Dimanche 12 juin 2011 : exhortation de Mgr de Galarreta aux enfants

Avertissement : le style par­lé de cette exhor­ta­tion a été conservé

Au nom du Père et du Fils et du Saint-​Esprit, ain­si soit-il.

Très très chers enfants,

Je vou­lais vous par­ler de ce qui était – ce qui est – un peu la devise de ce pèle­ri­nage. Vous avez vu écrit « Vrai Roi, Tu l’es dans cette Hostie ». Notre-​Seigneur, Il règne pré­ci­sé­ment par Sa pré­sence dans l’Eucharistie, dans la Sainte Hostie, dans le Saint-​Sacrement. C’est par le Saint-​Sacrement, c’est dans le Saint-​Sacrement, que Notre-​Seigneur est vain­queur, qu’Il règne, qu’Il com­mande et qu’Il nous pro­tège, qu’Il nous défend. Et tout au cours de l’Histoire, il y a eu des faits mira­cu­leux, beau­coup, où Notre-​Seigneur a jus­te­ment mon­tré com­ment Il règne par le Saint-​Sacrement, par l’Hostie.

Je vais vous racon­ter un fait qui est arri­vé en Espagne au XIIIème siècle. On l’ap­pelle le « Miracle de Daroca ». Le comte de Barcelone, le comte Jaime, avait recon­quis aux Maures, il avait chas­sé les Maures, il avait conquis les Baléares, les îles Baléares, et ensuite il est reve­nu sur le ter­ri­toire, sur le conti­nent, pour essayer de reprendre la ville de Valence qui était aus­si prise. (Tout le sud et le centre de l’Espagne étaient enva­his par les Sarrazins). Il a réuni des sol­dats des trois villes de Téruel, Daroca et Calatayud. Et avec quatre mille hommes (ou nobles ) et quatre cents che­va­liers, il avait fait fuir une armée de qua­rante mille Sarrazins et il avait pris la ville de Bougines. Ensuite, il a fait bâtir un château-​fort, une for­te­resse, et de là il est allé jus­qu’à Valence qu’il a recon­quis. Pendant son absence et vou­lant pro­fi­ter de cet élan vic­to­rieux, les armées chré­tiennes ont vou­lu aller vers le sud et prendre la for­te­resse de Tchio qui était vrai­ment le centre où les Maures s’é­taient faits forts. Ils étaient beau­coup plus nom­breux que les chré­tiens et alors un géné­ral a déci­dé d’al­ler à la bataille. Il a deman­dé au prêtre, Mathieu Martinez, de célé­brer la Sainte Messe et il a deman­dé à tous ses sol­dats, et par­ti­cu­liè­re­ment à ses capi­taines, ses cinq capi­taines, de réci­ter un acte de contri­tion, de rece­voir la com­mu­nion et d’al­ler à la bataille. Mais alors que la Messe se dérou­lait, après la Consécration mais avant qu’ils n’aient pu com­mu­nier, ils se sont vu entou­rés tota­le­ment par cette immense armée des Maures et sans pou­voir com­mu­nier, ils sont allés au com­bat. Le prêtre a consom­mé la com­mu­nion de la Sainte Messe et il est allé cacher les hos­ties, pour la com­mu­nion des sol­dats, il est allé les cacher dans une grotte, et les a alors entou­rées, ces hos­ties, d’un cor­po­ral, de plu­sieurs cor­po­raux. Trois heures après, les chré­tiens avaient pu repous­ser cette attaque et ils étaient reve­nus dans leur camp. Ils sont allé cher­cher les hos­ties afin de com­mu­nier et conti­nuer la bataille. Or, en ouvrant les cor­po­raux, ils se sont ren­dus compte que toutes les hos­ties s’é­taient trans­for­mées en sang, le Sang de Notre-​Seigneur Jésus-​Christ qui avait imbi­bé et enta­ché les cor­po­raux. Ils ont alors repris cou­rage. Le prêtre a mis un cor­po­ral sur un bâton qu’il avait, afin de faire un éten­dard. Le temps de reve­nir sur ces entre­faites a fait qu’à nou­veau il y avait une vague, une nou­velle attaque des Sarrazins. Alors, le prêtre est mon­té dans la tour, dans la par­tie la plus haute, et il agi­tait ce cor­po­ral avec le Sang de Notre-​Seigneur Jésus-​Christ comme un éten­dard, comme un nou­veau laba­rum. Et les his­to­riens disent que de cet éten­dard jaillis­saient des lumières qui effrayaient et aveu­glaient les Maures et qui encou­ra­geaient les chré­tiens. Ayant repris cou­rage et pleins de foi en Notre-​Seigneur Jésus-​Christ, les chré­tiens sont reve­nus au com­bat et ont obte­nu une vic­toire défi­ni­tive, totale. Au point qu’on les a chas­sés pour tou­jours des terres d’Aragon.

