Mysterium Fidei nº 42 – Un ennemi redoutable

Juillet-​août-​septembre 2006

Un ennemi redoutable

Ce mois de juillet sera un mois très impor­tant pour la Fraternité puis­qu’il ver­ra l’é­lec­tion du supé­rieur général.

Vous trou­ve­rez ici le com­mu­ni­qué offi­ciel enjoi­gnant à tous les ter­tiaires de s’u­nir par la prière et le jeûne à cette élec­tion capi­tale. Le supé­rieur géné­ral est élu pour 12 ans.

L’été est là. C’est le temps d’un repos bien méri­té mais c’est aus­si le temps de mettre en pra­tique cer­tains de nos devoirs de ter­tiaires, en par­ti­cu­lier celui qui concerne la retraite spi­ri­tuelle, obli­ga­toire tous les deux ans. Les retrai­tants choi­sissent sou­vent l’é­té en rai­son des congés. Ce sera aus­si pour nous l’oc­ca­sion de jeter un oil sur les réso­lu­tions prises lors de notre der­nière retraite. On aura bien des sur­prises en consta­tant la fra­gi­li­té de nos réso­lu­tions. Pourquoi cela ?

Une réso­lu­tion comme toute idée d’ailleurs, perd insen­si­ble­ment la force avec le temps. Il n’est pas pos­sible qu’elle reste dans l’es­prit en son état actuel d’une manière permanente.

Il est donc néces­saire, afin de lui conser­ver toute sa force, de la re-​nouveler sou­vent pour la fixer davan­tage dans l’es­prit ; de consi­dé­rer fré­quem­ment cha­cun des motifs sur les­quels elle est basée, de ravi­ver l’en­thou­siasme que nous avions lorsque nous l’a­vons prise. C’est sur­tout pen­dant le temps de l’o­rai­son qu’il convient de faire ce travail.

Toute la vie est rem­plie de petits retours sur les réso­lu­tions prises. Quand un pré­texte se pré­sente pour nous faire reve­nir sur une réso­lu­tion mûre­ment réflé­chie et arrê­tée, il faut savoir dire froi­de­ment : la chose est réso­lue elle se fera ! Il est à peine croyable com­ment cette déter­mi­na­tion pro­duit rapi­de­ment son effet sur une âme agi­tée et indécise.

La réso­lu­tion, ain­si mise en relief et renou­ve­lée chaque jour résis­te­ra faci­le­ment au choc des inci­dents de la jour­née. Mais il est une enne­mi redou­table de nature à rui­ner subi­te­ment bien des réso­lu­tions. Ce sont les fortes émo­tions. Qui n’a été vic­time de ces sur­prises ? Une humi­lia­tion inat­ten­due, une affaire pénible et embar­ras­sante, la perte d’un ami, d’un proche, une occu­pa­tion pres­sante. Ces émo­tions peuvent ébran­ler pro­fon­dé­ment notre vie inté­rieure et faire oublier, au moins quelque temps, la pour­suite de notre idéal. Chez cer­tains, il suf­fit d’une ren­contre desa­gréable, d’une parole piquante, d’un ennui quel­conque pour qu’ils se trouvent désarçonnés.

L’âme, sur­tout si elle est impres­sion­nable, ne sau­rait assez se pré­mu­nir contre les coups de ces émo­tions vio­lentes qui dérangent toute la vie inté­rieure. Qu’ils fixent le Christ en croix, qu’ils s’in­ter­disent toute réflexion amère et sur­tout sus­pendent toute nou­velle réso­lu­tion ou action jus­qu’à ce que l’on soit ren­tré dans son état normal.

Que le Bon Dieu vous accorde un saint été, sous la pro­tec­tion de Notre-​Dame dont nous fête­rons le 15 août la très glo­rieuse Assomption.

Abbé François Fernandez †