22 juin 565

Sainte Consorce

Buste de Sainte Consorce, église parois­siale de L’Escale.

Des his­to­riens divergent quant à savoir si les saintes sœurs Consorce et Tulle sont filles d’Eucher 1er, au cin­quième siècle, ou d’Eucher II, au sixième siècle, tous deux arche­vêques de Lyon.

Eucher1 s’était reti­ré avec Galla et leurs filles à Beaumont-​de-​Pertuis, où, reclus dans un réduit rocheux, Eucher n’accepte la visite que de sa famille.

Sainte Tulle élut son ermi­tage aux abords du vil­lage de Tetea, ancien Bormonicum, limi­trophe de Manosque, face à Gréoux, mais assez vite elle y décéda.

Selon une tra­di­tion, un jeune noble, dénom­mé Aurélien, deman­da sainte Consorce en mariage, laquelle s’accorda un délai de sept jours, puis décli­na cette demande et prit le voile sacré.

Sainte Consorce se retire au domaine dénom­mé Mocton (ou Mathon vicus). L’endroit cor­res­pond au vil­lage bas alpin de l’Escale, situé en face de Château-​Arnoux, sur la rive gauche de la Durance, au nord des Mées.

Saint Eucher doit suc­cé­der au défunt arche­vêque métro­po­li­tain de Lyon, tan­dis que Galla rem­place Eucher à l’ermitage de Beaumont sur la Durance.

Sainte Consorce, au décès de ses parents, fonde à Mocton un hos­pice pour les voya­geurs et une église dédiée à Saint Etienne, et se dévoue pour les pauvres.

Le Seigneur lui serait appa­ru en songe, lui annon­çant, huit jours avant, son tré­pas. Selon Urbain de Villevielle, sainte Consorce décé­da à un âge avan­cé. Son décès eut lieu à la fin du cin­quième siècle, ou selon l’autre thèse, vers l’an 565. Elle fut alors inhu­mée dans un sar­co­phage per­cé d’un trou per­met­tant aux fidèles de tou­cher les reliques.

Sa répu­ta­tion de sain­te­té est attes­tée du fait qu’une par­tie de ses reliques fut trans­por­tée au Xème siècle à l’ab­baye de Cluny2 qui l’adopta comme sa patronne. Le mar­ty­ro­loge gal­li­can rap­por­tait que la trans­la­tion de ses reliques était fêtée à Cluny le 13 mars, quoique le mar­ty­ro­loge romain s’exprime dif­fé­rem­ment : « le 22 juin, mise au tom­beau de sainte Consorce, vierge, au monas­tère de Cluny ».

Selon cer­tains, les béné­dic­tins de Cluny auraient don­né le nom de la sainte à un vil­lage près de Lyon : Sainte-​Consorce3.

Le nom de l’Escale (Scala) appa­raît dans les registres de dona­tions reçues par l’ab­baye de Saint-​Victor de Marseille, comme suit : « Pierre de Volonne (…) donne, de son propre alleu, aux églises de Sainte-​Marie et de Sainte-​Consorce qui sont fon­dées dans le lieu-​dit Mandannus… deux nanses dans ledit ter­ri­toire ». Le texte datant de 1061, il appert que le culte de Sainte Consorce est déjà bien éta­bli, une église lui étant dédiée.

En Andorre, une cha­pelle porte le nom de Santa-Consortia.

Les saintes sœurs Tulle et Consorce sont invo­quées contre la peste. Sainte Consorce est invo­quée contre la sécheresse.

A l’Escale, l’é­glise deve­nue cha­pelle Sainte Consorce a été entiè­re­ment détruite en 1962 pour agran­dir la rue. Des cartes pos­tales anciennes per­mettent d’en conser­ver le souvenir.

Une cha­pelle Sainte-​Consorce se trouve à Jouques, iso­lée dans un mas­sif typi­que­ment pro­ven­çal, et donne lieu à un pèle­ri­nage le lun­di de la Pentecôte.

Abbé Laurent Serres-Ponthieu

  1. Etoile de la Mer, novembre 2015. []
  2. Abbaye béné­dic­tine fon­dée en 910 et détruite sous la Révolution. []
  3. Selon d’autres, le nom du vil­lage vien­drait de l’an­cienne com­mu­nau­té du temple (Sanctum-​Consortium). []