L’optimisme conciliaire à l’épreuve des faits

Cinquante ans après l’ouverture du concile Vatican II, on est bien loin de l’optimisme de Jean XXIII qui décla­rait, le 11 octobre 1962 :

« Il nous semble néces­saire de dire notre com­plet désac­cord avec ces pro­phètes de mal­heur qui annoncent tou­jours des catas­trophes, comme si le monde était près de sa fin ».

Il fus­ti­geait alors tous ceux qui « dans la situa­tion actuelle de la socié­té, ne voient que ruines et cala­mi­tés ; ils ont cou­tume de dire que notre époque a pro­fon­dé­ment empi­ré par rap­port aux siècles pas­sés ».

A l’ouverture du Synode sur la nou­velle évan­gé­li­sa­tion qui se tient au Vatican du 7 au 28 octobre, le car­di­nal Donald Wuerl, arche­vêque de Washington (Etats-​Unis) et rap­por­teur géné­ral de l’assemblée syno­dale, a dres­sé le constat d’une « socié­té en muta­tion dra­ma­tique », « c´est comme si un tsu­na­mi d´influence sécu­lière s´était abat­tu sur l´ensemble du pay­sage cultu­rel, empor­tant avec lui des repères sociaux tels que le mariage, la famille, le concept de bien com­mun et la dis­tinc­tion entre le bien et le mal ». La sécu­la­ri­sa­tion, a‑t-​il pour­sui­vi, « a façon­né deux géné­ra­tions de catho­liques qui ne connaissent pas les prières fon­da­men­tales de l´Eglise », ne com­prennent pas l´importance d´aller à la messe et ont per­du « le sens du mys­tère ou du trans­cen­dant ».

Quel remède appor­ter à tous ces maux ? Suffit-​il de dénon­cer, comme le fait le car­di­nal Wuerl dans le même dis­cours, « l´herméneutique de la dis­con­ti­nui­té qui a impré­gné une grande par­tie des domaines de l´éducation supé­rieure et qui a aus­si don­né lieu à des aber­ra­tions litur­giques » ? Peut-​on se conten­ter d’une « her­mé­neu­tique de la réforme dans la conti­nui­té » ?

Surplombant toutes les her­mé­neu­tiques, les exé­gèses et autres inter­pré­ta­tions du Concile, il y a les faits.

Et ils parlent d’eux-mêmes. Eloquemment !

Abbé Alain Lorans

Source : DICI du 26 octobre 2012