Communiqué de Credo de Février-​Mars 2006

Le mot du Président

CREDO n° 174 (Février-​Mars 2006)

acer­dos, alter Christus. L’image de la page de cou­ver­ture a déjà été mise à cette place en 2003. Elle est tou­jours d’ac­tua­li­té, et plus que jamais d’ac­tua­li­té. Il y a de moins en moins de ces « Autres Christ » depuis un demi-​siècle. Nous en connais­sons les causes puisque c’est à cause d’elles que nous sommes en désac­cord avec la Rome moderniste.

Oui, le prêtre et le Christ, c’est tout un depuis le repas pas­cal qui eut lieu vers l’an­née 30 dans la « chambre haute » à Jérusalem. Ce repas pas­cal avait d’a­bord débu­té par une longue pro­ces­sion : tout y était : le prêtre, les aco­lytes, les fidèles qui chan­taient : « Hosanna… hosanna… ».

Puis lisons-​nous pen­dant la messe, au moment le plus solen­nel, le Prêtre,

« la veille de sa pas­sion, prit du pain en ses mains saintes et véné­rables, et les yeux levés au ciel, vers Vous, Dieu, son Père tout-​puissant, vous ren­dant grâces, le bénit, le rom­pît et le don­na à ses dis­ciples, disant : Recevez, et mangez-​en tous. Ceci est mon Corps ».

Sur l’au­tel est dis­po­sé aus­si le ciboire qui contient les hos­ties pour nous, fidèles, avides de cette Nourriture divine. Ce ciboire est ouvert, comme il l’est à l’of­fer­toire pour la pré­sen­ta­tion du pain. Il est refer­mé aus­si­tôt après cette pre­mière par­tie de la consé­cra­tion. Le via­tique, la pain pour la route, le Corps, le Sang, l’Âme et la Divinité du Christ sont là pour nous, pour nos âmes, nour­ri­ture sanc­ti­fiante qui doit trans­for­mer cha­cun de nous et nous unir à notre Sauveur et ne faire qu’un seul Corps avec Lui, l’u­nique Prêtre, dont Il est la tête.

Le repas pas­cal, com­men­cé de façon nou­velle, se conti­nue. Notre Seigneur, notre Rédempteur, donne ses der­nières ins­truc­tions aux Apôtres, alors qu’ils sont unis à Lui et ne font qu’un, par cette pre­mière communion.

Puis à la fin de ce repas, Notre Seigneur prend le calice, le bénit, rend grâces à Dieu et le donne à ses dis­ciples en disant :

« Ceci est le Calice de mon sang, le sang de la nou­velle et éter­nelle alliance qui sera répan­du pour vous et pour beaucoup ». 

A cet ins­tant, l’an­cienne alliance, celle conclue avec Moïse au Sinaï devient caduque. A cet ins­tant aus­si, Notre Sauveur scelle une alliance nou­velle et éter­nelle, celle-​là, dans un ultime acte d’a­mour, celui de notre rachat. Il sait ce qui va se pas­ser dans les heures qui vont venir.

Lorsque le prêtre, alter Christus, élève le calice pour le mon­trer à notre ado­ra­tion, « mon Seigneur et mon Dieu, qu’une goutte de Votre sang retombe sur les pécheurs », c’est la Croix qu’il offre à Dieu, son Père et notre Père, pour notre rachat et au tra­vers des bras du prêtre, ministre du Christ, nous pou­vons ima­gi­ner ce sang qui des­cend vers nous pour nous ouvrir le ciel.

Le prêtre-​célébrant et le Prêtre-​Christ ne sont qu’un et en com­mu­niant, seul, au calice, le prêtre-​célébrant se cloue à la Croix du cal­vaire ; Croix que Notre Seigneur sou­hai­tait et redou­tait tout à la fois : « Père, si ce calice ne peut pas­ser sans que je le boive, que votre volon­té soit faite » … « Eli, Eli, lam­ma sabac­tha­ni ? » … « Jésus, pous­sant de nou­veau un grand cri ; ren­dit l’es­prit » nous dit l’Evangile.

