Vers une fermeture des séminaires Ecclesia Dei ?

Des visites apos­to­liques dis­ci­pli­naires de la part de Rome sont évo­quées par un supé­rieur de la Fraternité Saint-Pierre.

Suite à la Lettre des supé­rieurs des ins­ti­tuts Ecclesia Dei, le supé­rieur de dis­trict de France de la Fraternité Saint-​Pierre, l’abbé Benoit Paul-​Joseph, a don­né ven­dre­di 3 sep­tembre 2021 un entre­tien au maga­zine Famille Chrétienne. Il dit notam­ment ceci :

Vous évo­quez dans votre lettre d’imminentes visites apos­to­liques au sein de vos ins­ti­tuts. Sont-​ce des rumeurs ?

Ces visites n’ont été annon­cées par aucun canal offi­ciel mais nous avons eu ces infor­ma­tions par quelques sources que nous esti­mons fiables.

Les redoutez-​vous ?

Il est impor­tant de dire qu’en soit une visite apos­to­lique est nor­male puisque nous sommes rat­ta­chés à une nou­velle congré­ga­tion. Il est légi­time que les nou­veaux « sujets » soient visi­tés par cette congré­ga­tion afin de faire connais­sance. Ce qui nous inquiète, ce sont des infor­ma­tions non offi­cielles et non véri­fiées selon les­quelles il serait pos­sible que, préa­la­ble­ment à ces visites, les entrées dans nos sémi­naires et novi­ciats soient sus­pen­dues. C’est une véri­table inquié­tude car cela signi­fie que c’est une visite à charge et que nous sommes pré­su­més cou­pables. Il faut donc bien dis­tin­guer les visites apos­to­liques et les mesures anté­cé­dentes qui seraient prises comme une forme d’agression et pro­vo­que­raient une grande incompréhension.

Va-​t-​on assis­ter bien­tôt à une fer­me­ture des sémi­naires Ecclesia Dei ? La condam­na­tion sau­vage d’Ecône avait com­men­cé en 1974 avec une visite apos­to­lique… En effet, la Fraternité Saint-​Pie X a déjà connu au cours de son his­toire de tels pro­cé­dés sans pour autant se lais­ser inti­mi­der grâce au cou­rage de son fon­da­teur Mgr Marcel Lefebvre :

  • Le 11 novembre 1974, deux visi­teurs apos­to­liques arri­vaient à Ecône. Ces deux pré­lats, Mgr Descamps et son secré­taire, Mgr Onclin, tiennent des pro­pos qui choquent les sémi­na­ristes, sou­te­nant que « l’ordination de gens mariés était nor­male », ajou­tant qu’ils « n’admettaient pas une Vérité immuable », émet­tant enfin des « doutes sur la manière tra­di­tion­nelle de conce­voir la Résurrection de Notre-​Seigneur »… Scandalisé par cette atti­tude, et ne vou­lant pas col­la­bo­rer à ce que le pape Paul VI a déjà appe­lé « l’auto-démolition de l’Eglise », Mgr Lefebvre rédige et publie sa fameuse décla­ra­tion du 21 novembre 1974.
  • Le 6 mai 1975, sans qu’un juge­ment soit sur­ve­nu, la Fraternité est illé­ga­le­ment sup­pri­mée par Mgr Mamie, suc­ces­seur de Mgr Charrière au siège de Fribourg, la sen­tence étant « immé­dia­te­ment effec­tive ». Du jour au len­de­main, Mgr Lefebvre doit aban­don­ner 104 sémi­na­ristes, 13 pro­fes­seurs et le per­son­nel, les ren­voyer séance tenante, et cela à deux mois de la fin de l’année sco­laire. Nous sommes le 8 mai 1975, pro­cla­mée par le Saint-​Père « année de la réconciliation » !
  • Le nœud autour duquel se joue désor­mais « le drame d’Ecône » est l’acceptation expli­cite de tout le Concile Vatican II, de toutes ses déci­sions et des réformes qui en sont issues, en com­men­çant par l’acceptation de la nou­velle messe. Il aurait suf­fi que l’évêque accep­tât de concé­lé­brer une seule fois dans le nou­veau rite, et toute dif­fi­cul­té aurait été apla­nie. Fort heu­reu­se­ment, et pour le bien de toute l’Eglise, Mgr Lefebvre a tenu bon.

La condamnation sauvage d’Ecône

Extrait (8’52) du film Monseigneur Lefebvre, un évêque dans la tem­pête.