Editorial du Supérieur du District – « La messe de toujours » par Monseigneur Lefebvre

Puisque la spi­ri­tua­li­té de la Fraternité Sacerdotale Saint-​Pie X, c’est la spi­ri­tua­li­té de la messe, il est cer­tain que le livre com­po­sé par mon­sieur l’ab­bé Troadec mérite sa place au cour de l’exis­tence de la Fraternité. Il s’a­git d’une magni­fique médi­ta­tion sur la messe pour nous aider à entrer davan­tage dans ce mys­tère sublime, bon­heur quo­ti­dien du prêtre, seul capable de renou­ve­ler les forces de son âme pour un don tou­jours plus grand d’elle-même.

Mais ce com­men­taire de la messe pré­sente en plus l’in­signe par­ti­cu­la­ri­té d’a­voir été entiè­re­ment écrit de la main de notre Fondateur. Ce n’est pas sans émo­tion que nous lisons ces lignes qui, nous disant la messe, nous expriment en même temps la place qu’elle tenait dans la vie de celui qui en fut l’hé­roïque défen­seur au XXème siècle. En médi­tant ces textes, nous com­pren­drons mieux que, s’il l’a si farou­che­ment défen­due, c’est qu’elle était deve­nue le fond habi­tuel où trem­pait son âme, duquel il ne pou­vait s’ar­ra­cher sans mou­rir. Lorsque Monseigneur, à plu­sieurs reprises, par­la de ces évêques et de ces prêtres morts de la crise, il éprou­vait sans doute bien vive­ment en lui-​même ce qu’il serait éga­le­ment adve­nu de lui s’il avait accep­té de lais­ser son âme divor­cer de la messe de son ordi­na­tion.

Le livre per­met donc éga­le­ment de dis­cer­ner les racines de l’en­thou­siasme, de la per­sé­vé­rance, de la joie de Monseigneur Lefebvre. La messe est féconde, de la fécon­di­té du Calvaire et l’âme qui se laisse imbi­ber du Sang de l’au­tel reçoit une puis­sance sur­na­tu­relle suf­fi­sante pour chan­ger des mondes. Sa vie nous appa­raît comme une suc­ces­sion de tra­vaux gigan­tesques aux­quels il s’est atte­lé tout sim­ple­ment, sans se lais­ser impres­sion­ner par les dif­fi­cul­tés qui se dres­saient devant lui en rangs ser­rés. Jusqu’aux sacres de 1988, il semble même qu’au fil des années, le Bon Dieu a vou­lu le pla­cer devant des obs­tacles de plus en plus for­mi­dables, à pro­por­tion de cet esprit de la messe qui avait davan­tage labou­ré son âme et lui per­met­tait de les pas­ser hum­ble­ment, comme il lui était demandé.

Voilà un beau fruit sacer­do­tal que nous livre le direc­teur de Flavigny. Il y appa­raît encore la réso­lu­tion toute facile de ce qui nous appa­raît par­fois comme une dif­fi­cul­té insur­mon­table : com­ment faut-​il par­ler de la crise de l’Eglise aux fidèles ? Le livre répond par ses deux grandes par­ties de façon bien har­mo­nieuse : « Le Saint Sacrifice » et « Le Novus Ordo Missæ ». Faisons décou­vrir aux âmes les beau­tés de la sainte messe et plongeons-​les au cour de notre sainte reli­gion. Comme il devient alors aisé de mani­fes­ter, à l’op­po­sé, la pla­ti­tude des nou­veaux textes qui ne disent plus le sacri­fice de la Croix.

Chers confrères, cet ouvrage offre un beau cou­ron­ne­ment à l’an­née du cen­te­naire de Monseigneur Lefebvre et je for­mule le vou, pour cette année 2006, qu’il ali­mente la prière de tous :

« Il n’y a pas d’a­pos­to­lat sans contem­pla­tion. La contem­pla­tion, ce n’est pas néces­sai­re­ment le cloître. C’est la vie chré­tienne : vie de foi et des réa­li­tés de notre foi. Or la grande réa­li­té à contem­pler, c’est la sainte messe. Contempler Notre Seigneur sur la croix, y voyant le som­met de l’a­mour de Dieu, l’a­mour pous­sé jus­qu’au sacri­fice suprême. C’est cela, Notre Seigneur !C’est cela qui fait l’ob­jet prin­ci­pal de la contem­pla­tion de l’Eglise. (.) Par-​là, nous serons mis­sion­naires : par le désir de répandre le sang de Notre Seigneur sur les âmes. Voilà le Mysterium fidei à contem­pler et à réa­li­ser, l’ouvre sacer­do­tale par excel­lence. On ne peut s’at­ta­cher à la Croix de Notre Seigneur sans être missionnaire. »

(Monseigneur Lefebvre, confé­rence du 3 décembre 1982 – cité par Mgr B. T. de Mallerais, p. 626). .

Abbé Régis de Cacqueray-​Valménier †
Supérieur du District de France

Capucin de Morgon

Le Père Joseph fut ancien­ne­ment l’ab­bé Régis de Cacqueray-​Valménier, FSSPX. Il a été ordon­né dans la FSSPX en 1992 et a exer­cé la charge de Supérieur du District de France durant deux fois six années de 2002 à 2014. Il quitte son poste avec l’ac­cord de ses supé­rieurs le 15 août 2014 pour prendre le che­min du cloître au Couvent Saint François de Morgon.