Arrivé à ce moment de la rédac­tion de cet article, feuille­tant un bul­le­tin par­mi tant d’autres, j’y trouve le texte suivant :

« Le signe invi­sible pour le don de soi sacri­fi­ciel dans la célé­bra­tion eucha­ris­tique et notre inté­gra­tion dans ce don de soi n’est pas quelque rite d’of­frande cogi­té et construit, mais le repas, c’est-​à-​dire d’une part l’offre et la dis­tri­bu­tion de soi comme ali­ment et d’autre part notre accep­ta­tion et récep­tion recon­nais­sante de son don de soi à nous pour nous. L’intelligence iso­lée de la trans­for­ma­tion comme d’un acte sacri­fi­ciel et de la com­mu­nion comme d’un repas sacri­fi­ciel ulté­rieur ne rend pas compte de façon adé­quate de la force et la por­tée de l’é­non­cé biblique. Celui-​ci signi­fie plu­tôt que, dans le repas consom­mé, est ren­du pré­sent et réel le sacri­fice du don de soi de Jésus-​Christ. C’est pour­quoi la dis­tinc­tion tra­di­tion­nelle de l’eu­cha­ris­tie – réa­li­sée en prin­cipe seule­ment après le concile de Trente – entre sacre­ment d’un côté, et sacri­fice de l’autre, n’est théo­lo­gi­que­ment pas uti­li­sable, puis­qu’elle déforme la struc­ture de base. C’est dans le fait de s’of­frir en nour­ri­ture que le sacri­fice de Jésus-​Christ trouve son expres­sion au niveau litur­gique. »

Vous venez de lire le para­graphe. 4.3.1. de la décla­ra­tion com­mune de la com­mis­sion mixte catholico-​luthérienne, qui a tra­vaillé de 1976 à 1982. Participaient à cette com­mis­sion quelques 20 per­son­na­li­tés de chaque reli­gion, dont Joseph Cardinal Ratzinger, pour notre religion.

N’étant spé­cia­le­ment théo­lo­gien, nous ne polé­mi­que­rons pas. Mais nous sommes per­plexes. Il nous semble avoir com­pris que la défi­ni­tion du mot sacri­fice tel qu’il est inter­pré­té par cette com­mis­sion n’est pas la même que celle expo­sée au début de ce texte : La Consécration se limi­te­rait à la pre­mière par­tie, celle du Pain ! Pour évi­ter tout doute, à la suite de ce mot, nous avons repro­duit les prin­ci­paux textes du concile de Trente.

Certes Marie-​Madeleine s’est conver­tie lors­qu’elle a ren­con­tré Notre Seigneur ; saint Paul sur la route de Damas a aus­si reçu un cer­tain choc, béné­fique pour la catho­li­ci­té. Prions donc pour que le mot sacri­fice, employé par le saint Père aujourd’­hui ne signi­fie plus ce qu’il a signé en 1982, mais ce que l’Eglise a tou­jours ensei­gné depuis le concile de Trente.

La fin des Limbes ? Nous appre­nons par les Cahiers de Saint Raphaël (ACIM – 20B place duplex –75015 Paris), la mise en place d’une Commission pour étu­dier l’exis­tence ou la non-​existence des Limbes. Dirigée par Mgr Levada, pré­sident de la Congrégation de la Foi, la com­mis­sion a d’a­bord défi­ni que la croyance aux limbes n’é­tait pas un article de foi et elle a conclu qu’il n’y a aucune rai­son que ces enfants soient pri­vés de la vision béa­ti­fique éter­nelle. Si le Saint Père accepte cette conclu­sion, c’est le bap­tême lui-​même qui pour­rait être remis en ques­tion. Si tous les enfants vont au para­dis, pour­quoi en bap­ti­ser cer­tains et pas les autres ?

L’admission des divor­cés rema­riés à la com­mu­nion. En Val d’Aoste, durant l’é­té der­nier, le saint Père a fait une décla­ra­tion à ce sujet aux journalistes :

« Particulièrement dou­lou­reuse est la situa­tion de ceux qui se sont mariés à l’Eglise mais qui n’é­taient pas vrai­ment croyants et l’ont fait par tra­di­tion et, se trou­vant dans un nou­veau mariage (!) inva­lide, se conver­tissent, trouvent la foi et se sentent exclus du sacre­ment … Etant don­né la situa­tion de souf­france de ces per­sonnes, il faut l’approfondir ».

« Celui qui répu­die sa femme et en épouse une autre com­met l’a­dul­tère envers elle. Et si c’est elle qui répu­die son mari, elle est adul­tère » (Marc 10, 11–12): Le pro­blème a été réso­lu par Notre Seigneur lui-​même, aucun de ses ministres, fut-​ce son Vicaire, n’a auto­ri­té pour le résoudre d’une autre manière, nous semble-t-il !

Plus de miracles à Lourdes : Les Instances médi­cales du sanc­tuaire et l’é­vêque du dio­cèse de Tarbes-​et-​Lourdes ont déci­dé de ne plus appe­ler miracle, un miracle, mais seule­ment gué­ri­son. « Bonne Mère, reve­nez ! Ils deviennent fous ! ».

Prions et fai­sons de sacri­fices : comme nous l’a recom­man­dé Mgr Fellay dans le ser­mon pro­non­cé à Flavigny lors de la prise de sou­tane des sémi­na­ristes, le 2 février dernier.

