquelle toutes les déviances et tous les tra­fics sont favo­ri­sés . les pre­mières vic­times sont les jeunes eux-​mêmes . c’est sou­mettre à de graves dan­gers une jeu­nesse en manque de repères et de valeurs ; La liber­té de s’a­mu­ser inclut-​elle la liber­té de se dégra­der et de se détruire ? . un temps d’Adoration et de prières sera orga­ni­sé pen­dant la tenue du Teknival à la cha­pelle de la Maison du Diocèse où le Saint Sacrement sera exposé ».

A cette décla­ra­tion, qu’il est bon de mettre en valeur, il faut ajou­ter pour être hon­nête que Mgr Centène n’a pas dai­gné à ce jour répondre au cour­rier que lui a envoyé l’ab­bé Petrucci, prieur de Nantes, dès le mois d’oc­tobre der­nier. Pourtant le Saint Père avait reçu le Supérieur de la Fraternité Sacerdotale Saint-​Pie X quelques semaines auparavant !

Un autre évêque aus­si s’est mani­fes­té, Mgr Bruguès, évêque d’Angers et pré­sident de la Commission doc­tri­nale de l’é­pis­co­pat. C’est Jean Madiran, dans le jour­nal Présent (Quelque fois!) qui nous rap­porte les écrits de cet évêque parus dans la note doc­tri­nale pré­sen­tée au public le 23 avril 2004 :

« Après avoir expli­qué qu’il existe deux lec­tures concer­nant la per­sonne de Jésus, à savoir la lec­ture chré­tienne qui affirme sa divi­ni­té et la lec­ture juive qui la nie, il tranche en ces termes inoubliables :

la lec­ture chré­tienne ne conteste pas la lec­ture juive, cha­cun ayant son propre registre d’in­ter­pré­ta­tion. Que l’une ait rai­son n’en­traîne pas que l’autre ait tort.

L’attentat men­tal de Mgr Bruguès va donc jus­qu’à reje­ter le prin­cipe d’i­den­ti­tié. Le oui et le non ont tous deux rai­sons, en même temps et sous le même rap­port. Affirmer la divi­ni­té du Christ ne signi­fie pas que l’on ait tort de la nier.

» Sans aucune rétrac­ta­tion, Mgr Bruguès fut non seule­ment main­te­nu à la pré­si­dence de la Commission doc­tri­nale de l’é­pis­co­pat fran­çais, mais le 29 jan­vier 2005, il fut nom­mé consul­teur à la Congrégation romaine pour l’é­du­ca­tion catho­lique qui a la haute main sur les sémi­naires et les ins­ti­tuts d’enseignement.

Vous le voyez, chers amis, le com­bat n’est pas ter­mi­né. Je dirai presque qu’il ne fait que com­men­cer, car il sera plus sub­til, plus « doc­tri­nal », plus « dog­ma­tique », donc moins visible. Mais tant qu’Assise ne sera pas renié et la Révolution Conciliaire ren­ver­sée, la catho­li­ci­té sera tou­jours empoi­son­née. Ne bais­sons donc pas les bras. Depuis notre confir­ma­tion nous sommes des Miles Christi, des sol­dats du Christ. Toutes les per­mis­sions sont sup­pri­mées, nous devons jour et nuit res­ter vigi­lants et pru­dents à nos postes sur les rem­parts de la chrétienté.

Terminant ce petit mot le jour de la Commémoration de St Paul, il nous faut prendre pour cha­cun d’entre nous ce que l’Apôtre écri­vait à Timothée :

« . il vien­dra un temps où les hommes ne sup­por­te­ront plus la saine doc­trine, .. Mais toi, veille, tra­vaille sans relâche, . ».

Jean BOJO, le 30 juin 2006

Sommaire du Credo n° 176

Vous y trou­ve­rez, en plus des rubriques habituelles :

- Les Evangiles synop­tiques (III), Suite de l’ex­po­sé : Les pre­miers récits écrits.
– Les acti­vi­tés de la FSSPX en Amérique du Sud (Abbé Bouchacourt)
– Le mot du Président : « Missionnaires, ils l’é­taient . Soyons-​le aussi ! »

Pour plus de renseignements

Credo

Revue bimes­trielle de l’as­so­cia­tion « Credo » :

« CREDO, revue bimes­trielle, com­po­sée par des laïcs, n’est pas une revue d’ac­tua­li­té mais veut être, tant dans le domaine spi­ri­tuel que tem­po­rel, un sti­mu­lant pour les fidèles, un ciment pour sou­te­nir la foi catho­lique, main­te­nir la Messe de tou­jours et trans­mettre toute la Révélation et la Tradition de l’Eglise Catholique, dans le sillage de la Fraternité Sacerdotale Saint-​Pie‑X. »

Président de l’as­so­cia­tion : Jean BOJO

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