On voit donc là com­ment Notre-​Seigneur Jésus-​Christ, dans l’Hostie, Il est Roi, com­ment Il est Vainqueur, com­ment Il com­mande, com­ment Il nous défend, Il nous protège.

C’est donc la conclu­sion : nous sommes dans des cir­cons­tances très dif­fi­ciles aus­si. Aujourd’hui, il y en a peu qui recon­naissent la Royauté de Notre-​Seigneur et même au sein de la Sainte Eglise, dans la hié­rar­chie de la Sainte-​Eglise. Eh bien, nous devons avoir cette foi vive dans cet amour de Notre-​Seigneur, dans cette puis­sance de Notre-​Seigneur Jésus-​Christ qui peut nous don­ner la vic­toire à tout ins­tant. Nous devons avoir cette confiance en Lui. Nous devons L’aimer dans l’Hostie car ce qu’Il nous demande, c’est sur­tout de Lui rendre amour pour amour, de L’aimer.

Alors, chers enfants, imi­tez saint Tarcisius. (Vous connais­sez aus­si l’his­toire de ces pre­miers mar­tyrs de l’Eucharistie.) Il n’a pas per­mis qu’on lui arrache les hos­ties qu’il avait sous ses vête­ments, sur sa poi­trine, et qu’il appor­tait aux chré­tiens qui allaient être mar­ty­ri­sés comme leur der­nier sou­tien, via­tique. Eh bien, on a vou­lu lui arra­cher ses hos­ties et il ne l’a pas per­mis parce qu’il ne vou­lait pas per­mettre que Notre-​Seigneur soit outra­gé dans le Saint-​Sacrement. Alors, ils n’ont pas pu sépa­rer les bras qu’il avait croi­sés sur sa poi­trine et, peu après, de retour aux cata­combes, sau­vé par un sol­dat chré­tien, il a ren­du les hos­ties au prêtre qui les lui avait don­nées à la fin de la Messe, et il a dit : « Voilà, je n’ai pas per­mis que Notre-​Seigneur soit outra­gé », et il est mort.

Vous aus­si, chers enfants, ne per­met­tez pas qu’on vous arrache Notre-​Seigneur Jésus-​Christ de votre poi­trine, de votre cœur, car Notre-​Seigneur règne dans nos âmes et dans nos cœurs. Ne per­met­tez ni à per­sonne, ni à rien, qu’on arrache Notre-​Seigneur de votre cœur, de votre âme et ne per­met­tez pas que Notre-​Seigneur soit outra­gé, oublié, mépri­sé dans Ses Droits, Ses Droits de Roi, Ses Droits de Sauveur et Ses Droits dans la Sainte Hostie.

Demandez à la Sainte Vierge Marie donc, d’i­mi­ter ces Saints, ces Martyrs qui nous ont pré­cé­dés et qui ont don­né leur vie pour le Saint Sacrifice de la Messe, pour le Saint-​Sacrement et pour la Royauté de Notre-​Seigneur Jésus-Christ.

Ainsi-​soit-​il.

Mgr Alfonso de Galarreta

FSSPX Premier assistant général

Mgr Alfonso de Galarreta, né en Espagne en 1957, a été sacré évêque auxi­liaire de la Fraternité Saint-​Pie X le 30 juin 1988 par Mgr Marcel Lefebvre. Ayant exer­cé de nom­breuses res­pon­sa­bi­li­tés notam­ment comme Supérieur du dis­trict d’Amérique du Sud et direc­teur du sémi­naire de La Reja, il est actuel­le­ment Premier Assistant du Supérieur géné­ral de la Fraternité.