Jean BOJO

Concile de Trente

22e ses­sion (17 sep­tembre 1562)
Doctrine sur le très saint Sacrifice de la messe

Préambule.

Pour que soient main­te­nues, dans la sainte Eglise catho­lique, la foi et la doc­trine anciennes, abso­lues et en tout point par­faites sur le grand mys­tère de l’Eucharistie, et pour qu’elles soient conser­vées dans leur pure­té en éli­mi­nant les erreurs et les héré­sies, le saint concile œcu­mé­nique et géné­ral de Trente, légi­ti­me­ment réuni dans l’Esprit-​Saint, sous la pré­si­dence des mêmes légats du Siège apos­to­lique, ins­truit par la lumière de l’Esprit-​Saint, enseigne, déclare et décide qu’il faut prê­cher au peuple fidèle ce qui suit sur le sacri­fice véri­table et unique de l’Eucharistie.

Chapitre 2 (Le sacrifice visible est propitiatoire pour les vivants et pour les morts).

Parce que, dans ce sacri­fice divin, qui s’ac­com­plit à la messe, ce même Christ, qui « s’est offert lui-​même une fois » (Hé 9,27) de manière san­glante sur l’au­tel de la Croix, est conte­nu et immo­lé de manière non san­glante, le saint concile enseigne que ce sacri­fice est vrai­ment pro­pi­tia­toire ; par lui, si « nous nous appro­chons » de Dieu, avec un amour sin­cère, avec une foi droite, avec crainte et res­pect, contrits et péni­tents, « nous obte­nons misé­ri­corde et nous trou­vons la grâce, pour une aide oppor­tune » (Hé 4,16). Apaisé par cette obla­tion, le Seigneur, en accor­dant la grâce et le don de la péni­tence, remets les crimes et les péchés, si grands soient-​ils. C’est une seule et même vic­time, c’est le même qui offre main­te­nant par le minis­tère des prêtres, qui s’est offert lui-​même alors sur la Croix ; seule, la manière d’of­frir dif­fère. Les fruits de cette obla­tion (san­glante) sont recueillis en grande abon­dance par cette obla­tion non-​sanglante. En aucune façon celle-​ci ne fait tort à celle-​ci. C’est pour­quoi elle est légi­ti­me­ment offerte, selon la tra­di­tion des apôtres, non seule­ment pour les péchés, les peines, les satis­fac­tions et les autres néces­si­tés des fidèles vivants, mais aus­si pour ceux qui sont morts dans le Christ et ne sont pas encore plei­ne­ment purifiés.

Chapitre 9 : (Préliminaires aux canons qui suivent)

Comme, en ce temps, bien des erreurs se sont répan­dues et bien des ques­tions ont été ensei­gnées et dis­cu­tées par quan­ti­té de gens, en oppo­si­tion à la foi ancienne fon­dée sur le saint Evangile, sur les tra­di­tions des Apôtres et des saints Pères, le saint concile, après des dis­cus­sions nom­breuses, sérieuses et mûre­ment réflé­chies sur ces sujets, a déci­dé, du consen­te­ment una­nime de tous les Pères, de condam­ner tout ce qui s’op­pose à cette foi pure et à la sainte doc­trine, et de l’é­li­mi­ner de la sainte Eglise, par les canons ci-dessous :

Canons sur le très saint Sacrifice de la messe :

Canon1. Si quel­qu’un dit qu’à la messe on n’offre pas à Dieu un sacri­fice véri­table et authen­tique, ou que cette offrande est uni­que­ment dans le fait que le Christ nous est don­né en nour­ri­ture, qu’il soit anathème.
Canon3. Si quel­qu’un dit que le sacri­fice de la messe n’est qu’un sacri­fice de louange et d’ac­tion de grâce, où une simple com­mé­mo­ra­tion du sacri­fice accom­pli à la Croix, mais non un sacri­fice pro­pi­tia­toire ; ou qu’il n’est pro­fi­table qu’à ceux qui reçoivent le Christ et qu’on ne doit l’of­frir ni pour les vivants, ni pour les morts ni pour les péchés, les peines, les satis­fac­tions et autres néces­si­tés, qu’il soit anathème.

Pour plus de renseignements

Credo

Revue bimes­trielle de l’as­so­cia­tion « Credo » :

« CREDO, revue bimes­trielle, com­po­sée par des laïcs, n’est pas une revue d’ac­tua­li­té mais veut être, tant dans le domaine spi­ri­tuel que tem­po­rel, un sti­mu­lant pour les fidèles, un ciment pour sou­te­nir la foi catho­lique, main­te­nir la Messe de tou­jours et trans­mettre toute la Révélation et la Tradition de l’Eglise Catholique, dans le sillage de la Fraternité Sacerdotale Saint-​Pie‑X. »

Président de l’as­so­cia­tion : Jean BOJO

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