20 novembre 1979

Lettre de Mgr Lefebvre au Cardinal Seper du 20 novembre 1979

Eminence,

L’anniversaire de l’audience que le Saint-​Père m’a accor­dée le 18 novembre l’an der­nier m’a sem­blé une occa­sion favo­rable pour lui expri­mer à nou­veau notre désir que la solu­tion du pro­blème de la Liturgie ne tarde plus pour le bien de l’Eglise et du salut des âmes.

Le cli­mat pour cette solu­tion est beau­coup plus favo­rable main­te­nant qu’il y a un an, même en France où beau­coup d’évêques se réjoui­raient de cette inter­ven­tion paci­fiante. Le car­di­nal de Paris vient de pro­mettre une grand’messe de Requiem selon la Liturgie ancienne pour le décès du Général Vauthier, père d’un de nos amis, ce qu’il avait tou­jours refu­sé jusqu’à pré­sent même pour le Président Pompidou.

Un son­dage d’opinion vient de mon­trer que cinq mil­lions de catho­liques fran­çais sont en faveur de la Liturgie tra­di­tion­nelle. Si une solu­tion tarde trop, beau­coup per­dront la foi et d’autres adhé­re­ront à des sectes comme celle de Palmon de Troya et à toutes les sectes pen­te­cô­tistes ou protestantes.

Je compte me rendre à Rome c’est-à-dire à notre mai­son d’Albano (T. 932.03.34) pour le 5 décembre et les jours sui­vants. Je suis tou­jours à votre disposition.

En vous remer­ciant de bien vou­loir remettre le pli ci-​joint au Saint-​Père, je prie Votre Eminence de croire à mes sen­ti­ments res­pec­tueux et fra­ter­nel­le­ment dévoués in Christo et Maria.

+ Marcel Lefebvre

Source : Mgr Marcel Lefebvre et le Vatican sous le pon­ti­fi­cat de Jean-​Paul II



Fondateur de la FSSPX

Mgr Marcel Lefebvre (1905–1991) a occu­pé des postes majeurs dans l’Église en tant que Délégué apos­to­lique pour l’Afrique fran­co­phone puis Supérieur géné­ral de la Congrégation du Saint-​Esprit. Défenseur de la Tradition catho­lique lors du concile Vatican II, il fonde en 1970 la Fraternité Saint-​Pie X et le sémi­naire d’Écône. Il sacre pour la Fraternité quatre évêques en 1988 avant de rendre son âme à Dieu trois ans plus tard. Voir sa bio­gra­phie.